Aujourd'hui, le grand Prince Buster aurait eu 84 ans. Mais il est décédé en 2016 à l'âge de 78 ans des suites de plusieurs AVC. Buster faisait partie des acteurs les plus importants de la musique jamaïcaine dès ses prémisses. Chanteur et producteur particulièrement actif pendant la période ska, il contribua au développement de la musique de son île à travers son sound system Voice of the People, ses multiples labels, et bien sûr ses chansons à succès telles que Judge Dread, Al Capone ou Black Head Chinaman qui alimenta son fameux clash avec Derrick Morgan. Protégé de Coxsone un temps, il s'émancipa au début des années 60 et fut même l'un des premiers artistes yardies à tourner en Angleterre, contribuant à l'essor du ska et du reggae au niveau international. C'est également lui qui produit Oh Carolina des Folkes Brothers avec Count Ossie aux percussions, sans doute le premier titre nyabinghi jamais gravé sur un disque.
Afin de lui rendre hommage, nous proposons de revenir sur l'un des morceaux fondateurs de la musique jamaïcaine : Al Capone, par le grand Prince Buster.
A l'image de My Boy Lolllipop par Millie Small et Guns Of Navarone par les Skatalites, Al Capone fait partie des tous premiers titres jamaïcains à être remarqués à l'étranger. En référence au célèbre gangster américain, ce tune est dans la veine des morceaux glorifiant les rude-boys au début des années 60 en Jamaïque. Prince Buster avait d'ailleurs une réputation de dur - Buster signifie brise-tout en argot britannique. Sorti en 1964, Al Capone est un morceau quasiment uniquement instrumental. Buster y martèle sans cesse le rythme du ska : Tchk Tchk Tchk Tchk..., et ponctue le riddim de quelques My name is Capone ou Don't call me Scarface (véritable surnom de Capone). Un son définitivement entré dans la légende ...