Comme rapporté par l'agence Reuters cette semaine, la Jamaïque s'apprête à demander réparation au Royaume-Uni pour le préjudice causé par la traite transatlantique des esclaves opérée à l'époque des colonies britanniques.
La Jamaïque a longtemps été au centre du commerce des esclaves organisé par les espagnols puis les anglais, occasionnant le déplacement forcé de populations africaines vers les Amériques, entassées à bord des navires négriers, dans le but de travailler dans les plantations de bananes, de cannes à sucre ou autres, faisant ainsi la fortune de nombreux propriétaires terriens et plus largement, la santé financière de la Grande-Bretagne.
"Nous espérons obtenir justice (...) pour réparer les préjudicies subis par nos ancêtres (...) forcés à quitter leur lieu de vie" a expliqué Olivia Grange, Ministre des sports, de la jeunesse et de la culture de l'île.
Cette réparation pourrait s'exprimer en milliards d'euros, mais aucun montant n'a été avancé pour le moment.
On estime que 600 000 africains ont été déportés pour travailler en Jamaïque, laquelle était une colonie britannique jusqu'à son indépendance en 1962. La troisième plus grande île des Caraïbes - de 3 millions d'habitants aujourd'hui - fait partie du Commonwealth et la Reine d'Angleterre en est donc le chef d'Etat.
La Grande-Bretagne a aboli l'esclavage en 1807 mais il a continué à être pratiqué jusqu'en 1834. Les propriétaires d'esclaves ont alors été largement indemnisés par le gouvernement britannique. Une somme au moins équivalente à celle attribuée aux propriétaires devrait être octroyée en réparation, a déclaré le parlementaire jamaïcain Mike Henry.
Affaire à suivre ...
La traite transatlantique des esclaves est, dans l’histoire, le plus vaste mouvement forcé de personnes innocentes qui s'est étalé sur plus de 400 ans. D’après les estimations de l’UNESO, cette traite a déraciné 15 à 20 millions d’Africains qui ont été séquestrés et trainés de force dans les Amériques et les Caraïbes. Ces personnes ont enduré une misère indescriptible de même que leur descendants et ce pendant des centaines d’années.