chronique Roots 0
Iqulah : Rastafari is 4 eva
17 Avril 2004
Iqulah, incarnation de la sagesse et de la foi rastafarienne, développe les thèmes qui lui sont chers dans 10 titres taillés dans le roots reggae agrémentés de quatre versions dub orchestrées par la Gideon Family. Une vraie réussite
. Le nom Iqulah résume à lui seul le personnage : I pour Integrity Q pour Quality U pour Unity L pour Love A pour Africa et H pour Home. Ce sont toutes ces valeurs que lon retrouve dans lalbum. Enregistré aussi bien au Grove Studio à Ocho Rios quau 56 Hope Road à Kingston et mixé au Tuff Gong Studio ou chez Bobby Digital, cet album est un authentique roots LP. Il commence sur une belle introduction composée débouchant sur du bon mystic roots « Change », les nappes de synthé sont un peu trop présentes mais participent au mystic. Premier titre sous forme de cri despoir « We have to make a change » avant de déclarer la « Revolution » très bien construit au niveau des changements dambiance (riddim/dub wise), simple mais efficace avec des sons de cuivres quon aurait aimé entendre en véritable section. Les riddims ont presque tous des allures de classiques sans en être véritablement, original roots music ! Les churs féminins sont bien arrangés et mixés. « A Little Bit » est un one drop, aux lyrics conscious « A little bit more is better than nothing », le morceau est assez lyrique agrémenté dune guitare solo fuzz qui vient sajouter à lambiance « slow ». Avec « Heavy Load » Iqulah emprunte la thématique dIjahman et relance sa musique vers le roots allant de lavant. Les churs féminins sont remplacés par des churs masculins, tout aussi bien réalisés. On se serait bien passé du solo guitar hero, mais bon
la version dub est un régal rebaptisé « Ital Stew », mettant plus encore en valeur le sax baryton. Puis vient « Ithiopia Land », superbe méditation sur fond de tambours nyabinghi dans laquelle Iqulah peut déployer toute sa puissance et sa précision vocale. On reprend une bouffée
dair avant dattaquer « Who Am I » en trio avec Stephen « Raggamuffin » Marley et Damian « Jr Gong » Marley qui chacun sexprime dans leur style propre, respectivement Roots et Dancehall pour deux bonnes prestations aux côtés dIqulah. Lambiance revient à la méditation avec « Rastafari 4 eva », ses piano et guitare acoustiques donnent un côté jazzy sans enlever la portée mystique du message rasta. Evoquant les autres religions, Iqulah signe ici le manifeste de sa foi. On reste dans cette ambiance mystique avec « Love HIM » et sa belle intro, ses interventions de flûte traversière très réussies à la fin du morceau se mêlant aux blessings dIqulah. On enchaîne avec « Survive » morceau que japprécie tout particulièrement pour sa construction et son authentique section cuivres (Big up à Mr Glen Da Costa). Dédiée à Sa Majesté et dirigée contre les politiques cette chanson met encore une fois laccent sur le positif propre à Iqulah expliquant « Jah never irate mankind to live and die
» so we got to Survive ! Dernier morceau chanté « Abah Yeh » avec, pour notre plus grand plaisir, Mr Ernie Rangling à la guitare solo. Les percussions nyabinghi sont encore une fois très présentes, enracinées dans la tradition africaine. Les churs sont magnifiques et sonnent comme un chant traditionnel. Iqulah se dresse contre la propagande babylonienne. Les quatre derniers morceaux sont des versions de : « Change », « Revolution », « Heavy Load » et « Rastafari is 4 eva » orchestrées par la Gideon Family. Très bons mixs offrant véritablement quelque chose de différent, notamment « Fire Bun » refermant magnifiquement le nouveau chapitre dIqulah.
Par Max