Pendant le marathon estival des festivals, impossible de résister à la tentation de faire un détour par la Belgique le premier week-end d’août pour se rendre au plus gros festival reggae du pays, le Reggae Geel ! Réputé pour son affiche qui se distingue toujours, le festival avait cette année l’exclusivité nommée Damian Marley, parmi une liste bien fournie d’artistes et sounds répartis sur 5 scènes pour deux jours de gros son et de bonnes vibes.
La génération « Reggae Revival » était largement représentée, avec notamment le premier soir Dre Island –que nous manquerons, avec la bonne excuse d’être coincés dans les bouchons - et Chronixx. Accompagné de son Zinc Fence Band, Chronixx déroule son show bourré de big tunes, mais l’énergie manque un peu.
Le lendemain, Jesse Royal, qui donne son premier concert en Belgique et que nous voyons également pour la première fois, offre une prestation beaucoup plus dynamique. Des titres comme "Butterflies" ou "Hotter The Battle", même s’ils sont peu connus du public, se révèlent très convaincants. Ajoutez à ça une reprise bien sentie de Garnett Silk et un terrible "Modern Day Judas" - le plus gros hit de Jesse Royal à ce jour - et le compte est bon. Les musiciens du Indiggnation Band restent en place pour accompagner Protoje. Le show est toujours aussi carré mais n’a pas beaucoup changé, en ce sens il est un peu dommage d’avoir de nouveau programmé l’artiste, déjà présent sur cette même scène du Reggae Geel l’année dernière. Protoje nous offre tout de même un moment mémorable en invitant sur scène Jesse Royal pour un medley sur le Militancy Riddim, interprétant leurs titres ainsi que celui de Kabaka Pyramid, "The Revival", et l’unité prônée dans les paroles est ici parfaitement illustrée.
Du côté des légendes, on pouvait compter sur le dernier membre fondateur des Wailers Bunny Wailer le vendredi et sur le deejay mythique U-Roy le samedi, égaux à eux-mêmes. La tournée de Midnite passait également par le Reggae Geel, mais le groupe originaire des Iles Vierges était programmé assez tôt dans l’après-midi.
Le dancehall sera représenté sur la grande scène par le vétéran Beenie Man dont la prestation sera, tout comme lors de son passage au Garance, peu convaincante avec une voix éraillée et un trop plein de pull up qui n’arrangeront rien, ainsi que par la nouvelle star du genre, I-Octane.
Accompagné de ses propres musiciens, qui forment le Conquer The Globe Band, I-Octane offre une prestation très honorable, d’autant plus qu’il s’est légèrement blessé au début de celle-ci en tombant. Attaquant d’entrée de jeu avec son hit "Buss A Blank", il alternera entre hits dancehall issus de ses interventions sur des riddims et morceaux reggae extraits de ses deux albums.
L’éternel romantique Sanchez et sa voix impeccable auront également ravi le public avec ses big tunes et ses reprises de gros classiques, préparant idéalement le terrain pour celui que tout le monde attendait : Damian Marley. En grande forme, Junior Gong entre sur "Make It Bun Dem", enchaîne avec "Set Up Shop" et fait pleuvoir les gros sons. Il interprète également un titre assez récent, le profond "Gunman World" sur le fameux Rootsman Riddim. Il conclut parfaitement avec "Welcome to Jamrock" et ferme le bal des concerts pour cette édition 2014 du Reggae Geel.
La fête se poursuivait jusque tard dans la nuit, notamment dans la tente « Bounce Dancehall » avec le Black Chiney Sound et ses sélections énervées qui secouaient un public chaud bouillant. La tente dancehall aura elle aussi connu un week-end bien mouvementé, avec de gros sound-systems qui s’y sont succédés pour de grosses ambiances : Civalizee, Massive B, Herb-A-Lize-It, Silly Walks ... On a même pu y voir des apparitions sur scène de Beenie Man et I-Octane qui y ont fait quelques morceaux !
Encore une belle édition du Reggae Geel qui s’achève, avec une organisation au top, une très bonne ambiance, et surtout une affiche efficace. On en repart avec l’assurance de revenir l’année prochaine !
