L’aventure se poursuit pour le label Inna de Yard et le concept de proposer des morceaux joués dans leur version acoustique chez earl Chinna Smith, à Kingston. Après
Linval Thompson, c’est au tour de Cedric « Congo » Myton de se prêter au jeu. Ce dernier fut le créateur aux côtés d’Ashanty Roy Johnson et de Watty Burnett des légendaires
Congos. C’est avec ce groupe qu’il est rentré dans l’histoire du reggae en proposant, en 1977, l’indispensable « Heart of the
Congos ». Mais Cedric Myton avait déjà fait parlé de lui au sein de nombreux groupes restés on ne sait trop pourquoi dans les coins obscurs du reggaemusic : The Belstars, The Tartans ou The Royal Rasses. Il n’empêche Inna de Yard est l’occasion de retrouver neuf titres « unplugged ». L’histoire débute de belle manière avec une version de Roméo & Juliet très réussie. Winston Mac Anuff à la guitare donne du relief à la voix de Cedric et on se réjouit de cette association. J’ai moins aimé accroché à la version de Congo Ashanti mais d’autres l’ont kiffé à la rédaction. Les goûts et les couleurs… Children Crying et Form a Gang sont réussies de belles manières. Le côté minimaliste permet d’apprécier les sonorités changeantes du « Congo » qui se fait soulman. C’est vrai qu’à l’écoute d’un autre titre, « Open up the Gate of Zion », l’harmonica et les accords de guitares font penser à une époque où Bob Dylan dessinait les contours de sa légende. Les paroles encourageant « Repatriation », le retour en Afrique, sont là pour rappeler que c’est bien de reggae dont il s’agit. Les incursions vocales de « Yoyo » sont un peu trop aiguës à mon goût (comme sur certains passages de Forever Young), mais encore une fois c’est du one shot et on se croirait à jammer dans les studios de Chinnas Yard à Kingston. « Wisdom » avec Musical Foul est de bonne facture avec des paroles fortes. On finit en beauté avec « Cock Mouth ». Et si comme pour les précédents opus de Inna de Yard, on en aimerait un peu plus, précisons qu’on retrouve un dvd d’une heure qui comblera les amateurs d’images (on ne l’a pas vu, mais faisons confiance à Makasound pour qu’il soit de bonne facture).
