Reggae Sun Ska 2015 : Jour 1
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Reggae Sun Ska 2015 : Jour 1

Et de 18 pour le Reggae Sun Ska  ! Le festival français passait le cap de la majorité en 2015, après une édition 2014 difficile (changement de site et baisse de la fréquentation). Bonne nouvelle cette fois, les objectifs semblent avoir été atteints. 48 000 personnes se sont pressées sur le domaine universitaire de Bordeaux pendant trois jours où reggae et dub auront habilement croisé hip-hop, dancehall, world music, pop et même électro. L'accueil des festivaliers était mieux soigné et la configuration du site modifiée, avec trois scènes principales (contre cinq en 2014) et une petite scène showcase où les artistes venaient se produire de manière plus intimiste, en mode acoustique ou sound system, et rencontrer les fans. Si les deux grandes scènes, Natty Dread et One Love, restent les stars de l'évènement, la nouvelle Dub Foundation leur aura presque volé la vedette avec une programmation très riche et la sono de Legal Shot Sound System réglée au top. Comme presque chaque année, la pluie s'est invitée sans venir gâcher la fête pour autant, et le soleil aura toujours pris le dessus, donnant lieu parfois à des scènes mystiques. D'un point de vue musical, derrière des valeurs sûres qui ont plus qu'assuré le show (Stephen Marley, Sinsemilia, Biga Ranx, Jimmy Cliff, Taïro, Groundation ou Alpha Blondy), la 18ème édition réservait son lot de surprises (Big Red qui débarque sur le show de Biga), de découvertes (Popcaan, Uprising Roots, Jah Sun, City Kay...) et d'artistes légendaires plutôt rares dans nos contrées (mention spéciale à Josey Wales et Brigadier Jerry qui se sont produits sur la scène Dub Foundation juste après leur show sur la scène One Love.) Le tout bien présenté comme d'habitude par The Rezident, MC hors pair du Reggae Sun Ska depuis quelques années maintenant. Reggae.fr vous propose un petit retour en images sur cette belle édition avec les photos de Carole Moreau et Adrien Sanchez.





VENDREDI 7 AOÛT
scènes NATTY DREAD & ONE LOVE

15h  : Le monde arrive tranquillement sous le soleil et Ti Rat installe sa vibe réunionnaise accompagné de son groupe Rouge Reggae. Venu en famille, le chanteur charismatique n'hésite pas à nous présenter sa femme et ses enfants et livre une prestation positive et très communicative. La dix-huitième édition du Reggae Sun Ska est particulièrement bien lancée.

Jah Sun



On continue de voyager aux quatre coins du monde et on part directement en Californie avec Jah Sun qui enchaîne accompagné par les Autrichiens de House Of Riddim, habitués à jouer avec cet artiste. C'est la première scène française pour Jah Sun qui s’en sort plutôt bien malgré quelques problèmes techniques. L'Américain nous offre un set new roots énergique avec quelques extraits de son dernier album New Paradigm, produit justement par House Of Riddim, dont l'excellent Never Give Up qui fonctionne pleinement sur le public français. On apprécie aussi particulièrement les titres en featuring avec Kabaka Pyramid (Foundation) et Peetah Morgan (Heart Like A Lion) où les invités ne nous manquent même pas tant Jah Sun occupe bien la scène.

Winston McAnuff & Fixi



C'est ensuite au tour du Jamaïcain Winston McAnuff, showman hors pair, de  présenter sa désormais célèbre collaboration avec Fixi, accordéoniste et tête pensante de Java. Le public bordelais apprécie. Les deux artistes livrent une prestation poétique, profonde, prouvant s'il le fallait encore que le reggae est capable de fusionner avec toutes les musiques probables, aussi éloignées soient-elles  !





Taïro



Le monde commence vraiment à arriver. On y est  ! Taïro monte sur scène et il est en grande forme. Accompagné de son Family Band, il nous livre un show de grand qualité où il alterne ses love songs et ses ganja tunes  ! Les spectateurs apprécient et en redemandent. Nous aussi  !









Asian Dub Foundation



On n'a pas le temps de s'en remettre qu'Asian Dub Fondation débarque sur scène. Fidèle à sa réputation d’ouverture d’esprit, le Reggae Sun Ska avait invité les Anglais venus présenter leur dernier album More Signal More Noise, pour le moins pêchu. On avoue être un peu surpris et même secoués mais le public se laisse séduire par cette déferlante musicale parfois plus proche du métal que du reggae, mais toujours maîtrisée. Il fallait oser  ! Le pari est gagné.







Mykal Rose



Pour faire redescendre la pression et revenir au reggae roots, qui de mieux que Mykal Rose pouvait enchainer et remplacer Black Uhuru dont la tournée estivale européenne avait été annulée. L'ancien leader du légendaire groupe ne faillit pas à sa réputation et oscille entre les classiques de Black Uhuru (Sinsemilia, Guess Who's Coming To Dinner, Shine Eye Gal et consorts) et les quelques big tunes qu'il a pu signées en solo ces dernières années dont les hits dancehall Real Jamaican et Shoot Out.











Sinsemilia



Le show est big et introduit parfaitement les parrains du reggae français  : Sinsemilia, qui a toujours une énergie communicative, 25 ans après leur début. Le groupe ose revisiter ses classiques sans faire dans la facilité, avec réussite, et toujours la même envie de faire chavirer la foule. Le public explose de joie. La troupe s'autorise même, pour satisfaire leurs fans, un petit medley reprenant les classiques qui les ont influencés, de Steel Pulse à Peter Tosh en passant par Bob Marley et même Alpha Blondy qui s'apprête à monter sur scène juste après les Grenoblois  !



















Alpha Blondy



L’intro légendaire avec Jerusalem nous file toujours autant de frissons. Alpha  n'a pas perdu de sa superbe et reste très efficace sur scène. L’Ivoirien nous offre quelques morceaux de son nouvel album Positive Energy et ne manque pas de faire référence aux récents évènements terroristes avec son titre Crime Spirituel. Ses discours, ses prêches pour ainsi dire, montrent que le reggae conscient existe toujours bel et bien. Le charisme de l'artiste est intacte. Plus que jamais Alpha Blondy fait figure de véritable légende du reggae international.











scènE DUB FOUNDATION



Du côté de la Dub Fondation, c'est la folie !  Soom T mash up tout avec Dub-4 qui nous livre quelques dubplates détonnants entre les toasts dangereux de l’écossaise. Shinehead (programmé le lendemain) est déjà dans les parages et n’hésite pas à chiper le micro à Soom T et aux autres MCs de la soirée pour des effets des plus réussis. Il vole presque la vedette à Top Cat, Echo Ranks et Kenyon qui enchaînent lyrics sur lyrics avec Legal Shot à la sélection. On vit une vraie soirée sound system. Bienvenue dans le dancehall  ! Dubmatix vient ensuite présenter son album The French Sessions avec quelques invités de l’opus en question. LMK, Guive, Joe Pilgrim (déjà vu en début de journée avec Mayd Hubb), Volodia et même Scars (présent pour un set sur la scène showcase) se font passer le micro et montrent que la scène française est en pleine effervescence. Panda Dub et Tetra Hydro K clôturent cette soirée avec un set sur-énervé entre dub et techno qui mettra les festivaliers en transe quand les premières gouttes de pluie apparaissent à la fin de la soirée.

Jah Tari & Speng Bond





Shinehead



Soom T & Dub-4





Top Cat, Echo Ranks, Kenyon & Legal Shot







Dubmatix All Stars ft. LMK, Volodia, Joe Pilgrim, Scars











Panda Dub ft. Tetra Hydro K

scènE SHOWCASE





Lisez aussi les comptes-rendus de la deuxième journée et de la troisième journée.

Par Ju-Lion & Sacha ; Photos : Carole Moreau & Adrien Sanchez
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