Michael Franti & Spearhead - Yell Fire
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Michael Franti & Spearhead - Yell Fire

2006 est pour Michael Franti & Spearhead synonyme de retour marquant, avec la double sortie de son nouvel album « Yell Fire ! » le 26 juillet dernier, et de son film documentaire intitulé « I Know I’m Not Alone » qui retrace son parcours initiatique au travers de l’Iraq, d’Israël et de la Palestine. Enregistré en Jamaïque et à San Francisco sur le label Anti, l’album s’inspire du voyage au Moyen-Orient de Franti et propose 14 titres originaux, à l’image de son chanteur : éclectique et revendicateur. Tout au long de sa carrière, durant deux décennies, Michael Franti a touché à énormément de styles musicaux : le rock des Disposable Heroes Of Hiphoprisy, le punk des Beatnigs au rock-reggae-soul des Spearhead, son dernier groupe, créé en 1994. Dans le même temps, ce citoyen de San Francisco s'est révélé comme un homme de convictions et d’engagements, proclamé fervent défenseur des droits de l'Homme, n'hésitant pas par exemple à exposer ses convictions dans diverses universités des Etats-Unis. Michael Franti fait partie de ces artistes qui se servent de leur musique comme d’un réel outil d’expression. Son message a évolué au fil du temps, passant de la rage adolescente à un appel franc et massif à la justice sociale. Son nouvel album est inévitablement le miroir de ses goûts musicaux et de ses convictions : des textes intelligemment engagés sur un cocktail soul-rock-reggae de qualité. Un décor dans lequel se fondent parfaitement les Spearhead, le percussionniste Sticky Thompson mais aussi Sly et Robbie qui épaulent le californien à pondre quelques très bons titres dont les « Time To Go Home », « One Step Closer To You » avec Pink au toast, ou « Hey Now How », reggae plus classique. Le morceau acoustique « Is Love Enough? » mérite également le détour. Sur cette chanson mélancolique, on retrouve Gentleman en invité surprise, qui signe avec un chant très intimiste, une bonne prestation. La voix de Michael Franti n’est pas sans rappeler Ben Harper. Même voix de velours sur les superbes ballades de l’album comme « Sweet Little Lies », « One Stop Closer To You » ou « Tolerance ». Les styles diffèrent d’une chanson à l’autre de l’album : rock sur « Yell Fire », reggae/rock sur « Light Up Ya Lighter », parfois à la limite de la pop, avec « I Know I'm Not Alone », « To The East To The West » ou « See You In The Light ». Si cet opus comporte également certaines chansons très moyennes comme « Hello Bonjour » ou « Everybody Ona Move », caricatures de titres à but commercial, « Yell Fire ! » souligne l'expérience de Michael Franti qui s'amuse à slalomer entre les genres. Si les éclectiques s’y retrouveront, les puristes de reggae et de rock risquent d’avoir plus de mal. Le groupe sera en concert à Paris le 8 décembre prochain, à Paris, au Trabendo. Histoire du film de Michael Franti, « I Know I'm Not Alone » : Le point de départ de cette nouvelle aventure commence il y a deux ans, lorsque Michael Franti décide de rejoindre les zones les plus sensibles de l'Irak en guerre, de la Palestine et d'Israel, seulement armé de sa guitare et de caméras vidéos. Ayant rendu visite aux soldats américains et aux populations locales, il ramènera de là-bas un documentaire intitulé « I Know I'm Not Alone » et quelques émouvants souvenirs sources des quelques nouveaux titres de son album « Yell Fire », enregistrés entre Kingston et San Francisco.
Par Alexandre Lemarié
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