Garance Reggae Festival 3eme Soir
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Garance Reggae Festival 3eme Soir

Garance reggae festival 3ième soir – Queen Omega, Don Carlos, Barrington Levy Soirée finale du Garance reggae festival. A l'affiche ce soir : Queen Omega, Don Carlos et le très attendu Barrington Levy. Une polémique a gonflé en fin de soirée le vendredi soir : Barrington Levy a raté son avion et ne sera pas présent. Inquiétude chez les fans qui ont acheté leur place. Aucun démenti des organisateurs, jusqu'au moment où il l'annonce présent le samedi. Ouf de soulagement dans l'assistance! Va-t-il enflammer la salle ? Cette soirée serait-elle le point d’orgue de l’édition 2009 du festival parisien ? Lorsque l’on pénètre dans la salle, il y a déjà plus de monde que la veille en fin de soirée. Le Garance Reggae Festival fait le plein ce soir et les concerts se déroulent à guichet fermé. Plus de 4000 personnes au final se sont déplacées. Un juste retour des choses pour l’organisation qui s’est décarcassé pour la tenue de ce festival.

Il est 20h45 quand Queen Omega arrive sur scène. Une artiste nu-roots appréciée des français (son dernier passage remonte à octobre au New Morning) et qui donne tout ce qu'elle a sur scène. Et ce soir c'est encore le cas : Le début du concert est une succession de hits nu-roots avec quelques passages dancehall. La température monte tranquillement au son du public ovationnant la trinidadienne. Son show est de qualité, doté d'une grande intensité avec ses titres habituels dont une puissante version de "simplicity". Forte de sa collaboration avec le label Special Delivery, elle continue sur sa lancée et aborde les titres issus de son album « Destiny » dont une superbe version de « no retire » qu’elle pull up dès le début. Thème cher aux rastas, la ganja est mise en avant à l’amorce de « ganja party ». Là encore, elle s’attire la sympathie du public qui l’ovationne. Elle quitte la scène après 45 minutes de concert, accueillie par son équipe avec un gros spliff.

Elle revient sur scène sur "warning" : un début nyabinghi puis une fin dancehall. Excellente fin de concert pour cette artiste.

 

Après un court changement de plateau, les américains du Dub Vision band s'installent et commencent à jouer un morceau dub. Don Carlos débarque tranquillement, et sereinement commence à chanter afin de motiver la foule qui grossit à vue d’oeil. Toujours cette voix douce et teintée d’un vibrato exceptionnel. Elégant dans son costume, il débute son set avec "livin in the city", avant d'enchainer sur "hoag and goat". On discerne quelques problèmes de coordination entre le groupe et les cuivres qui précèdent la fin des titres. C’est arrangé après quelques instants. A l’amorce de "Johnny big mouth", le mur de son crépite fortement nous assourdissant. Le public siffle l’ingénieur du son qui arrange le problème illico. Plus aucunes fausses notes pour la suite du concert qui se déroule sur un rythme de croisière. Toujours la même vibes, et ses habituels "I love you, but Jah love u more", avec une setlist efficace : « zion train », « just can’t stop », « heartbreaker », etc. Il rend un hommage appuyé à Bob Andy (et nous conseille de nous procurer « songbook ») ainsi qu’à Ken Boothe, tout en entonnant quelques acapellas. La fin du concert est géniale avec "holidays", "young girl" et un medley Black Uhuru. Encore une fois un excellent concert ! Après quelques minutes, Jérome revient, supplantant l’irrespectueux Jamalski, et nous annonce que Don Carlos a le droit à du rab. Il est donc revenu pour "satta massagana". Une surprise réellement agréable il faut avouer.

 

Le moment tant attendu approche. Et après un laborieux changement de plateau, il est pratiquement minuit quand le Ruff Cut Band se met en place. Deux riddims en guise d'introduction et Barrington Levy déboule. Le public l'applaudit bruyamment, signe d'une réelle attente (sa dernière apparition datant de février 2004). Comme un écho au concert de Bob Andy la veille, il arrive sur "too experienced". Il continue sur « under mi sensi », « she’s mine », « teach the youth » ou encore « my time ». Les titres sont expédiés rapidement (maximum 2 à 3 minutes chacun) et ont tendance à se ressembler. Son « 21 girl salute » a été particulièrement mal repris, les notes de piano sonnant bizarrement. Mettons ceci sur le fait que la séance de répétition n’a pas eu lieu. Passons cet aspect musical, et laissons nous vibrer au son des hits de Barrington : « prison oval rock », « poor man style », « my woman », « black roses » ou encore son « murderer » sur lequel il fait crier l’audience. Et c’est bien là où le bât blesse : On remarque rapidement qu'après quelques couplets il s'arrête de chanter, fait ses gimmicks vocaux et se repose sur le public. Le plaisir stoppe rapidement, et son concert devient lassant. Pourquoi ne pas chanter ? Peut être sur son « here I come ». Là encore, pendant 10 minutes, il nous demande s’il peut rester au lieu de chanter. Quelle déception ! Aucun mix et passage rapide pour rythmer son concert. Si une partie du public continue de danser, certains commencent à déserter la salle. Après son départ, il revient sur scène pour un moment plus concept avec des titres axés hip-hop : « livin dangerously » ou un titre de Marley remixé, tournant au ridicule. Son concert ne restera pas dans les annales des concerts reggae parisien. Il est temps de quitter la salle. Après son départ, aucun remerciement des organisateurs, aucune annonce, nous laissant le bec dans l’eau. Attitude pas très plaisante.

Après plus de 5 heures de concert, on ressort avec une sensation mitigée : Les deux premières prestations (Queen Omega et Don Carlos) étaient excellentes et l’artiste qui était le plus attendu a failli avec un concert décevant. L’édition 2009 se clos sur ce constat faisant un peu oublier l’excellent plateau, les concerts de qualité (notamment celui de Chezidek de Ken Boothe et de Bob Andy), l’organisation carrée, la bonne ambiance régnant dans les concerts, etc. Cependant, ceci n’occulte pas le prix exorbitant des concerts : Un pass 3 jours aurait été une bonne idée…à creuser pour l’année prochaine, avec espérons-le un plateau tout aussi attractif. Finalement, remercions Mizik Factory et Garance productions pour l’ensemble du festival.

Par Texte Semayat/Photos Alexandre
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