Il y a tout juste une semaine, nous vous faisions découvrir le groupe réunionnais Sly Sugar avec son nouvel EP Vida Loka. À la croisée des genres et des langues, solidement ancré dans une base reggae/dub, mais ouvert sans complexe à des grooves jungle percutants et des riffs saturés, le groupe déploie une énergie débordante. Nous avons voulu en savoir un peu plus sur cette formation originale.
Rencontre.
Reggae.fr : Pour commencer, pouvez-vous nous présenter Sly Sugar : comment est né le groupe et d’où vient ce nom ?
Sly Sugar : Le groupe est né à La Réunion en 2018, sous l'impulsion de deux musiciens (Sylvain Balme et Julien Belloteau) qui souhaitaient monter une formation de dub instrumental. Quelques mois plus tard, le groupe décide d’intégrer du chant. Chris Haga prend alors ce rôle, suivi par l’arrivée du bassiste Mishko M’ba. Le groupe trouve dès lors son équilibre et enchaîne les scènes. Le nom Sly Sugar vient de l’assemblage des sonorités des trois premiers membres du groupe ; il fait également référence à la canne à sucre de La Réunion.
Quelles sont vos principales influences musicales, individuelles ou collectives ?
Aujourd’hui, le groupe est composé de cinq membres, chacun avec son propre univers musical. Originaires de La Réunion, nous sommes naturellement influencés par le ternaire et le maloya. Chaque musicien a également été marqué par des musiques venues d’Occident, d’Afrique ou du Brésil, et cela se ressent dans nos recherches musicales. Lors de la composition d’un morceau, nous faisons tout pour qu’il ait un impact fort en live. Chacun apporte ses idées afin de créer un style musical singulier, un univers qui nous est propre.
En tant que groupe réunionnais, quel lien entretenez-vous avec vos racines et comment cela se traduit-il dans votre musique ?
Le lien avec nos racines se manifeste essentiellement à travers la langue créole, en faisant passer nos messages dans notre langue maternelle. Certains morceaux de notre répertoire intègrent des passages de maloya mélangés à des sonorités électro-rock. Avec le kayamb et les rythmes ternaires, c’est tout un autre univers qui s’ouvre au public.
Vous chantez en créole, mais aussi en français, en portugais brésilien… Est-ce un choix artistique ou un reflet spontané de vos parcours ?
C’est plutôt un reflet du parcours du chanteur. Né et grandi à La Réunion, il a vécu et commencé sa carrière à São Paulo, au Brésil. Il chante et écrit naturellement en créole et en portugais. Quant au français, c’est une langue de prédilection pour Sylvain Balme, claviériste mais aussi auteur depuis plus de 20 ans.
Quel titre de Vida Loka représente le mieux l’univers de Sly Sugar selon vous, et pourquoi ?
Vida Loka est le morceau le plus représentatif de notre univers, il mixe les sons et les grooves. Il évoque le rythme de vie effréné que nos existences nous imposent parfois. Pourtant, il faut se battre pour rester lucide et maître de notre destin.
Les clips de Vida Loka et Rébélyon sont soignés, avec un univers visuel travaillé. Comment les concevez-vous ?
C’est tout un travail de réflexion et d’organisation en amont. On imagine le clip, on cherche les financements, puis les prestataires les plus adaptés. L’importance du visuel dans la musique nous pousse à soigner la forme et la qualité de chaque réalisation. Pour Rébélyon, nous avons travaillé avec Kissiprodsipik, et pour Vida Loka, nous avons fait appel à Tika, deux réalisateurs expérimentés de l’île.
Vous entamez une belle tournée cet été. À quoi doit s’attendre le public en venant vous voir sur scène ?
À un cyclone musical qui va balayer la moitié sud de la France ! Voyager depuis La Réunion et jouer devant un nouveau public, c’est un immense plaisir. On a hâte d’y être. Cet été, venez nous voir et on vous met au défi de ne pas sauter sur notre son : notre fougue vous emportera à coup sûr !
Quelle importance a le live dans votre démarche musicale ?
Le live, c’est la raison d’être du projet. C’est là que notre son prend toute sa dimension et tout son sens. On a besoin de cette énergie transmise par le public pour avancer, et on essaie de lui rendre autant que possible. L’alchimie entre un groupe et son public sur scène a quelque chose de presque magique. Vivre six mois sur scène et six mois en studio, ce serait le rêve !
Un mot pour les lecteurs de Reggae.fr qui vont vous découvrir avec cette sortie ?
Merci à vous, passionnés de musique et de culture en général, d’apporter votre pierre à l’édifice en soutenant l’expression artistique sous toutes ses formes. On espère vivement vous croiser sur la route cet été !
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