Hélène Lee - Le Premier Rasta

Livre d'Hélène Lee « Le Premier Rasta » Sorti en 1999 ce livre de la journaliste spécialiste de la culture Rastafari propose de retracer la vie de Leonard Percival Howell, un personnage mystique et énigmatique fondateur du Pinnacle, l’une des premières communautés rasta de Jamaïque. Ce personnage après avoir voyagé en Asie, aux Etats-Unis, en Europe revient en Jamaïque, où à son arrivée il se voit persécuté pour de multiples raisons, il décide donc de créer le Pinnacle. Après une investigation qui dura prés de 10 ans, la journaliste nous livre ses impressions et ses visions sur ce fantastique mouvement et sa naissance. En effet après l’indépendance, nous dit-elle, les anciens esclaves se retrouvent pour la plupart soit paysans soit marins. Nous sommes au début du 20e siècle, pour ces derniers c’est la découverte du reste du monde qui ouvre le bal de ce courant de pensée. Les 1er rasta seraient donc des marins en contact avec les idées révolutionnaires « socialistes », voir bolchevique pendant un temps, mais aussi en contact avec le monde du jazz et des arts tels que le milieu des surréalistes, aussi surprenant soit-il. Que dire sinon que ce livre « Le 1er Rasta » très bien écrit nous fait voyager dans le temps et dans l’espace au moment où apparaissent les idées rasta dans la culture jamaïcaine des suites de l’indépendance du pays . Si le thème principal est bien la naissance du mouvement rasta, Hélène Lee ne s’économise pas d’une réelle analyse de la société jamaïquaine à cette époque de changement et nous parle de sujets divers tels que l’exode vers New York et Harlem, des ethiopistes, de l’héritage des sadhus, des nyabinghis, de Howell et Bustamante, jusqu’à Count Ossie et les Reggae Stars des années 60-70 etc etc… Un travail d’investigation de qualité de la part d’Hélène Lee, qui il est clair l’a fait avant tout avec le cœur et cela se ressent. Cependant de ses recherches dans les archives Jamaïquaines et Américaines, il en ressort une certaine détresse puisque certaines des archives disparaissent et que la culture dans ses débuts et méconnus des jamaïquains eux-mêmes. Heureusement que certains « elders » ou anciens sont encore en vie pour pouvoir témoigner de cette histoire qui tend de plus en plus à disparaître. Une très belle manière de se documenter sur les débuts de ce mouvement de pensée encore très mal connut du grand public, mais aussi des amateurs de reggae music. Attention devrait voir le jour trés bientôt, le documentaire "Le premier rasta" toujours par Hélène, que nous attendons donc avec impatience, en attendant voila le trailer sur le site du prod : http://www.kidam.net/index.php/2006/12/20/le-premier-rasta/

Par Souljah