Nous sommes arrivés, un peu avant 20h, à l’Elysée Montmartre pour assister à la date parisienne de la tournée des
Abyssinians, de Macka B et de
Ras Shiloh (qui avait remplacé au pied lever Lutan Fyah).
La salle se remplit doucement quand Macka B fait une entrée dancehall sur « Legalize the Herb » habillé d’un costume africain et très en forme. Dés le début, le backing band se laisse aller à des versions dub et à quelques solos de basse et de guitare de qualité. Macka B enchaîne ses titres avec enthousiasme et parle beaucoup au public parisien. Il s’exprime sur la situation politique de la France et critique Le Pen et Sarkozy. Ses propos sont d’ailleurs ovationnés par le public. Après « The Roots in Town », « Step Up » et « Rasta Rise Again » sur le swing easy, Macka B se met à parler de football et de l’équipe de foot de Jamaïque, les Reggae Boys, pour laquelle il a écrit une chanson. Il la fait reprendre en cœur à toute la salle. Il a même composé un couplet en français inna rub a dub style, qui fait l’unanimité auprès du public. Le show de Macka B est très enlevé, dynamique, inna one drop style et les Parisiens sont conquis quand il reprend « Legalize it » de
Peter Tosh. Macka termine sa prestation par un bon « Warrior Style ».
Après quelques minutes de pause, ce sont les
Abyssinians qui entrent sur « The Good Lord ». Pour redonner de l‘énergie, quoi de mieux qu’un big anthem ? Et ça ne s’arrête bien sûr pas là ! Les titres des
Abyssinians sont tous bien connus du public français et leur qualité de chants ne fait aucun doute entre chorus et lead vocal. C’est un plaisir pour les oreilles ! Les trois chanteurs sont impressionnants de justesse et de présence. Ils se partagent la scène avec élégance et distillent chacun à leur tour le chant enivrant qui les caractérise si bien depuis des années… Seule ombre au tableau de leur show : l’absence de cuivres ne sera jamais compensé par les claviers qui ne remplissent bien ce rôle que trop rarement. La prestation du trio n’en demeure pas moins excellente : de « Declaration of Rights » à « Abendigo » en passant par « African Race », « Forward Unto Zion » et « Satta Massagana », les Parisiens, conquis, sont aux anges devant l’avalanche de big tunes.
Vers 22h30, les
Abyssinians quittent la scène et le public s’attend donc à voir
Ras Shiloh malgré l’heure inhabituelle (les concerts à l’Elysée se termine en général à cette heure là). Malheureusement, les lumières se rallument et nous sommes inviter à quitter la salle sans aucune explication. Une partie du public râle et jusqu’à dehors on entend la déception de ceux qui ont déboursé 28 € pour une 1h50 de show et qui s’attendait à écouter
Ras Shiloh. Dommage car les deux artistes qu’on avait vu laisser présager d’une big soirée… et on repart un peu déçu de ne pas avoir écouter l’artiste nu-roots. On espère que ce n’est que partie remise.