Danakil - Rien ne se tait
chronique Reggae français 36

Danakil - Rien ne se tait

Danakil, groupe phare du reggae français, fait sa rentrée et frappe fort une fois de plus. Le groupe n’a pas ménagé ses efforts au cours de cette longue et dure période pour les acteurs de la culture. Le résultat est là et il est bon. Treize titres à la fois poétiques et engagés forment Rien ne se tait, onzième album du groupe (disponible ici). Un album conçu en toute indépendance au Baco Studio implanté au cœur de Bordeaux, ville que le groupe a d’ailleurs choisi de mettre en lumière en sélectionnant des acteurs locaux comme le Garage Moderne pour tourner les clips du projet sans oublier l’artiste Mika à qui l’on doit une pochette on ne peut plus onirique.

Avec, Rendez-nous la Justice, à l’inimitable vibe de Danakil, ses percussions et sa section cuivre caractéristique, on rentre dans le vif du sujet de l’album : l’éveil des consciences. À ce titre, Welcome To The Jungle n’y va pas non plus de main morte. Danakil y dénonce l’imposture et la farce que représente la France aux yeux des Droits de l’Homme, dont elle se prétend la garante. Natty Jean s’enflamme, tant dans ses paroles que son flow. Les plus avertis reconnaîtront le clin d’œil au titre Les champs de roses sur ce morceau. Dans la même veine, on apprécie Monde de fous et Marre, deux morceaux qu’on verrait bien scander en manif ! Police corrompues, politiques incompétents, tout y passe.  

 
Mais surfant sur ses multiples influences, le groupe désormais bordelais convoque d’autres thèmes de notre quotidien, l’amour, la famille et beaucoup d’émotions. Imaginez est de ceux-là, inspirant, motivant et libérateur, tout comme Terrasse thérapie et ses airs de mélodica, hommage à l'Afrique de l'ouest où Balik a résidé et réside encore. Avec Se perdre, plus méditatif, Balik appelle à un retour à l’essentiel. On retrouve cette délicatesse sur Oublions (un de nos coups de coeur de l’album), dévoilé pendant le premier confinement, et sur Ensemble, biographie musicale qui mêle la touche hip-hop de Balik à des tons jazz soul poétiques accentués par les chœurs féminins et les cuivres. On se plait à écouter les paroles nostalgiques des premiers temps forts du groupe. Le premier album, l’Olympia, la sortie de dialogue de sourds….. Balik et Natty Jean y résument bien l’album et les valeurs du groupe : « naturel et déterminé ».



 
Et comment ne pas évoquer le featuring avec Akhenaton du groupe IAM sur Tout ça m’est égal. Un régal d’entendre le flow du rappeur historique marseillais sur du reggae roots. Car de reggae, c’est bien dont il s’agit avec Rien ne se tait : défendre comme un soldat la justice, la paix, l’amour et les rêves sur des vibrations sonores positives. On en place une spéciale pour l’excellent Life Goes On en featuring avec Manjul.

Tel un vent de liberté, Rien ne se tait nous happe en cette rentrée, et ça fait du bien.



Notez que Danakil sera en concert les prochains mois, dont deux dates à L'Olympia les 4 et 25 septembre. Surveillez les dates ici.

Pour en savoir plus sur l'album, lire notre interview de Balik en cliquant ici.

Par Aurore & LN
Commentaires (1)
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Par DADA le 03/09/2021 à 10:21
"Rien ne se tait, tout se transmet" Merci pour ces bonnes vibes. Hâte de vous écouter. Big up!

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