La renaissance…
Après plusieurs années sans le moindre album, Pablo Moses revient sur le devant de la scène reggae roots avec son nouvel opus « The Rebirth ».
Né en 1953 en Jamaïque Pableto Henry alias « Pablo Moses » est l’un des artistes ayant marqué, par quelques-uns des chefs d’œuvres du reggae roots, les années 1970 et 1980. Ce diplômé de la prestigieuse Jamaican School of Music est en effet à l’origine des trois albums remarquables (et remarqués), Revolutionary Dream (1977), A Song (1980) et Pave The Way (1981), récemment réédité en format CD. Sa voix si particulière reconnaissable entre toutes, séduit autant qu’elle intrigue, et son absence dans les rayons nouveautés des disquaires commençait à être longue. Quinze ans… Quinze ans sans album, mais pas totalement muet. En effet le vétéran est toujours resté proche de son public arpentant régulièrement les routes de France et d’Europe pour propulser son reggae tant apprécié (on se souvient notamment de ses prestations en compagnie de Groundation au Zenith de Paris, avec U Roy au Plan de Ris Orangis et à La Bellevilloise l’an dernier).
On sentait, tout de même, cette sortie imminente après les apparitions opportunes du chanteur sur les deux réalisations du groupe américain Groundation, Upon The Bridge et Here I Am. Et même si l’attente fut longue elle semble bénéfique puisque The Rebirth est une véritable réussite. En effet Pablo Moses a su, une nouvelle fois, s’entourer des meilleurs. Ainsi on retrouve, pour l’accompagner, quelques-uns des musiciens mythiques de l’histoire des musiques jamaïcaines. La présence du duo légendaire Sly Dunbar & Robbie Shakespeare, qu’on ne présente plus, en est l’illustration parfaite. On peut également citer, entre autres, le saxophoniste Dean Fraser, les percussionnistes Skully & Sticky Thompson ou encore les claviers Robert Lyn et Franklin « Bubbler » Waul. Cette véritable « dream team » au service de la voix de Pablo Moses permet de donner une identité propre à chacun des treize titres de The Rebirth.
L’album s’ouvre par l’entrainant « Born to Be Bad » et dès les premiers instants d’écoute le chanteur nous rappelle ses convictions (« I will always fight for equal rights ») moteur de son art depuis toutes ces années. On le retrouve également quelques titres plus loin lorsque le chanteur, proche des Twelve Tribes Of Israel, réitère sa confiance à Jah («Jah Will Make a Way ») donnant une profondeur spirituelle à l’album.
La section cuivre tient bien son rang, alors que la voix de Moses propulse ses textes avec application. On retrouve la patte du chanteur dans les différents morceaux, certains fleurant bon les années 1970 « So Much », « Got to Make a Way », « M
ama Yeah », d’autres plus actuels « We Have the Capability », composant un album assez complet. Bien que ne brillant pas par son originalité, The Rebirth propose un reggae propre et efficace, qui satisfera aussi bien les néophytes que les plus érudits.
Une mention spéciale revient à l’excellent morceau « More Than You Can Chew » qui sort du lot et parviendrait presque à nous faire revenir quelques dizaines d’années en arrière.
Pour conclure, Pablo Moses revient en force en nous proposant cet album réussi et très complet, grâce notamment aux musiciens d’exception qu’il a su réunir une nouvelle fois, nous démontrant qu’il reste encore de véritables artistes reggae roots.
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Tracklist
1.Born to Be Bad
2.So Much
3.Mama Yeah (Africa)
4.Jah Will Make a Way
5.Got to Make a Way
6.Guns
7.They Can’t Undo
8.More Than You Can Chew
9.Can Make a Living
10.WeHave The Capability
11.Jah is Watching you
12.Don’t Drop Out
13.Have to Leave
concert Roots 3
