1981/1982
Linité in nasyon rényoné
En 1981 l’association Mouvman Kiltirel Basse-Terre (un quartier de Saint-Pierre, capitale du Sud de La Réunion) est créée à l’initiative d’Alain Joron, instituteur passionné et délégué culturel de la Fédération des Œuvres Laïques. Avec pour principal objectif la reconnaissance de l’identité culturelle réunionnaise, elle entraîne tous les habitants de ce modeste quartier agraire dans une épopée chargée de tradition, d’espoir et de joie de vivre…
Outre les projets dans le domaine du théâtre ou encore de l’astronomie, la partie musicale prend très rapidement une importance capitale avec à sa tête Thierry Gauliris alors âgé de 16 ans.
Il n’y a pas si longtemps, le Maloya (chant des anciens esclaves) était en effet encore condamné par les autorités, et il s’impose donc comme un excellent vecteur du message que souhaite partager le MKBT avec l’ensemble de la population réunionnaise.
Aux côtés de Ziskakan, Danyel Waro, Gramoun Lélé, Firmin Viry et quelques autres, le groupe musical de l’association commence donc à créer et à répéter des titres d’un maloya électrique et éclectique, afin de pouvoir rapidement offrir au public le plaisir de découvrir leurs premiers chants d’espoir.
C’est en 1982 qu’a lieu le premier événement musical pour le groupe. Un grand “kabar” réunissant les principales formations de l’époque est organisé dans le quartier où règne une ambiance exceptionnelle et Thierry, Nano, Guito, Julianne, Tom-Pouce, Jan-André et les autres peuvent enfin exprimer leur talent naissant.
1983
“MKBT”, La première cassette
Alain Joron s’est désormais éloigné de l’association, mais continue d’offrir toute son énergie créatrice à l’association chaque fois qu’il en a l’occasion. Par la force des choses, la musique est donc désormais au premier plan des activités du MKBT qui s’apprête à sortir sa première cassette éponyme.
Le groupe répète de manière régulière une fois par semaine, mais n’oublie pas pour autant les valeurs fondatrices de l’association et conserve une démarche militante et revendicatrice.
C’est Gilbert Pounia, leader de Ziskakan – véritable porte-drapeau de la révolution culturelle à La Réunion – qui, séduit par l’enthousiasme des jeunes membres de
Baster, propose au groupe d’enregistrer leurs créations sur ce qui allait être la première cassette du groupe. Mouvman Kiltirel Basse-Terre.
Enregistrés sur un magnéto 4 pistes, les 12 titres sont bouclés en trois nuits de travail dans la case d’un ami du groupe à Saint-Pierre.
Distribuée de façon anecdotique et sans véritable réseau, la cassette MKBT qui fait la fierté de ses auteurs ne connaîtra pourtant pas le succès. Il n’y a sur l’île ni assez de radios indépendantes ni encore assez de liberté pour que le combat du groupe - désormais résumé à la simple expression de
Baster (traduction créole du nom du quartier) - ne soit plus connoté de révolutionnaire dans le sens le plus menaçant du terme.
Lors des rares concerts organisés à travers l’île, des titres comme “Oté Kréol” ou “Mon liberté” sont censurés et le combat doit donc continuer.
1984/1987
Lantant Maloya
Parce qu’il est profondément ancré dans la tradition réunionnaise,
Baster n’hésite pas à troquer parfois ses instruments contre le sabre pour donner un coup de main aux amis du mouvement dans les champs de cannes à sucre. Une démarche militante, intimement liée à la création artistique et sans laquelle rien, sans doute, n’aurait pu exister.
C’est à cette époque que
Baster intègre également “Lantant maloya” qui regroupe plusieurs formations dont Les Flamboyants entraînés par Danyel Waro, Fénoir ou encore Ousanousava. Une fédération de groupes musicaux bien décidée à faire tomber les derniers bastions du néo-colonialisme et à permettre à la liberté d’expression de triompher. Avec Lantant,
Baster joue de plus en plus lors de concerts improvisés chez des militants culturels motivés. Un travail de terrain très important qui posera, au fil des années, les bases de la construction d’un groupe au caractère bien trempé.
En 1986 les groupes de Lantant enregistrent une cassette, “Konyé”, et décident d’organiser la zourné internasyonal Kréol. L’autorisation est refusée mais
Baster et ses dalons décident alors de braver cette interdiction dans une ambiance de tension extrême…
Plus tard, Lantant décidera d’investir le théâtre de plein air de Saint-Gilles où il semble impossible, malgré de multiples sollicitations, qu’elle puisse y faire vibrer ses rythmes contestataires. Là encore la réaction des autorités est implacable…
Le maloya, traditionnel et électrique n’était pas encore entré dans les mœurs et continuait de représenter alors une menace pour l’ordre établi. Il était l’expression de revendications identitaires dont personne, ou presque, ne voulait entendre parler…
1988/1989
“Mon péi mon lémé”
En 1988 Thierry Gauliris est objecteur de conscience. Initié à la photographie par Claude Testa quelques années auparavant, il continue donc d’exercer ce qui est devenu son métier dans le cadre de son service national civil, sans négliger pour autant sa passion, la musique.
Thierry, Guito, Nano et les autres membres du groupe ont mûri et le combat commence à porter les fruits du développement harmonieux auquel nos jeunes artistes ont toujours aspiré.
Si
Baster continue à créer au sein de Lantant Maloya, la scène culturelle de La Réunion s’élargit et de nombreuses mutations commencent à modifier fondamentalement l’environnement de l’île.
Ainsi c’est au studio Piros de Saint-André, propriété de Pierrot Rosely – célèbre chanteur de variété tropicale –, que
Baster enregistrera sa deuxième cassette “Mon péi mon lémé”. Cette fois
Baster est son propre producteur et les prises de sons, réalisées par Jean-Louis Deny, s’étaleront sur près d’un mois avec des moyens techniques désormais dignes de ce nom.
Des possibilités d’expression qui font la part belle à de nouveaux discours rattachés à une histoire récente, à un combat toujours d’actualité, mais sans doute plus que jamais à l’Histoire et à la tradition métissée, entre Inde et Afrique, entre Europe et Madagascar, de ce quartier inspirateur que restera à jamais Basse-Terre.
C’est aussi à ce moment là que La Réunion s’anime de concerts colorés…
Baster fait sa première scène officielle dans le quartier du Moufia à Saint-Denis et à ses côtés Ousanousava et Ravane participent activement au bouillonnement culturel qui ébranle les conservatismes.
1990
“Rasine momon papa”
À force d’obstination, de courage, d’engagement et de liesse populaire, la jeunesse rebelle de notre île, fière descendante d’hommes et de femmes épris de liberté, avait donc semble t-il réussi son orgueilleux pari de vaincre enfin l’obscurantisme… Parmi eux,
Baster parvenait désormais à partager ses rythmiques inspirées et novatrices avec un public de plus en plus large et arpentait fièrement les chemins de la reconnaissance en musique sans avoir à briser sans cesse les chaînes perfides de l’intolérance…
En 1990, quelques années seulement après l’avoir occupé sans autorisation et s’en être fait expulser manu militari, Thierry Gauliris et les siens étaient en effet cordialement invités à donner un concert au théâtre de plein air de Saint-Gilles. L’un des derniers bastions d’une politique culturelle rétrograde qui allait bientôt n’être plus qu’un mauvais souvenir.
Cette même année, riche en événements,
Baster donnera naissance à une troisième cassette, “Rasine momon papa”, le compact disc n’ayant pas encore réussi à s’imposer à La Réunion.
Alors que la révolution musicale réunionnaise atteint son paroxysme,
Baster ne s’arrête pas en si bon chemin. Pour la première fois de son existence, le groupe qui multiplie les concerts sur l’île va également avoir l’opportunité de faire une tournée en France métropolitaine.
Grâce à sa prestation remarquée lors du Festival de Jazz de la MJC Château Morange à Saint-Denis de La Réunion,
Baster s’envole pour le Mela (Musiques Ethniques Librement Adaptées) de Bordeaux. Ces fiers représentants d’un maloya électrique inventif séduisent un public médusé. Enchaînant pour la première fois avec le festival d’Angoulême et un concert au New Morning, deux rendez-vous que
Baster connaît désormais très bien, la formation entraînée par Thierry Gauliris rentre donc à La Réunion plus déterminée que jamais à poursuivre sa route.
Cette même année, pourtant, un concert est organisé par l’Office Départemental de la
Culture à l’Olympia à Paris, “La Réunion des musiques”.
Baster, comme d’autres groupes du Sud de l’île, n’est pas convié à participer à l’événement et un kabar contestataire est mis sur pied à Saint-Pierre le même soir par le Front Culturel Sud entraîné par Gaston Hoareau, le frère de Danyel.
Des dysfonctionnements dans la politique culturelle subsistent donc, et le combat doit continuer…
1991/1994
“Lorizon Kasé”
1991 : Le succès de la musique locale est immense. Un concert magistral organisé dans un Stade de l’Est (Saint-Denis) archi comble réunit Ousanousava, Ravane, Danyel Waro, les humoristes Thierry Jardinot et Gérald Panechou et
Baster dans une ambiance exaltée. Le public réunionnais est prêt, désormais, à soutenir ses artistes et cet engouement incite
Baster à aller encore de l’avant. Il est alors à un véritable tournant de sa carrière.
Plusieurs membres du groupe ont pourtant déjà renoncé à poursuivre l’aventure, comme Brigitte Joron,.Mais d’autres veulent progresser et, durant deux ans,
Baster cherchera ardemment de nouveaux repères entre répétitions, concerts à La Réunion et à Maurice, et cours de guitare avec Fred Taquet.
Insidieusement, cependant, la famille se disloque et alors que
Baster enregistre son quatrième album, “Lorizon kasé” (qui totalise aujourd’hui plus de 25 000 ventes), en 1992, la fracture devient inévitable.
Baster vient de donner le jour à son premier C.D. et pour la même raison qui a entraîné le groupe à changer de studio en cours d’enregistrement, passant du studio Piros à Oasis, - un besoin irrépressible de qualité –
Baster vole en éclats.
L’esprit associatif n’est plus de mise et malgré la douleur de la séparation Nano et Thierry décident de faire survivre l’esprit du groupe.
De nouveaux musiciens intègrent la formation dont Hugues Dalleau, guitariste, qui jouera un rôle essentiel sur les arrangements des créations à venir. Thierry doit alors tenter de concilier l’esprit originel de
Baster et l’apport de musiciens plus professionnels. Retravailler encore et toujours…
En 1993 ce travail de fond porte enfin ses fruits et
Baster, qui bénéficiera également d’une semaine de formation (voix et arrangements) au Studio des Variété à Paris, est sélectionné pour participer au Tremplin Découverte du Printemps de Bourges 94. Une année importante au cours de laquelle
Baster aura aussi rendez-vous au Zénith de Paris, en même temps qu’Ousanousava, Gramoun Lélé et Patrick Persée, devant plus de 3000 spectateurs enthousiasmés… Leur prestation remarquée à Bourges leur permet également de participer au festival Arezzo Wave en Italie où nos fiers représentants font la première partie de Johnny Clegg. Et même s’ils sont conscients qu’il reste encore un long chemin à parcourir, la voie du succès semble tracée.
1995/1997
“Mon Royom”
1995 sera l’année de la sortie du cinquième album de
Baster, “Mon Royom”. Thierry Gauliris a alors choisi le statut d’intermittent du spectacle et la démarche du groupe est plus que jamais professionnelle. C’est l’album de l’ouverture, avec une reprise du titre “Ti Mamzel“ en reggae et avec une coloration plus jazz, en particulier sur le titre composé par Hugues Dalleau, “Kozmanker”. Pour cet enregistrement, le groupe est resté fidèle au studio Oasis et ne démord pas de son ambitieux objectif de devenir professionnel, malgré les risques inhérents à l’étroitesse du marché réunionnais…
En 1996 une rencontre importante viendra cependant conforter Thierry Gauliris dans ses choix. Érick Assani, sémillant animateur de l’émission “Kouler péi” consacrée à la musique locale sur Radio Est, accepte en effet de devenir le manager du groupe. La priorité est immédiatement fixée sur l’exportation et les premiers contacts avec “Bernard Mokket” (aujourd’hui “Matoma Production” : tourneur des
Wailers, de Candy Kane et de Buena Vista Social Club, entre autres) permet à la formation de poser les jalons de ses ambitions lors d’une nouvelle tournée dans l’hexagone.
L’occasion pour
Baster d’effectuer la première partie de
Toots and the Maytals au Grand Duc à Nantes et de forger de nouveaux espoirs. De retour à La Réunion le public lui fait d’ailleurs un nouveau triomphe au théâtre de Saint-Gilles lors d’un spectacle inoubliable.
En 1997 les séries de concerts s’accélèrent, et après avoir effectué la première partie des
Wailers à La Réunion à l’occasion d’un concert organisé en hommage à
Bob Marley, ainsi que celle de Cheb Khaled, qui triomphe à l’époque avec “Aïcha”,
Baster repart en métropole et en Suisse.
Neuchâtel, Montpellier, Paris, Mulhouse, Marseille, Toulouse, Bordeaux… Trois semaines de tournée qui permettent à la formation de retrouver les
Wailers et Tyrone Downie au Hot Brass à Paris. Arrangeur et réalisateur de nombreuses formations nationales et internationales, l’ex-clavier de
Bob Marley est séduit par l’énergie de
Baster. Il aime la musique de La Réunion et accepte spontanément de réaliser certains titres du prochain album de Baster…
1998
“Black Out”
Année charnière, 1998 sera entièrement consacrée à la préparation du sixième album de
Baster, “Black Out”, et à sa promotion. Tyrone Downie est venu à La Réunion spécialement pour l’occasion et au studio Oasis c’est l’euphorie… Sur des textes de Martine Seusse qui font la part belle aux difficultés d’une Réunion contemporaine, Thierry a composé de nouveaux titres plus inspirés que jamais.
Tyrone Downie réalisera deux d’entre-eux : “Black Out”, une exhortation sans complaisance à la reconnaissance du peuple noir sur un rythme afro-latin et “Gawé” un reggae mélancolique ayant pour thème l’exclusion.
En toute logique, “Black Out”, où l’on retrouve également l’esprit immuable du maloya, remporte un succès colossal et le groupe enchaîne les concerts et autres prestations à un rythme effréné. Depuis 97
Baster a en effet pris l’habitude de jouer également en club où il est plus proche du public et ce sont pas moins de 120 dates qui jalonneront cette année éblouissante dont l’apothéose sera le concert de célébration du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage (20 décembre 1848) organisé à Saint-Pierre et où
Baster sera à nouveau en première partie du Zoulou blanc, Johnny Clegg…
1999
Au Midem de Miami
Tandis que le succès de “Black Out” se poursuit l’année 1999 s’annonce d’ores et déjà rayonnante.
Baster a programmé une tournée en métropole en avril, deux concerts au théâtre de plein air de Saint-Gilles en mai avec la présence très attendue de Tyrone Downie, un passage au festival de Musiques Métisses d’Angoulême, une participation très attendue au Midem America à Miami (USA), en première partie de Pato Banton, en juin et une tournée dans dix pays d’Afrique en septembre…
Malgré l’annulation d’un des deux concerts de Saint-Gilles pour cause de mauvais temps et quelques problèmes techniques navrants à Miami, ce programme exceptionnel se déroule comme prévu et le réveillon du siècle permet à Thierry Gauliris et à ses dalons de clôturer une nouvelle année en beauté.
Baster sort un album Live en décembre pour célébrer ce fantastique “Black Out Tour 99”, et toujours à Saint-Pierre, en compagnie cette fois de Cassiya, le groupe mauricien le plus en vue du moment, et de Maalesh, un artiste comorien de génie, entre de plain-pied dans l’an 2000.
2000
Lespri, lo kèr, lo kor lé la
Une fois de plus l’année commence en fanfare pour
Baster qui vient de signer un contrat de distribution de ses albums en métropole avec la société Night & Day. Une étape supplémentaire dans son évolution qui lui permet d’envisager de nouvelles perspectives sur le territoire national.
Au mois d’avril le groupe renoue d’ailleurs avec le Festival de Musiques Métisses d’Angoulême et s’impose cette fois sur le plateau principal. Il enchaîne ensuite avec le Festival de Charleville, où à l’instar de Manu Di Bango ou de Soldat Louis il fait partie des têtes d’affiche et multiplie ensuite les concerts en club où le public, de plus en plus nombreux, est une fois de plus au rendez-vous.
Mais l’an 2000 doit rester avant tout une année phare et symbolique. De retour à La Réunion, un projet passionnant reste en effet à construire… La réédition sur C.D. remasterisés des trois premières cassettes du groupe dans un coffret qui contiendra également un cédérom “interaktif”.
Une balise fondamentale dans l’histoire de
Baster, qui donne lieu à un concert exceptionnel organisé le 9 septembre à Saint-Denis devant 4 000 personnes. 3 heures de spectacle intense en compagnie d’Alain Joron, le fondateur de
Baster, Jean-André Joron, Jean-Claude Coupama dit “Carsi”, Jean-Émile Gauliris, Guyto Gauliris, Henriette Gauliris, Jean-Max Gauliris, Jean-René Ramoune et bien d’autres compagnons de route… Un concert empli d’émotion qui permettra à la formation de garder les yeux tournés vers un avenir plein de promesses sans oublier son passé, un combat exaltant qui, au fil de rencontres et d’échanges avec un public de plus en plus nombreux (
Baster participe encore une fois à la semaine internationale créole des Seychelles) , qui lui offre une carrière sans compromission dans le respect des valeurs qui lui ont donné le jour.
2001
De Nouméa à Nossy-bé
Dans la continuité du travail réalisé sur la production du coffret “
Baster Lespri, lo kèr, lo kor lé la « , Thierry Gauliris entame l’année 2001 au rythme de nouvelles compositions qui formeront l’essentiel du nouvel album de
Baster, “Raskok”, prévu au mois d’août. Pour ce nouveau projet, Thierry fait appel à Pierre Hoarau avec qui il cisèle le moindre mot de ces nouveaux titres, et va même chercher l’inspiration en Nouvelle-Calédonie où sa sœur … a élu domicile depuis déjà plusieurs années. Une rencontre inoubliable avec un peuple kanak dont la forte identité culturelle n’est pas sans rappeler l’unité kréol prônée par
Baster depuis sa création et omniprésente sur les nouvelles compositions du groupe. Là-bas, au cœur d’une tradition vibrante, Thierry apporte donc avec sérénité les dernières touches à sa prochaine création et compose intégralement le titre “Madonaou” ainsi qu’un neuvième morceau qui ne figurera finalement pas sur l’album. De retour à La Réunion tout est fin prêt pour poursuivre l’aventure et le groupe entre en studio au mois de juin. Un mois d’enregistrement à Digital Studio qui sera entrecoupé d’une participation au Festival Dounia de Nossy-bé, à Madagascar. Une première participation à ce grand rendez-vous musical qui réunit 25 000 spectateurs pour un concert enflammé…
Comme on pouvait s’y attendre la sortie de “Raskok” au mois d’août est un succès et le concert de promotion organisé à La Ravine Saint-Leu réuni près de 3000 spectateurs et bien plus encore… C’est en effet le premier concert organisé à la Réunion qui est retransmis en direct sur Internet grâce au concours des responsables du site ipreunion.com. Un premier pas sur le net pour
Baster qui poursuit à un rythme effréné les concerts de promotion jusqu’à la fin de l’année.
2002
Une année reggae
L’année 2002 est marquée par le voyage de Thierry Gauliris en Jamaïque, à Kingston, où le leader de la formation de
Baster enregistre au Tuff Gong Studio de
Bob Marley, aux côtés de musiciens prestigieux de la scène reggae internationale, 12 titres de son répertoire revisités au rythme du reggae. Une parenthèse de 10 jours, début janvier, qui ouvre de nouveaux horizons à
Baster plus décidé que jamais à faire entendre sa voix dans le concert du monde.
D’ailleurs, en février,
Baster lance également sur le marché réunionnais sa première production, “Kermès” de Jeannot Ramoune. Un album séga qui confirme ainsi la farouche volonté de
Baster d’être non seulement l’un des acteurs primordiaux de la scène réunionnaise mais aussi l’un de ses plus actifs promoteurs ici et ailleurs.
En mars, le concert de
Baster organisé au théâtre de Saint-Gilles fait donc naturellement la part belle au reggae et déchaîne littéralement les foules. L’album “made in Jamaïque”, “Kaf Gong Reggae” sort quant à lui au mois de juin, moins d’un an après la sortie de “Raskok”, et le succès est immédiatement au rendez-vous. Un succès qui entraînera la formation en tournée en France dès le mois de septembre tandis que Thierry Gauliris poursuit, lui, sa passion sans limites…
Une aventure décidément éclectique qui se poursuit sans relâche et dont nous vous donnerons ici régulièrement des nouvelles… Restez connectés !
Extrait de la revue Chorus (Les Cahiers de la chanson), n° 27, printemps 1999
www.chorus-chanson.fr