Saël - Interview Puzzle
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Saël - Interview Puzzle

À l'occasion de la sortie du nouvel album de Saël Puzzle, et dans le cadre de notre weekend consacré à l'artiste (RDV notamment de 20h à 22h ce samedi soir sur Reggae.fr Webradio), nous nous sommes entretenus avec lui afin de plonger dans la création du nouvel opus.

Reggae.fr : Saël, tout d’abord, bravo pour ton nouvel album. Il t’en a fallu du temps pour trouver les pièces de ce Puzzle. Explique nous pourquoi tu as attendu tant de temps pour sortir cet album studio ?
Saël: Tout simplement parce que je suis le genre de type qui chante beaucoup (en live) mais qui écrit peu, mais finalement Maestria Music ne voulait pas de ça dans son équipe (NDLR : référence à sa chanson Le Prod). Alors j’ai dû tenir mes promesses envers mes fans qui attendent ce projet depuis longtemps, mais bon, il ne faut pas aller plus vite que la musique, dit-on.

Pourquoi as-tu choisi le titre et le morceau Puzzle pour nommer l’album ?
Au départ, l'album devait s'appeler Maestria comme je l'ai annoncé depuis longtime ; sauf que nous avons eu l'envie de partir sur quelque chose de nouveau ; du renouveau alors, le titre Puzzle est venu en songe lors d’une méditation au bord de la rivière, d’abord le titre puis la chanson. Pourquoi Puzzle ? Parce que les pièces se sont imbriquées après 12 ans.



C’est d’ailleurs un très beau morceau avec l’apparition d’une flûte. Peux-tu aussi nous raconter comment tu as travaillé sur ce morceau ?
J'ai fait ce titre avec une équipe de choc qui s'appelle INDUS TREE, composée de Romain Andrieu, Edwin Cardot et Fayce. J’ai choisi ce crew de compositeurs que je côtoie depuis environ 7 ans. Nous nous sommes enfermés dans le château de Morsang et pendant qu’ils composaient, j’écrivais… parce que dans le ciel une étoile brillait vraiment. Nous avions terminé le titre, mixé, masterisé, mais nous avions le sentiment qu’il manquait la petite cerise sur le gâteau, alors INDUS TREE a fait appel à un joueur de flûte (Sébastien Bidon) pour sublimer l’instru.

Peux-tu présenter les autres producteurs avec lesquels tu as travaillé ?
Sur cet album, j’ai aussi travaillé avec Staniski pour le titre No fear avec Yaniss Odua et Panser les maux, avec Speed High de High Woulers pour La Vérité, Pandémonium et Flowers power, ainsi que BUZZY B pour Ready or Not. Toutes les autres instru ont été réalisées par INDUS TREE.



Tu sors cet album sur ton propre label. Quel est le prix de cette indépendance ? Cela peut paraître plus dur, mais c’est aussi plus de liberté, non ?
Le prix de cette indépendance, c’est beaucoup de sacrifices, il faut savoir casser des œufs pour faire une omelette, beaucoup d’œufs en l’occurrence, mais c’est le privilège de se faire plaisir sans frustration, d'avoir la main sur tout, de choisir les titres que nous voulons défendre et foncer. Et aussi la sensation de ne pas avoir de couteau sous la gorge pour pouvoir produire des œuvres.



Au niveau des collaborations vocales, trois générations d’artistes sont représentées. Avais-tu réfléchi à cela en amont ou bien est-ce les affinités qui ont simplement dicté ces collabs ?
Il n’y a rien de calculé, je voulais faire un feat. avec Yaniss Odua, car c’est un ami de longue date, un confrère de la Martinique qui nous représente dignement. J'avais déjà collaboré en image sur une de ses chansons, on s'est dit qu’un feat. Saël/Odua ça matcherait, et ça a été le cas avec Staniski à la prod…
Concernant Cédric Congo Myton c’est lors de sa venue en Martinique pour le Marley's Marathon en 2017 que nous nous sommes rencontrés en studio chez Don Shorty et il a fait un one shot sur une de mes prods. C’est une fierté pour moi d'avoir collaboré avec un des piliers du reggae jamaïcain. Quant à Sika R Lion, c’est ma petite pépite, c’est vraiment un coup de cœur. Un petit bout de femme bourré de talent que j’ai découvert sur les réseaux et j’ai dit à mon manager de la contacter et la connexion s’est faite comme un ruisseau qui coule vers l’océan. Quand la musique est bonne,…

Qu’as-tu voulu exprimer avec le très roots La vérité ?
J’ai voulu mettre en lumière cette espèce de phénomène que rencontrent plein de gens depuis que tout est accessible avec les réseaux. Le fait de s’insérer dans la vie privée de personnes qu’on pense connaître parce qu’on les voit virtuellement, l'intolérance qu’on peut avoir les uns envers les autres, le jugement facile et destructeur qui devient vite du harcèlement… Le tout sur un bon reggae à la Lucky Dube dont je suis le fan numéro 1 !



Tu offres une reprise de Balavoine avec Tous les cris les SOS. Je me rappelle que pendant la pandémie, tous les lundis, tu offrais un freestyle et régulièrement des reprises. Est-ce pendant cette période que tu t’es dit que tu reprendrais ce morceau ?
J’aime énormément les chansons de Balavoine et y’en a que je connais par cœur, donc il est très facile pour moi de les interpréter sur du reggae, ceci dit, c’est un exercice très difficile que de chanter Balavoine. Quand on était au studio de Morsang, en cherchant des mélodies sur une prod qu’INDUS TREE était en train de composer, j’ai fredonné tous les cris les sos de Balavoine et les gars ont trouvé ça terrible ! Du coup, on a fait un sondage pour savoir si les fans voulaient de ce titre et si on le terminait, etc Et bien voilà, il est là !



« Pandemonium » est très fort et nous rappelle l’enfer vécu par beaucoup pendant la pandémie. Comment as-tu travaillé sur ce morceau ?
Pandémonium, c’est le seul titre que nous avons vraiment bossé dans l'art du confinement, chacun chez soi avec les moyens du bord. Personne ne s'est côtoyé... parfois on se connaissait même pas ... mais pour un but commun : donner du son, partager de l'énergie, des vibrations et des messages pour le peuple.



Quel est ton meilleur souvenir durant le processus de création et d’enregistrement de l’album ?
Je dirais que j’ai aimé le studio à Morsang-sur-Orge et aussi la partie pose de voix avec Louis (Nojoke Studio). J'ai adoré la rencontre avec Sika, toujours au studio de Louis. Les poses de batterie avec Jason et les cœurs avec Lilia Rey. En tout cas, les 10 jours de studio étaient inoubliables.

Et le pire ?
Le pire... hummm on a vu un serpent en sortant du studio. J'étais avec Romain, on a flippé puis on a rigolé et on a fait Puzzle.

Tu te produiras en concert en novembre en Martinique pour célébrer tes 25 ans de carrière. Peux-tu nous en dire plus ?
Oui, le 6 novembre, nous poursuivons la tournée des 25 ans avec GC Production, qui a débuté aux Folies Bergères avec un sold out, ensuite en Martinique au Grand Carbet puis en Guadeloupe, c'était vraiment le feu ! Le public a demandé une deuxième date en Martinique, donc la voici, et bien sûr, on fera mieux que la première. L’équipe (Friends) sera au complet, mon band JahsPowa Band (Lucko à la batterie ; Paco à la basse ; Chris Congo Dachir à la guitare, Speed High au keyboard, Jean Philippe Meyniac au sax ; mes choristes Leena et Tatz), Fabrice Thésée (ingé son) et pleins d'autres surprises ! Un big up à GC Production et Maestria Music pour la mise en œuvre.

Quels sont tes autres projets et quand viendras-tu défendre ton nouvel album dans l’hexagone ?
Pour le moment, il s'agira de promouvoir cet album et de le défendre ! Bien sûr que je viendrai sur l'Hexagone comme d'habitude et on n'oubliera personne, et puis la Caraïbe bien entendu, Guyane, Guadeloupe, Saint-Martin, Martinique, La Réunion, l'Afrique, Haïti… on va faire marcher les carnets d'adresses… sachez que le Puzzle est à vous => https://saellite.com

MERCI

Par Propos recueillis par LN
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