Après Mozaik Kreyol qui restera dans l’histoire du reggae créole et francophone comme l’un des tout meilleurs albums, l’attente du public et du milieu du reggae était grande quant au nouvel album d’
Admiral T. Il est vrai qu’il s’était passé un peu de temps entre les deux et qu’on s’impatientait. On va pas, bien sûr, en vouloir à l’artiste qui avait pris le temps de donner le jour à des jumeaux et était rentré se ressourcer en Guadeloupe. On avait eu heureusement l’occasion d’assister à des shows de toute beauté mais quand on aime on en veut toujours plus. Au niveau musical, on avait eu l’occasion d’écouter la Mix Tape underground où Admiral enchaînait une vingtaine de titres. De qualité, elle était un peu trop hardcore pour le grand public (elle ne lui était d’ailleurs pas destinée). Alors cet album me direz-vous ?
C’est du bon ! Pas de problème, Admiral est de retour et il a fait les choses avec soin. Premier morceau, Toucher l’horizon s’impose comme un big tune nu roots en puissance. On enchaîne avec un morceau dancehall qui a pour thème l’amour et qui possède les qualités de l’artiste : dynamisme du phrasé et explosivité vocale, Admiral est vraiment big, mais le morceau un peu moins. Première surprise, il pose un duo avec
TOK qui est intéressant mais ne casse pas non plus la barraque. On espère néanmoins que le groupe l’invitera sur scène lors de leur date à Paris début Juillet. Le titre suivant, Retour au pays natal, est un hymne à la Guadeloupe qui séduit autant par l’instrumentale que le thème. C’est au tour de Kassav de débarquer sur l’album d’
Admiral T pour une combinaison très réussie (il fallait voire la version live à l’Olympia : tout simplement énorme). On revient à un son plus hardcore avec Grand Manitou, morceau dancehall, avec un bon refrain mais qui ne tranche pas assez avec le riddim ce qui le rend un peu répétitif. Dokté ka Malad est une pure slow éclairé qui ravira les amateurs de morceau nu-roots. Pour le coup, le refrain est excellent. Deuxième big tune de l’album, ça s’annonce vraiment bien tout cela d’autant que le son d’après est ENORME. Pour improbable qu’on aurait pu penser le duo avec la « rappeuse » Diam’s, vous allez certainement entendre "Les mains en l'air" sur toutes les ondes c’est sûr. C’est un hit en puissance, sorte d’hymne à la jeunesse en galère, écrit lors des dernières émeutes en banlieue. Franchement big up Diam’s pour la prestation. Je pensais pas dire ça un jour mais je dois le reconnaître le tune m’a séduit. On enchaîne avec « Pas de temps à perdre », moins puissant, mais bon, on peut pas tout killer tout le temps. Dans un style hardcore les amateurs de sound seront séduit par « Rantré An Dans’la », énorme tune dancehall qui tourne déjà partout !!!! On passe sur le décevant duo avec Rhoff, ce dernier n’est pas au niveau c’est dommage. Il aurait fallut faire un autre choix d’instrumentale pour que mes voix se marient mieux. Next time peut-être… « Lé ou sé star » est un autre bon morceau qui précède « Pavarotty », le désormais rituel morceau dédié à sa chérie (je sais pas si elle a trop kiffé d’être qualifiée d’être « brand new », mais bon il fallait bien faire la rime) et qui est très bon. On finit avec « Fé tout Sa an Pé », honnête morceau dancehall où Admiral déchire mais où là encore, le riddim n’est pas transcendant. Dommage.
Ceci dit, on a critiqué parce qu’il faut bien donner son avis mais on a écouté et réécouté cet album qui reste un très très bon deuxième album et qui nous assure qu’
Admiral T va faire une longue et belle carrière. Toucher l'horizon, c’est BIG.