Cela fait quelques années maintenant que la Jamaïque a entâmé des discussions afin de demander et obtenir réparation du Royaume-Uni pour le préjudice causé par la traite transatlantique des esclaves opérée à l'époque des colonies britanniques.
La Jamaïque a en effet longtemps été au centre du commerce des esclaves organisé par les espagnols puis les anglais, occasionnant le déplacement forcé de populations africaines vers les Amériques, entassées à bord des navires négriers, dans le but de travailler dans les plantations de bananes, de cannes à sucre ou autres, faisant ainsi la fortune de nombreux propriétaires terriens et plus largement, la santé financière de la Grande-Bretagne.
L'île vient de franchire une nouvelle étape dans sa demande de réparations pour ces faits de mise en esclavage, puisqu'elle prépare une pétition officielle invitant le roi Charles III (officiellement Chef d’État jamaïcain), à saisir le Privy Council ( Cour suprême du Commonwealth située au Royaume-Uni) pour obtenir un avis juridique sur trois questions clés : la légalité de la traite transatlantique vers la Jamaïque, la qualification de crime contre l’humanité, et l’obligation éventuelle du Royaume-Uni à fournir des réparations.
Si le Privy Council répondait favorablement, le Royaume-Uni pourrait être légalement tenu de répondre à ses obligations.
Cette initiative est réalisée en parallèle du processus de sortie de la Royauté par la Jamaïque, qui ne souhaite plus avoir Charles III comme chef d'État.
À suivre.