Reggae.fr était présent lors de la tournée de Groundation en France cet automne. Les photos figurant dans cet article sont extraites des prestations du groupe au Festival Mosaïk aux Mureaux et au Festival Picardie Mouv à Creil. Le compte-rendu est relatif au concert qui s'est déroulé à Avignon au Passager du Zinc, et dont vous pouvez également voir des extraits vidéo ici.
Il pleut des cordes à Avignon ce 5 novembre. Des routes sont inondées, bloquées... on est proche du déluge. Mais cela n’a pas empêché le public d’être au rendez-vous : Groundation jouera à guichet fermé ce soir devant plus de 1300 personnes.
C’est Sebastian Sturm qui est chargé de chauffer l’ambiance de la Salle de Montfavet. L’Allemand est venu défendre son dernier album « Get up and get going » aux côtés de son nouveau band : Exile Air Line Band. Un concert très énergique malgré la fatigue de la tournée confessée par Sebastian pendant le concert. Bien qu’offrant un set de qualité, l’Allemand peine à captiver l’audience qui est définitivement venue voir Groundation ce soir. Et elle sera rassasiée ! Les Américains vont une fois de plus confirmer leur position de véritable machine de scène. Entre énergie et émotion, solos virtuoses et maîtrise d’ensemble, le « grand » Groundation était de sortie ce soir.
Le combo débarque tranquillement sur scène. Harrison salue humblement la foule, comme à son habitude et le concert débute doucement. Un écran circulaire trône derrière le groupe et laisse apparaître différents visuels fixes ou animés, une nouveauté qui ajoute encore un atout aux lives de Groundation.
On entre rapidement dans le vif du sujet avec l’excellent « Weeping Pirates ». L’intensité grimpe subtilement et le public est immédiatement captivé. La planète Terre apparaît sur l’écran quand le groupe entame « Praising ». Les cris de la foule sont de plus en plus forts et chaque morceau reçoit un accueil plus que chaleureux. Ryan Newman nous offre un terrible solo à la basse et ouvre le bal d’une longue série. C’est chacun son tour. Marcus Urani provoquera de véritables transes au public avec ses solos de clavier endiablés et Mingo Lewis Junior sera tout aussi convaincant sur ses percussions. 
Toujours empreint d’humilité et d’union, l’ensemble du groupe se tourne vers chaque soliste comme pour l’encourager ou l’admirer. Car ils sont bel et bien admirables nos Groundation. Et ce ne sont pas les choristes qui nous feront mentir. Deux voix puissantes à qui la formation laisse plus de place qu’à l’accoutumée, à l’image du dernier album « Here I Am ». Album qui sera honoré avec les titres « Not So Simple » et « Here I Am ». Le puissant « Undivided » reste un grand moment du concert. Harrison Stafford fait vibrer sa voix à l’infini, utilisant ses cordes vocales comme un instrument à part entière et créant ses échos naturellement. Les morceaux s’étirent à n’en plus finir pour le plus grand plaisir des fans d’improvisation. L’écran en fond de scène affiche alors un drapeau jamaïcain quand Harrison se met à crier : « Sebastian ! ». Sturm débarque alors, accompagné de ses choristes (masculins !) pour interpréter « Mix Up » des Gladiators. Malheureusement, le micro de l’Allemand ne fonctionnera pleinement qu’à la fin du morceau.
Pas grave, le plaisir de voir des artistes partager la scène le temps d’un morceau l’emporte. Les californiens enchaînent sur « We Na Forget », de l’album « Each One Teach One » où Stafford nous fait un petit discours sur l’importance d’éduquer les générations futures. Le show atteint son apogée avec l’interprétation de « Freedom Taking Over », tiré de l’album « Hebron Gate » qui aura été le plus honoré de la soirée. Les choristes assurent sur les parties habituellement chantées par Cedric Myton et Don Carlos. On prend une grosse claque... mais le groupe nous quitte subitement après 1h40 de show intense. 
On attend un rappel... et ce sera l’émouvant « Picture On The Wall ». Groundation clôture ce concert comme il l’avait commencé : en douceur. Et chacun repart avec des souvenirs plein la tête en attendant avec impatience la prochaine tournée qui célébrera le nouvel album, « Building An Ark », dont la sortie est prévue pour le mois de mars 2012.
chronique Roots 1
