Reggae Geel 2015
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Reggae Geel 2015

Le festival belge nous a habitués depuis plusieurs années à des affiches alléchantes et des noms qui se distinguent toujours. Pour cette édition 2015, le Reggae Geel a frappé encore plus fort avec une programmation à ne plus savoir où donner de la tête et, cerise sur le gâteau, en étant un des deux festivals européens accueillant l’évènement de l’été pour tous les fans :  Super Cat pour la première fois en Europe ! Retour sur deux jours intenses et mémorables où il a fallu faire des choix, car la tentation cette année était sur toutes les scènes...

Le set mystique et puissant de Jah Shaka aura marqué le 18’’ Corner, tout comme le roi du ska Derrick Morgan le chapiteau Skaville ! Au « Yard », Nicodrum, qui comptait parmi les rares français de la programmation, a défendu son superbe projet Back To Fundehchan, et on a pu découvrir sur scène les jeunes artistes jamaïcains Exile Di Brave et Nesbeth, dont on devrait entendre parler de plus en plus ! Sur la scène principale, quelques jeunes espoirs se montreront convaincants à l’image de Tydal et son très bon Silent Warrior, mais la part belle sera faite aux artistes plus établis et aux stars.



Mention spéciale aux musiciens du Kaushan Band qui n’auront pas chômé puisqu’ils ont accompagné la quasi-totalité des artistes jouant sur la grande scène le vendredi ! Christopher Martin offre un show impeccable : la voix est sublime et les big tunes sont au rendez-vous. Il parsème son set de quelques reprises par-ci par-là et n’oublie pas de présenter les titres qu’on retrouve sur Steppin Razor, son dernier EP, comme I’m A Big Deal.

Barrington Levy vient ensuite nous gratifier de sa panoplie de classiques, fidèle à lui-même, avant de laisser la place à un artiste dancehall plutôt rare en Europe : Spragga Benz ! Si certains ne savaient pas à quoi s’attendre, son concert très entraînant sera une des bonnes surprises du week-end ! Il rappelle à notre bon souvenir un paquet de big tunes et son statut de vétéran par la même occasion. Il invite Barrington Levy et ce dernier lâche une nouvelle fois Murdera.
C’est ensuite au tour de Assassin de se produire, et si les classiques dancehall énervés comme Step Pon Dem ou Ruffest & Tuffest sont toujours au rendez-vous, il laisse une place plus importante au reggae, avec des titres comme Country Bus ou Rebellious Nature, et il faudra s’y habituer car il nous a confié que son album à venir serait 100% reggae ! Pendant son concert, Protoje débarque presque de nulle part puisqu’il n’est pas programmé sur ce festival et chante Who Knows, avant de laisser Assassin finir sur l’indémodable Guide & Protect.

Shaggy ferme cette première soirée sur la grande scène, mais, affairés ailleurs, on aura juste le temps d’entendre au passage son terrible Church Heathen. Du côté de la tente “Bounce Dancehall”, les massives ont pu s’ambiancer sur un set de Bass Odyssey, et assister au show de Lexxus aka Mr Lex, qui remplaçait au pied levé Jah Vinci. Une performance de ce fait un peu brouillon par moments, mais qui n’enlevait rien au plaisir de voir l’artiste !





Pour le deuxième jour, les grands noms continuaient de défiler sur la grande scène, avec un Lukie D malheureusement passé trop tôt pour qu’on puisse l’applaudir, suivi de Christopher Ellis qui n’a, si quelqu’un devait encore s’en convaincre, absolument plus rien à prouver au vu de son excellent concert. Vibes 100% Lovers Rock garanties ensuite avec Bitty McLean et son Walk Away From Love qui sera pull up trois fois !

Avec une grosse productivité et deux excellents albums sortis l’an dernier, on se réjouissait de voir Pressure, mais celui-ci a manifestement quelques difficultés avec sa voix et on l’a connu bien plus pêchu. Il donnera quand même tout sur Virgin Islands Nice. Chuck Fenda est celui qui mettra tout le monde d’accord en cette première partie de soirée. Il débarque en trombe sur Cyaan Cool sur le on ne peut plus énergique Stage Time Riddim. L’ambiance ne retombera pas de tout son show pendant lequel tout son répertoire y passe, ravissant les inconditionnels du new roots du début des années 2000 avec ses titres sur les ridims mythiques de l’époque : Cry For My People, I Swear, Jah is Worthy, Gash Dem … Le tout est soutenu par un incroyable porteur de drapeau d’une motivation exceptionnelle comme on n‘en avait pas vu depuis longtemps !



Un peu plus de douceur ensuite avec une Etana toujours irréprochable qui ne manquera pas de présenter des extraits de son dernier album, I Rise. Le combo ultime Brigadier Jerry/Josey Wales/Charlie Chaplin ne se  concrétisera pas puisque Charlie Chaplin a annulé sa venue, refusant selon l’organisation du festival de prendre son avion pour la Belgique ! Qu’à cela ne tienne, les deux premiers seront bien là, accompagnés par Lloyd Parks et son We The People Band : un concentré de légendes sur scène pour un moment inoubliable !

Le dernier concert sur la grande scène est celui que la majorité du public attendait : Super Cat est bel et bien là ! Accompagné par le Kaushan Band, l’artiste chante toutes ses big tunes avec son flow irrésistible et son style nonchalant. On entend entre autres Vineyard Style, Mud Up, Jamaica Jamaica, Ghetto Red Hot, Come Down, et bien sûr Don Dada. Le « Wild Apache » sera même rejoint par Brigadier Jerry et Josey Wales pour une sessions en mode « 3 di hard way ». Le concert-évènement aura bien rempli sa mission et ravi le public. La fête se poursuivait du côté de la tente dancehall, où Jugglerz avait officié plus tôt et l’artiste Bugle s’était également produit, avec son lot de big tunes mais une voix moyenne, et c’était maintenant au tour de David Rodigan de prendre le contrôle. A un peu moins de la moitié de son set, Super Cat fait son apparition pour un titre… semblait-il. Le Don Dada, passablement éméché, ne voudra cependant plus quitter la scène jusqu’à la fin, et interviendra sur chacun des sons joués par Rodigan, souhaitant poser dessus. Pour ceux qui venaient d’assister juste avant à son concert, ça a pu faire long, mais c’est tout de même un final historique qui nous aura été offert avec David Rodigan et Super Cat sur scène, avec en prime une nouvelle apparition de Protoje !

Le Reggae Geel se sera encore imposé comme un festival majeur en Europe, avec une organisation carrée et une programmation explosive et variée avec des combinaisons à la pelle. Longue vie à ce festival, on en redemande !

Par Nounours
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