Hollie Cook incarne déjà le reggae au féminin : ce génie à la voix envoutante et au charme désinvolte produit des merveilles ! Coup de coeur de la rédaction et révélation de l’année 2011 avec son premier album éponyme, la londonienne double la mise trois ans plus tard avec « Twice » qu’elle nous a présenté le 12 mai dernier.
Au coucher du soleil, Hollie Cook continue à chanter et à danser dans la nature en symbiose avec son environnement. « Twice » se veut donc dans la continuité du premier disque empreint de cet univers « tropical pop » auto-proclamé par l’artiste. Sans surprise on y retrouve toujours des sonorités propres aux fondations dub et reggae venant appuyer une voix soul admirablement maîtrisée. C’est de famille. Et comme on ne change pas une équipe qui fait des étincelles, le producteur anglais Prince Fatty encadre à nouveau la jeune Hollie, apportant sa science du son tout au long d’un album soigné. Mais que serait la forme sans le fond ? Chapeau bas pour l’auteur-compositeur français Barthélémy Corbelet qui met sa plume à disposition de 5 titres enivrants, composés en collaboration avec Prince Fatty.
Nous voilà engagés dans un périple nocturne avec « Twice ». Hollie Cook nous emmène à bord de sa soucoupe volante survoler la faune et de la flore de la planète reggae, from Kingston to London. Elle nous raconte des histoires fantastiques comme dans "Desdemona" ou bien nous fait part de ses souhaits à travers "Postman" ou "Superfast", le tout avec une imagination débordante. Pour autant son identité de rêveuse assumée ne l’empêche pas de sortir les griffes quand il s’agit de ses sentiments. Titre phare de cet album, "Looking for some real love" nous fait part des exigences de la jeune femme de 26 ans :
« Je vais maintenant me soucier de mes émotions,
D’un amour propre et aussi d’une loyauté
Libérer mon cœur de cette idée
Libre, comme l’océan. »
Hollie Cook introduit et clôture cet album avec deux chansons singulières écrites et composées par ses soins. L’hommage "Ari Up" immortalise la chanteuse regrettée du groupe punk-rock The Slits. Une chanson interprétée du fond de l’âme et dont les airs mystiques établissent une passerelle entre deux mondes. Hollie Cook conclut en beauté avec le sensuel "Win or lose", se laissant guider par l’attraction des corps, n’obéissant plus qu’à la loi des désirs.
Il n’y a pas de place pour l’ennui au cours de ce voyage dans le temps et à travers les dimensions. On est fasciné, séduit par une artiste qui confirme avec brio son talent et son avenir prometteur dans le paysage musical anglais. Et on s’impatiente de l’entendre sur scène. Hollie Cook qui a acquis en expérience nous livre un second opus de 9 pistes également mais bien plus mature car plus abouti. Les meilleurs voyages ne sont pas les plus longs.