C’est une tradition vieille de trois décennies : en ce premier week-end du mois de juillet, les festivaliers affluent par milliers sur le site du lac de Fühlinger à Cologne, où le Summerjam reprend ses droits. S’il accueillait évidemment son lot de grands noms, le festival allemand a plutôt misé cette année sur une programmation toujours plus éclectique et la mise en avant de nombreux artistes montants.
Aux côtés des nombreux noms locaux, on retrouvait notamment le ska des américains de Soul Radics ou le reggae punk du germano-américain Jaya The Cat. Les femmes étaient largement représentées : des meilleurs espoirs reggae européens Sara Lugo et Nattali Rize à la plus urbaine Soom T, sans oublier la star soul Selah Sue, qui clôturait le festival sur la Green Stage le dimanche.
Le vendredi soir, c’est un rappeur allemand répondant au nom d’Alligatoah qui ferme triomphalement la marche de cette première journée de festival sur la grande scène (Red Stage). De l’autre côté, c’est Tiken Jah Fakoly qui officie en grand maître avec un concert toujours impeccable.
La deuxième journée sera la plus chargée. Après un excellent concert du chanteur jamaïcain Christopher Martin, aux prouesses vocales remarquables et à l’évolution constante, Chronixx et Alborosie se succédaient sur la grande scène. Le jamaïcain confirme encore une fois avec une pluie de big tunes, et l’italien et son Shengen Clan enfoncent le clou avec un show puissant, qui intègre quelques extraits de l’excellent nouvel album Freedom & Fyah.
C’est ensuite la superstar jamaïcaine Sean Paul qui vient déverser son flot de hits avec des capacités vocales certes limitées mais un professionnalisme et un plaisir évidents. Au même moment sur la Green Stage, Collie Buddz est plutôt décevant. L’artiste originaire des Bermudes n'est pas en grande forme et peine à enthousiasmer le public sur son big tune Come Around. Le clou de la soirée était bien sûr le concert commun de Gentleman et Ky-Mani Marley, qui viennent de sortir ensemble l’album Conversations. L’association des deux artistes crée une belle énergie. Ils alternent entre leurs morceaux respectifs et des extraits de l’opus, qui prennent joliment vie sur scène. Ils invitent même Christopher Martin, Dellé et Alborosie à les rejoindre sur scène. Le tout se concluera tout de même par les plus grands hits de Gentleman, un grand habitué des lieux.
Petite déception ensuite alors que nous souhaitions poursuivre les festivités à la Dancehall Arena. Les sounds Jugglerz et Pow Pow avaient assuré des sélections efficaces la veille, et la place était laissée en ce samedi soir à une soirée spéciale Afrobeat. L’artiste invité et assez attendu, en véritable star du genre, Fuse ODG, n’a pas convaincu, avec une voix méconnaissable.
Le dimanche nous réservait largement de quoi se rattraper. Les français ont rayonné sur scène : Nâaman d’abord, puis Dub Inc ensuite. Le premier a d’ailleurs rejoint le groupe stéphanois pour un moment mémorable. A la nuit tombée, la famille royale du reggae Morgan Heritage mettait un point final à cette 31ème édition, les classiques du groupe contrebalançant un son parfois bien trop rock des derniers albums.
S’il est vrai que la programmation était peut-être moins alléchante que les années précédentes pour des fans de reggae-dancehall pur, le Summerjam continue toujours de briller, avec une atmosphère et une ambiance uniques.
concert Roots 4
