À l'occasion de la sortie de la première biographie consacrée à Tonton David - Tonton David Le prince des débrouillards (disponible en précommande sur www.lalunesurletoit.com pour le recevoir avant Noël et sa sortie officielle en février), nous vous proposons chaque jour un extrait de l'ouvrage, signé Alexandre Grondeau.
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Undeground Connexion
"À sa sortie du CJD, David reprend sa vie de débrouillard, fort de ses nouveaux contacts et des différents plans ou opportunités qui s’offrent à lui. Les affaires marchent bien, son business de weed en particulier. Les meilleures variétés de ganja et de cannabis lui arrivent régulièrement et directement des Pays-Bas et il prend un plaisir certain à conseiller ses clients en fonction des effets de telle ou telle variété d’Indica, de Sativa ou de charas. La première réveille et excite le consommateur comme jamais, pendant que la deuxième calme et aide à la méditation et que la troisième stone sérieusement.
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Au pied du musée de l’Homme et de ses collections de préhistoire et d’anthropologie biologique et culturelle retraçant, depuis leur apparition, le parcours de l’humanité et de ses sociétés, tous ceux que Paris et sa banlieue connaissent de danseurs urbains, breakers, smurfers, se réunissent et contribuent à animer un formidable mouvement qui s’affirme depuis le début des années 1980. On y retrouve les premiers membres de la Zulu Nation, les plus grands amateurs de roller, et pas mal de marginaux et de jeunes désoeuvrés venant assister aux fameuses battles qui enflamment les après-midi nuageux au son de ghetto blasters surpuissants crachant les derniers titres de rap américains.
David y a beaucoup de relations plus ou moins recommandables. Il y traîne notamment avec un petit blond cleptomane et « racailleux » qui l’a initié à l’art de l’escalade des gouttières pour aller dévaliser les appartements des beaux quartiers. C’est là-bas aussi qu’il rencontre Féfé Typical, qui baigne comme lui dans le business de ganja. Le feeling passe tout de suite entre les deux compères qui commencent à bouger ensemble.
Un jour, Féfé ramène David chez lui et lui montre sa collection de mixtapes de sound jamaïcains, et les cassettes de riddims anglais qu’il avait réussi à récupérer. Il lui fait écouter ses artistes préférés, dont Yellowman et son fameux Zungguzungguguzungguzeng, puis lance une version instrumentale et se met à toaster dessus. Il balance quelques paroles qu’il a répétées avec soin et, une fois terminé, regarde David en lui disant que c’est ça qu’il aime faire dans la vie : tchatcher dans un micro. Son acolyte sourit, il remet la version et enchaîne lui aussi quelques paroles et rimes de son cru. La connexion est totale, et ces deux-là ne vont plus se quitter pendant quelque temps."
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