Bilan 2013 #3 Fr, Kreyol, Dub
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Bilan 2013 #3 Fr, Kreyol, Dub

PARTIE #3 Fr, Kreyol, Dub etc

Voici la dernière partie, et non des moindres (!) de notre rétrospective de l'année 2013. Après avoir retracé les sorties et évènements marquants qui ont touché le reggae roots et new roots ainsi que le monde du dancehall, attachons-nous à ce qu'il s'est passé ici, sur nos territoires et près de nos côtes ! La France reste encore et toujours une place forte du reggae au niveau mondial, que ce soit en termes de réception d'artistes étrangers (comme nous l'avons vu dans les précédentes parties de ce bilan 2013) mais aussi et c'est ce que nous verrons dans un premier temps ci-dessous, en termes d'émergence et de dynamisme de la scène locale, qu'elle soit hexagonale ou outre-marine. Nous consacrerons également une section au reggae africain ainsi qu'une section au dub, qu'il vienne d'ici ou d'ailleurs !

BILANS 2013
Lire la PARTIE #1 ROOTS & NEW ROOTS
Lire la PARTIE #2 DANCEHALL
Lire la PARTIE #3 FR, KREYOL, AFRICAIN, DUB etc

La locomotive reggae français

A tout seigneur, tout honneur, la Rude Boy Story des Dub Inc continue en 2013 et leur dernier album « Paradise » a clairement et fortement marqué la fin de l'année. Ils avaient annoncé la couleur cet été en étant programmé sur tous les plus gros festivals reggae et généralistes français et européens. « Paradise » n'a déçu aucun de leurs fans et s'impose comme une des meilleures sorties de l'année. Le Paradise Tour de cet hiver s'est déroulé à guichet fermé sur de nombreuses dates, pour se terminer de façon grandiose aux Zéniths de Paris et Saint-Etienne en décembre.



Dans la série grand retour, Yaniss Odua a présenté un album à retenir lui aussi comme l'un des meilleurs de l'année, intitulé « Moment Idéal ». Douze titres éclectiques, tous produits avec passion, sincérité, inspiration mais surtout avec un professionnalisme et une qualité rares. Un album contenant notamment un énorme big tune qu'est « Rouge Jaune Vert » et dont les drapeaux ont flotté partout en France depuis l'été.



Tairo a également effectué une belle prouesse avec son très lover « Ainsi Soit-Il ». Harmonies vocales de très grandes qualité, instrumentales parfaitement produites (bravo à T'N'T et aux producteurs de riddims Demolisha et Bost & Bim en particulier), featurings de choix (Youssoufa et Kalash notamment), textes bien écrits... cet album nous a beaucoup plu.



Nuttea effectuait son grand retour cette année avec un album longtemps annoncé et que l'on attendait avec impatience. « Mister Reggae Music » est enfin sorti en février avec son lot de belles tunes et 13 titres de ce que l'artiste fait de mieux : osciller entre morceaux reggae, ambiance lover ou riddims dancehall, toujours avec des lyrics bien écrites et des mélodies percutantes.



Dragon Davy aura lui présenté une superbe initiative intitulée « Dragon & Friends » (RKF Productions / Neoblock), un opus familial qui en dit long sur l'esprit de Dragon qui souhaite ici montrer à ceux qui en doutaient encore que le reggae français est uni. Balik de Danakil, Pierpoljak, Sir Samuel, Tiwony, Naâman, Brahim, Tairo, Mardjenal, Dar-K... On ne peut pas tous les citer, mais ils ont répondu présent à l'appel du vétéran Dragon Davy. Kenyon fait aussi partie de cet opus, et on en profite pour dire grand bien de sa dernière mixtape « Le Cas Local vol.2 », qui rassemble 14 tunes dont des featurings avec Konshens, Vybz Kartel et Barrington Levy, Taïro, Dany Dan ou encore Nemir sur le titre "Les Années Passent".
 


Dans le même esprit de rassemblement, le Génération H Riddim, largement soutenu par le monde du reggae et du nom du roman d'Alexandre Grondeau, aura également su réunir, le temps d'une double série (avec une version roots de 149 Records et une version digitale de Dark-Sun Nino) 23 artistes venus d'horizon différents tels que Biga*Ranx, Yaniss Odua, Straika D, Tiwony, Nuttea, Mike (Sinsemilia),Mr Lezard, Karma et Tchong (Broussaï), Natty Jean, Brahim, Sael, Charly B, Jah Gaia, Greg (Colocks), Datune, Tribuman, Patko, Jah Rain, Kateb (Rastamyhto), Lexon, Yeahman C & Mathieu Ruben, Papa Style, Duke Salomon, Ruffian etc...

Dans un style beaucoup plus dancehall, on salue Sista Rosta et son premier album 'Special Request'. Sista Rosta est l'une des rares artistes féminines dancehall francophones. Active pendant plusieurs années au sein du label Angry Stuff et auteure d'un nombre important de singles que nous vous avons fait découvrir ces dernières années, elle a sorti ce premier opus dont les riddims et le flow de l'artiste transmettent une vibe festive et  contagieuse. 



La Spyda Team a elle aussi su se montrer très active avec l'album « 3000 Niggawatts » qui l'a notamment menée à faire la première partie de Busy Signal en avril dernier. Caporal Nigga et Mickee 3000 se sont entourés, pour leur premier opus, de producteurs de talent comme Stephen McGregor, DJ Redeyes ou encore Delly Ranks. Les featurings sont aussi au rendez-vous puisqu'on retrouve Aidonia, Daddy Mory, Taïro et bien d'autres. Le duo explosif continue ainsi sa progression !



On retiendra également sans conteste le hit « Shook It Up » de Daddy Mory & Mad Killah  sur lequel ont dansé beaucoup de massives à la fin de l'été !



Terry Bible, que l'on suit depuis longtemps sur reggae.fr, nous aura également séduits avec son premier album « Large Up ». On retient aussi l'album de  Khalifa (« (G)Riot.13' »), Sticker Lion « En Avant », Little Dan « Le Jour Se Lève » et dans un style très différent, celui de Djanamango « Chat Noir ». Enfin le « Chapitre II » de Strickaz mérite aussi l'écoute. Sans oublier Fabrice («  The RedGold & Green Folk Project »), Dokta Riko, Don Valdes, et M. Shaddy & Under The Tree (« Humanity »).





Certains EP n'auront pas manqué de se faire remarquer : « Alma de Guerrero » de Papa Style, « Paname Yard » de Jahill, « Selon ma nature » des Wailing Trees et celui de leur compère Hilyle « Je Trace Ma Route », ainsi que « Monde de Fou » du Valerio Big Band.



Parmi les plus jeunes, on n'oubliera pas de citer Tony Nephtali (avec son album « Croisades »), Pancho (et son premier effort « Révolution »), le projet intéressant de Zé & Zé (« Alter Ego »), Auba et son touchant opus « Pour la Vie », Universal Congress ainsi que Mister Armel avec « Mountain Vibz Addict », tout droit venu d'Annecy. Pas loin de là, on souhaite big up la scène suisse ici, qui parvient aussi à faire vivre la langue de Molière dans le reggae. On pense notamment aux très bons albums de Junior Tshaka « Boosté par le son », Herbalist Crew « Vert Guerilla » et Fleuve Congo « Elixir ».

L'explosion de la Reggae French Touch   

Reggae.fr y consacrait un dossier entier cet été, cette Reggae French Touch, qui fait beaucoup parler d'elle, a littéralement explosé en 2013. La France dispose-t-elle enfin de son Alborosie ou de son Gentleman ? Le futur le dira !

Bien sûr, dans un style parfois dancehall, parfois plus digital et souvent cross over, Biga Ranx a su retourner toutes les salles dans lesquelles il a joué à l'occasion d'une tournée qui dure depuis presqu’un an déjà, et qui s'achèvera par une date qui s'annonce d'exception au Bataclan à Paris le 31 janvier prochain. Son album « Good Morning Midnight » (X-Ray Productions), qui vient d'être réédité en collaboration avec Wagram, est tout juste à son image : wicked & ruff !



On rappellera ici aussi la sortie de l'excellent « Deep Rockers Back A Yard » (Soulbeats Records) que Naâman et Fatbabs sont allés enregistrer en Jamaïque. Le crew s'est depuis bien développé, notamment avec un concept scénique mêlant le groupe jouant live et Fatbabs aux platines, le tout autour d'un Naâman qui ne cesse de progresser et qui, avec son seul nom, est arrivé cet hiver à remplir et afficher complet de nombreuses salles en France. Il est par ailleurs déjà réclamé à l'étranger !



La Reggae French Touch a révélé cette année d'autres jeunes artistes qui s'expriment dans un anglais plus vrai que nature. On pense à Patko, tout droit venu du Suriname et de la Guyane, qui frappe fort avec son premier album «  Just Take It Easy  » (Youz). Un opus entièrement fait maison, composé et réalisé par le chanteur lui-même. Pas un titre ne déçoit et plusieurs sortent du lot grâce à une originalité et une authenticité remarquables. Du gros new roots made in France.


 
Junior Yellam nous a aussi étonnés dans ce genre. Son premier album « Turn Up The Sound » (Green & Fresh Records), soutenu par Ire Ites, lui a permis de fouler la scène du Reggae Sun Ska en compagnie de Djanta, aussi remarqué avec « Conscious Entertainer » (Art East Foundation). Taiwan MC a quant à lui livré un EP brûlant («  Heavy This Year  ») et le jeune Mardjenal nous aura totalement séduits avec sa mixtape reggae hip-hop rafraîchissante («  Smile  »). Vanupié avec son premier opus « Freebirds » (Soulbeats Records), a su trouver son public grâce à un mélange savant de vibes reggae et soul (orchestré par Flox). On n'oubliera pas de citer deux artistes dont on attend avec impatience les projets plus complets mais qui ont toutefois sorti des EP remarqués cette année : Kateb (avec «  Ready to Give ») et Ilements (avec « Skin A Burn »). Enfin Inner Rose et son chanteur Joe Pilgrim, qui a remporté  la première édition du tremplin du Garance Reggae Festival en juillet dernier est sans nul doute à suivre de prés.





Mais la jeune génération n'a pas l'exclusivité du chant en anglais puisque, tel que nous l'analysions dans notre dossier, ce phénomène n'est pas si nouveau. Ainsi, l'une des sorties vinyles les plus remarquées de l'année 2013 était bien le hit "Run Come " de Don Camilo, composé par Manudigital et sorti chez Jamafra Records. Le vétéran Colonel Maxwell, également adepte du style Waterhouse, a sorti un EP qui a pu ravir les amateurs de reggae digital au son heavy ! "Save Di Youth" rassemble en effet quatre tunes convaincants.



Côté féminin, on citera la plus frenchy des italiennes, Marina P,  qui a su avec son premier album « My Homeys » (Homeys Records), regrouper autour d'elle les meilleurs producteurs de reggae digital européens.
Dans un style beaucoup plus roots et spirituel, Mo Kalamity nous aura aussi de nouveau emballés avec « Freedom Of The Soul  » (Sofia-Thea). La charismatique capverdienne confirme qu'elle incarne l'âme du reggae roots en France. Accompagnée de ses inséparables Wizards, elle livre un opus profond et intense qui appelle à l’élévation et au réveil des consciences. Une musique forte et douce à la fois qui frappe et réchauffe le cœur.



Mo Kalamity constitue une bonne transition à toute cette vague roots faisant elle aussi, partie de la French Touch puisqu'on constate une montée des groupes français qui s'attachent à reproduire la musique jamaïcaine des années 70, tout en chantant en anglais. On découvrait dans cette veine Obidaya l'année dernière et leur premier album du même nom a été réédité en 2013. Dans la même ligne, les Banyans auront étonné avec un très mature « Steppin' Forward ». Mawyd nous aura aussi enchantés avec « Look at the Tree » et The Soul Sonics a commis un opus percutant «  Feelings ». On n'oubliera pas  de citer Mayasay (avec « The Good Day »), La Granja Orchestra (avec un plus énergique « Wake Up ») et Soul Sindikate & Dub Trooper (avec « Supa Green »). Enfin en décembre, on a accueilli avec plaisir le premier album de Mystical Faya « Never Give Up ».







Mais le reggae made in France est bien sûr encore plus divers et riche ! C'est ainsi que la scène dite locale ou créole était de nouveau très active cette année.

Une scène créole en effervescence

Classé numéro un des ventes reggae dancehall aux Antilles pendant de nombreuses semaines, on salue tout d'abord l'album « 2 #Classic » de Kalash, lequel confirme son talent et sa capacité à mobiliser des fans toujours plus nombreux. Il représente incontestablement toute une génération, qui le lui rend bien et son duo avec le guyanais Pompis sur « Independant Gyal » en fait toujours danser plus d'un !



On retiendra aussi « K-Raktère », troisième album de Mighty Ki La après « K-Libre » et « KO Technic ». Il nous aura fait attendre presque cinq avant de revenir dans les bacs avec un album auto-produit auquel ses potes de Crystal Mixage, Francky et Pipo ont participé, le tout orchestré par Sens' High J au niveau des riddims. Mais attention auto-produit rime ici avec très bien produit, pour preuve les participations de Ward 21 sur l’excellent titre « Listen to di style », ou encore celui de Deva Brat sur « Dancehall vendetta ». La couleur musicale est annoncée : dancehall style, de l’underground au mainstream, Mighty Ki La sait s’adapter à toutes les ambiances… et il nous avait manqué dans son style caractéristique….



Pareil avec le jeune Saik et son duo « Ok » avec Admiral T ! Le deejay guadeloupéen présentait son nouvel album « Second Souffle » cette année, explorant de nombreux styles caribéens et urbains : dancehall bien sûr, hip hop aussi, zouk, R&B et reggae enfin… Cette idée est renforcée par la présence de nombreux et talentueux invités : de Riddla à Young Chang MC, en passant par le grand frère Admiral T (dancehall Evolution), la star de la soca Destra Garcia ou encore Kenza Farrah.



Speedy est un artiste aux multiples facettes, capable d’écrire sur tous les sujets et de les poser sur des riddims dancehall, digitaux ou plus urbains avec toujours une vraie sincérité. « Gangsta Cry vol. 2 » sortait cette année. Soutenu par Tiwony toujours là pour l'épauler, Speedy qui vient du ghetto de la Volga en Martinique, aurait pu, comme beaucoup de ses contemporains s’essayer au style deejay hardcore. Il décide de tracer sa route et préfère s’essayer au chant qu'il nous propose ici dans pas moins de vingt-et-un titres reggae & dancehall.



On souhaite citer aussi ici l'excellent « A Kè Wouvè » de Misié Sadik, sorti tôt dans l'année, sans oublier dans un style différent « EK Trip 3 » d'E.Sy Kennenga, « Subliminal » de Kaf Malbar, le tout juste paru « Sky is the limit » de Keros-n, et une mention spéciale à quelques artistes guyanais : Jahyanai King confirme sa position, Pompis explose encore plus cette année avec des titres comme « To Wine » (sur Don's Collector 4), « Mo Ke Bay To Sa », « Independant Gyal » feat Kalash , et Dasinga dont les sons commencent à bien tourner (« Pa ka dwe », « Wicked Wine », « Mo Place », « Red ft Tai J » etc ).

France terre d'accueil d'artistes africains

L'année 2013 aura vu plus d'un disque traverser la méditerranée pour venir se loger dans les oreilles françaises et c'est tant mieux. On se souvient l'année dernière des albums de Takana Zion et de Natty Jean, qui avaient largement marqué la rédaction. Ce dernier a participé à la tournée de Yaniss Odua cette année, lui permettant de continuer à distiller ses belles vibrations dans l'hexagone, en attendant la tournée de Danakil l'année prochaine.

Impossible de parler reggae africain sans évoquer bien sûr son plus grand ambassadeur Alpha Blondy, qui sortait cette année un album intitulé « Mystic Power » aux accents un peu plus rock que ses précédents opus. La présence marquée de la guitare dans ce style, toujours sur un rythme bien sûr reggae assumé, est certainement l'une des nouveautés de cet opus réussi et enregistré entre Paris et Abidjan.



Sinon, on a découvert avec plaisir Sun Sooley, sénégalais qui a longtemps vécu en Italie et qui commence à doucement se faire connaître en France.

Assoh Babylas n'en est quant à lui pas à son premier essai. Béninois d'origine, il a posé ses valises en France voilà une quinzaine d'années, et pas dans n'importe quelle ville,  puisque c'est à Saint-Etienne que ce musicien et chanteur reggae a décidé de s'établir. On découvrait pour notre part son talent en 2006 à l'occasion de la sortie de son premier album "La Mort des Justes", sur lequel participait déjà Dub Inc., Saint-Etienne ayant une tradition de collaborations entre les groupes. En mai dernier, son deuxième album "Taximan" est paru, tissant de beaux liens entre les sonorités reggae africaines et roots jamaïcaines.



C'est par ailleurs à Manjul que l'on doit la découverte de Bloffou. Le dubmaker français exilé au Mali est en effet aux commandes de l'album de l'artiste intitulé « Merci », à l'identité 100 % africaine. Malien d'origine, Bloffou a connu quelques galères en France avant de pouvoir sortir ce premier album. Après une tournée avortée et quelques mois dans l'illégalité à Paris, il rencontre Mathieu Planchais qui l'aide à composer des riddims avant de les confier au maître Manjul. Le son clair du multi-instrumentiste sublime toujours autant les voix africaines comme celle de Bloffou.



Abdoul Jabbar quant à lui débarque de Guinée et nous livre l'album « Wali » enregistré à Conakry. Du reggae africain avec tout ce que ça comporte : bonne humeur, engagement, spontanéité, entrain et dénonciation.



Deux guitares, une voix. De la douceur, une belle mélodie. Du mysticisme, de la sagesse. Voilà comment débute l'album de Lëk Sèn "Tomorrow", avec le titre « Ndobine ». Et cet univers au blues profond qui invite au voyage est caractéristique de cet album, qui nous a beaucoup plu.

Dub wise

On termine notre rétrospective de l'année par la scène que l'on pourrait qualifier très largement de dub. Les frontières du reggae sont larges et les styles évoluent d'année en année, à tel point qu'il est difficile de toujours catégoriser les sorties. Quoiqu'il en soit, on souhaite ici mettre l'accent sur certaines initiatives à retenir :

On commence par l'album d'Ackboo, « Turn Up The Amplifier », qui a su séduire bon nombre de dub addicts et rencontrer un public large, jusqu'au Télérama Dub Festival en novembre dernier et une tournée au Mexique. Electro-dub puissant et rythmes syncopés accompagnés par des vibrations métalliques envoutantes, c'est ce que propose ce premier album incluant un remix par ODG du tonitruant « Bangladesh dub ». Ackboo prépare actuellement une tournée avec Bush Chemists.



Le Français Weeding Dub était de retour en 2013 avec un nouvel album taillé pour les sound systems UK : "Inna Digital Age". Entre influences jamaïcaines, anglaises et musiques électroniques modernes, le style de Weeding Dub se veut éthiquement underground.

Brain Damage & Vibronics s'associaient de nouveau pour présenter « Empire Soldiers » (Jarring Effects). L'opus est double: une partie album est mixée par le français Brain Damage et la partie dub par l'anglais Vibronics. La collaboration a pour objet de mêler les univers des deux créateurs autour d'un thème commun et d'ordinaire très peu traité, qui plus est en musique : l'expérience des soldats anglo-caribéens et franco-africains lors de la première guerre mondiale. Une véritable expérience musicale et historique.
 


C'est aussi chez Jarring Effects que sortait « Alaxis », le troublant dernier album de Kaly Live Dub, l'une des formations phares du dub français. Trois ans après "Lightin' The Shadow", les lyonnais nous présentent donc cet opus plus sombre et plus éclectique. Séparé de son clavier, Kaly Live Dub rentre plus dans le dubstep et flirte toujours plus avec l'electro sur les 10 titres de cet album qui renferme une tension palpable du début à la fin.



Les Colocks proposaient quant à eux « Sur le Sentiers du Dub » qui a permis de découvrir, sous un jour nouveau, les titres de leur album "Hors des Sentiers Battus", sorti en 2012. Surtout, et parce que le groupe a laissé les manettes à Fabrice "Fabwize" Boyer, qui avait déjà orchestré l'album original, cet opus nous propose d'extraire l'essence des morceaux et d'en épurer les contours. Le résultat convainc.

Rod Anton & The Ligerians nous proposaient également une révision de leur superbe « Reasonin » dans un album intitulé « Reasonin' in Dub ». C'est l'ingénieur Babs qui a élaboré une ré-interprétation de l'album en mélangeant des techniques numériques modernes et de mixage analogique à l'ancienne, une sacrée réussite.

Dubwiser Records présentaient quant à eux la sortie du dernier album de Dreadzone, intitulé "Escapades". Les amateurs du groupe britannique (qui a fêté ses 20 ans d'existence cette année) sont une fois de plus ravis avec ce mélange de pop, folk, reggae et electro.  Figurent sur l'album des guests tels que Mick Jones des Clash et Lena Cullen, le tout pour un parfait mix entre le son classique de Dreadzone et des titres plus modernes.

Le dubmaker canadien Dubmatix, toujours très actif et proposant pas mal de projets en free download pendant l'année, nous enchantait avec un nouvel album intitulé "Rebel Massive". Douze titres aux collaborations prestigieuses : Horace Andy, Eek A Mouse, Cornell Campbell, U-Roy ou encore Earl Zero. Notez que l'artiste offre les pistes séparées du dernier track de l'album pour permettre aux auditeurs de créer leurs propres remixes...



Le MC Little Judah, membre du Black Rose Sound System dans le nord de la France, a sorti son premier album "Break It". Plutôt orienté dub UK, l'album rassemble 14 titres avec des textes en français ou en anglais posés sur des riddims originaux roots et stepper. Une production I-Shaman Records 100% faite-maison. A soutenir.



On notera également la performance de Danakil qui, après avoir sorti l'album dub « Echos du dub » (produit par Manjul) en 2012 (élue Victoires du Reggae© dans la catégorie dub en janvier 2013) a su trouver à ce projet une continuité en live avec l'expérience Dubakil présentée au Télérama Dub Festival en novembre dernier.
 
Sans oublier :
Daweh Congo « Dubby Skyline »
Alborosie « Dub the System »
Sly & Robbie present Stepper Takes The Taxi
Umberto Echo « Elevator Dubs »
Black Roots « On The Ground In Dub »
Congo Natty « Jungle Revolution »

On salue enfin les organisateurs et militants de soirées dub un peu partout en France, qui font vivre cette musique dans nos contrées toute l'année, notamment Musical Riot pour leur Dub Station (Paris, Marseille etc), l'Association Get Up à Nantes, Culture Dub à Poitiers, les soirées rennaises, et Talowa pour les Toulouse Dub Club !

Les attentes pour 2014...

On compte parmi nos attentes pour 2014 une flopée d'albums d'artistes que l'on chérie particulièrement. Ainsi Tiwony devrait nous revenir avec un album roots. Straika D défendra aussi un nouvel album au premier trimestre (produit par RKF Productions). Le premier trimestre sera surtout marqué par la sortie événement d'« Entre les Lignes » (Baco Records), le nouvel album de Danakil, et une tournée de belle ampleur. On a aussi bien hâte de découvrir les prochains albums de Jah Gaïa mais aussi Broussaï, Colocks, Sinsemilia, Brahim et Teldem ComUnity. Parmi les premiers efforts attendus, celui des Wailing Trees promet d'être de qualité et peut-être verra-t-on apparaître ceux de Kateb et de Papa Style en solo ?

Une chose est sûre, on n'a pas fini d'en parler ici !

Cap sur 2014...

BILANS 2013
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Lire la PARTIE #3 FR, KREYOL, AFRICAIN, DUB etc

Par LN avec la rédaction
Commentaires (5)
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Par 2free le 31/12/2013 à 06:12
YANISS ODUA AU TOP DU TOP !!!! VU SUR SCENE A LYON IL Y A 3 SEMAINES, PUR SHOW, PURS MUSICIENS !! BIG UP REGGAE.FR
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Par Dreadidread le 06/01/2014 à 07:54
J'adore toujours les chroniques de reggae.fr qui s'affere seulement a presenter ce qu il y a en facade dans le monde du dub.... Aller chercher un peu plus loin que ce qu on vous met en face des yeux serieux. Prenez le temps de vous interesser aux vrais sorties de la musique reggae dub en France et ailleurs avant d'ecrire un bilan ou on retrouve a peine un quart des sorties dub (quand il s'agit vraiment de dub lol)
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Par Lena Staff reggae.fr le 06/01/2014 à 11:39
Salut Dreadidread Merci pour ton commentaire et pour ta force lol Comme expliqué dans la première partie de notre bilan (consacré au roots et new roots) en introduction, il s'agit d'une présentation subjective et non exhaustive de ce que nous avons retenu. Nous ne prétendons rien. Et désolé si le titre Bilan te dérange.
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Par salez974 le 10/01/2014 à 13:32
Merci d'avoir pris le temps de nous faire ce petit bilan. Je n'ai malheuresement plus le temps de pouvoir suivre les sorties semaine apres semaines. Ce petit bilan m'a donc permis de decouvrir quelques titres qui me sont passes sous le nez Merci pour le travail reggae.fr. Continuez comme ca!
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Par tafari le 14/01/2014 à 14:28
Merci pour ce bilan de l'année qui permet de découvrir quelques pépites passées au travers des mailles du filet ! Par rapport au commentaire de Dreadidread je pense qu'il a voulu dire qu'il y a beaucoup de producteurs indépendants dans le dub qui ne sont pas cités ici et qui ont pourtant fait une année énorme ! Après c'et sur qu'il est impossible d'être exhaustif... Par ex : Nyabin Sound (vibescreator label), Jah Militant Records, Salomon heritage Label, Rootikal Warriah, I&I&I Music, Kingston Connexion... Jetez un oeil ;)

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