On avait laissé les Dub inc. au sommet avec l’album « Hors Contrôle », Victoire du Reggae en 2011, et une grosse claque musicale qui les avait imposés comme le plus grand groupe de Reggae français de ces dix dernières années.
On les retrouve en 2013 avec « Paradise », leur cinquième album, et un statut qui les a amenés à devenir l’un des groupes internationaux les plus dynamiques du moment. Depuis cinq ans, le groupe stéphanois a en effet sillonné la planète Reggae allant du Portugal aux États-Unis, de la Colombie à l’Inde, de l’Allemagne au Sénégal, en exportant leurs feelings et leur vibes musicales devant plus d'un million de spectateurs ! A chaque fois l’accueil fut triomphal et le crew français est devenu à force de talent et de persévérance, un des meilleurs ambassadeurs du Reggae français à l’étranger.
Dans le même temps, le film documentaire Rude Boy Story, réalisé par Kamir Meridja, a fait date et a installé le combo stéphanois en haut de l’affiche pendant quelques mois avec une tournée à travers plus d’une centaine de salles obscures.
C’est donc avec curiosité qu’on attendait « Paradise », fruit de deux ans de travail et album s’annonçant comme une nouvelle étape pour le groupe, et le moins qu’on puisse dire c’est que le résultat est à la hauteur de nos attentes. On retrouve évidemment ce qui fait la force de Dub inc., des textes toujours inspirés et conscients, représentatifs des interrogations et des doutes d’une époque et de toute une génération, ajoutés à une énergie musicale débordante et une qualité des productions toujours optimales portées par un groupe devenu une machine de guerre musicale avec le duo basse / batterie infernal Gregory "Zigo" Mavridokaris (batterie) et Moritz Von Korff (basse), le guitariste inspiré Jérémie Grégeois, les claviers master class Frédéric Peyron et Idir Derdiche, l’ensemble toujours porté par Benjamin Jouve (ingé son). Du côté des voix, Komlan et Bouchkour répondent bien sûr présents et leur style a encore gagné en maturité et en harmonie : d’un côté la voix rauque et tonitruante de Komlan mash up les dancefloors et de l’autre les envolées lyriques et orientales de Bouchkour émeuvent toujours autant...
Au final, le cinquième album des Dub inc. regroupe 12 titres et un dub, et s’installe comme l’une des plus belles sorties de l’année. « Paradise » oscille avec brio entre Reggae, Dancehall et world music, des styles à chaque fois portés par des thématiques engagées (« Revolution »), des chroniques du quotidien (« Better run »), des titres plus introspectifs (« Paradise »), des morceaux réalistes (« Chaque nouvelle page »), illustrations d’un monde qui bouge (« Partout dans ce monde ») et d’une société qui tourne en rond (« Enfants du ghetto »). Mais « Paradise » apporte aussi son lot de nouveautés, en particulier en ce qui concerne Bouchkour qui de plus en plus prend le parti de chanter en anglais, ce qui apporte une facette très intéressante aux messages du groupe. Ajoutez à cela des invités particulièrement bien choisis (Skarra Mucci, Victoire du Reggae 2013 du meilleur album Dancehall, qui brûle le morceau « They want » ; Meta Dia qui donne une pure vibe au titre « Enfants du ghetto » ; et Jah Mason qui en impose dans « Only Love ») et vous obtenez un superbe album de Reggae. Quand on vous dit que ce nouvel opus est un excellent chapitre de plus ajouté à l’aventure Dub inc. qui ne risque pas de s’arrêter. Voilà le groupe désormais sur orbite : l’horizon est international et les fondations restent locales !
La magie Dub inc. marche plus que jamais et les premiers retours live des morceaux de ce nouvel album montrent que le public adhère déjà à cette nouvelle aventure musicale made in Dub inc… La Rude Boy Story continue.