Cette année, le titre le plus imprononçable de l'histoire du dancehall des années 1980 fête ses 40 ans. Il s'agit de Zunggunzungguguzungguzeng de King Yellow Man.
C'est l'un des hits les plus marquants de la carrière de l'artiste, et ce pour plusieurs raisons. Ce gimmick à rallonge qui veut tout et rien dire y est pour quelque chose, mais c'est surtout la mélodie des lyrics "Jump fe happiness and jump fe joy" qui firent la gloire de ce titre dès sa sortie en 1983. Le roi du dancehall de l'époque emprunte cet air et ce phrasé à un harangueur de foule du politicien Michael Manley et le pose sur le Diseases Riddim de Junjo Lawes, boss du label Volcano. Ça fait mouche et même si le morceau est banni des radios (sans doute par Manley et son équipe qui ne voient pas d'un bon œil cette reprise), il devient N°1 et la fameuse mélodie deviendra l'une des plus recyclées des années 1980 dans les sound systems, provoquant l'hystérie du public à chaque évocation.
La suite logique de ce titre est la sortie de l'album du même nom la même année, devenu également un véritable classique du genre et contenant des références à des grands titres early reggae, transformés en morceaux dancehall pour l'occasion, et ce sous la houlette de Henry Junjo Lawes et Roots Radics aux instruments.