Marcus Mosiah Garvey, militant noir jamaïcain, souvent considéré comme un prophète par les adeptes du mouvement rastafari, a été gracié à titre posthume hier par l'ex-président des États-Unis Joe Biden, à quelques heures de sa passation de pouvoirs avec Donald Trump.
Une précédente campagne en faveur de sa grâce avait été menée en 2017 à la fin du mandat de Barack Obama, mais sans succès.
Cette fois, celui qui fut reconnu coupable de fraude postale et emprisonné aux États-Unis dans les années 1920 – avant que sa condamnation ne soit commuée par le président Calvin Coolidge et qu'il ne soit expulsé en Jamaïque – se voit définitivement gracié.
La présidente de la CARICOM (Communauté caribéenne) et Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a déclaré que la grâce était "un témoignage du plaidoyer indéfectible des dirigeants de la CARICOM, tant individuellement que collectivement, ainsi que d'innombrables membres de la diaspora, pour la rectification de cette condamnation injuste".
Né en 1887 à St Ann's Bay au nord de la Jamaïque et décédé en 1940 à Londres (puis enterré à Kingston), Marcus Garvey est avant toute chose le précurseur du panafricanisme, considéré par beaucoup comme le plus grand militant des droits civiques que le 20? siècle ait connu, et dont la mémoire avait même été saluée en son temps par Martin Luther King.
Il a été, entre autres, journaliste, éditeur, orateur et entrepreneur quand il créa la fameuse Black Star Line, compagnie de bateaux destinée au rapatriement des descendants d'esclaves en Afrique, qu'il défendait comme étant le foyer de la civilisation. Marcus Garvey fut également fondateur de la Universal Negro Improvement Association (UNIA) qui unifia Caribéens, Afro-Américains et Africains durant le mouvement qu'on a appelé la renaissance d'Harlem (dans le New York de l'avant-guerre).
Si vous souhaitez aller plus loin et en découvrir plus sur Marcus Garvey, nous rappelons le livre de Colin Grant, Le Nègre au chapeau : l’ascension et la chute de Marcus Garvey, aux Éditions Afromundi, traduit de l’anglais britannique par Hélène Lee en 2012.
Marcus Garvey fait également l'objet de nombre de chansons issues du répertoire reggae, dont l'une des plus emblématiques est certainement celle qui porte simplement son nom, par la légende du reggae jamaïcain Burning Spear :