Décollage immédiat en terres brasileiras ! La pétillante et chaleureuse Flavia Coelho nous embarque au cœur de ses racines brésiliennes avec son 4ème album DNA Une façon pour l’artiste de chanter à cœur ouvert l’histoire de sa vie mais aussi les causes qu’elle veut soutenir. C’est avec maturité et toujours débordante d’énergie que Flavia nous invite dans son nouveau projet de grande qualité, intime et engagé.
DNA est un album hybride qui revisite les rythmes brésiliens en y incorporant avec brio des influences funk, trap, rap, hip-hop et reggae. On apprécie cette modernité et éclectisme bien dosés.
On se plaît à retrouver des sonorités afro caribéennes dans No Baile tandis que l’on plonge dans une atmosphère plus urbaine avec le hip-hop trap bien mené de Pagina. L’artiste ne cesse de nous emporter dans les rythmes entrainants des carnaval de son Amérique latine natale. Corps et esprit dansent au son des guiro, berimbau et agogo que l’on apprécie sur le funky Billy Django ainsi que DNA qui donne à la cumbia un côté plus pop actuel. Le titre De novo de novo (encore et encore) est aussi d’une grande puissance funk à savourer. La douceur s’invite aussi sur cet album avec de délicates interventions à la flute de pan sur le refrain de Cidade perdida. Le titre Vem Chamegar (enlaces-moi) et sa mélodie reggae associée au ganza nous fait l’effet d’une caresse. Autre touche tout en suavité, le reggae samba de Nosso amor qui chante un thème de prédilection de l’artiste : l’amour avec un grand A.
Avec ces 12 morceaux Flavia Coelho parle à tous de façon naturelle, spontanée. Elle s’inscrit dans la pure tradition brésilienne où les carnavals colorés et enjoués ont l’habitude de chanter de bien sombres thématiques. En portugais, sa langue maternelle, elle interpelle en effet sur les méandres de l’actualité.. Cidade perdida devient ainsi un hymne contre la corruption qui sévit tant au Brésil avec l’arrivée de Jair Bolsonaro qu’ au Vénézuela en proie à une crise socio-politique indomptable.
L’épique et dansant Billy Django rappelle qu’un héro de la révolution réside en chacun de nous et qu’elle est nécessaire pour un monde meilleur. Flavia nous offre aussi une magnifique ode à l’amour, la liberté et la tolérance avec Menino Menina et milite avec Nosso Amor pour la fin des violences envers la communauté LGBT. Avec Vem Chamegar elle célèbre la beauté des instants tendres qui guérissent les peines. Flavia souligne avec Levanta Dai qu’il est important de positiver et sentir son propre pouvoir. Enfin, elle termine avec une merveilleuse affirmation de ce métissage qui fait partie d’elle avec le titre éponyme DNA (ADN en français). En bref une musique festive qui vient dépeindre beautés et maux du monde.
DNA est un album irrésistible d’une artiste qui l’est tout autant. Un album chaleureusement engagé, de quoi prolonger la douceur de l’été !