Si on parle souvent de
Bob Marley, et à juste titre, un chanteur n’est pas grand-chose sans son groupe. D’autant plus quand celui-ci s’appelle les
Wailers. A l’origine formé par Peter Tosch, Bunny Livingstone Wailer,
Bob Marley qui furent présentés par Joe Higgs, à l’époque prof de musique pour jeunes du ghetto, et celui qu’on connaît moins, Junior Braithwait, les
Wailers furent lancés par l’inoxydable Clement Dodd
Coxsone. Ils débutèrent donc en enregistrant au mythique Studio 1. Mais lorsque que le groupe originaire de Kingston enregistre son premier morceau c’est pour le producteur Leslie Kong et c’est « Judge not ». le moins qu’on puisse dire c’est que ce n’est pas un succès. Leur second titre pour Leslie Kong est « One Cup of tea ». Même bilan. Mais le groupe persévère et enregistre un troisième titre en 1963, « Simmer Down », qui va connaître un succès d’estime dans le milieu. Ils sont également accompagnés à l’époque de Beverly Kelso. C’est d’ailleurs amusant de se rappeler que celui dont la voix plait le plus au patron de Studio 1, c’est Junior Braithwait. Les collectionneurs ne s’y trompent pas quand ils écoutent les premiers titres des
Wailers : « Habits », « Straight and Narrow Way », « Don't Ever Leave Me » ou encore « It Hurts To Be Alone ». C’est en effet Junior qui est, sur ces titres, le chanteur leader de la formation. Mais il part du groupe au bout de huit mois et s’en va au Etats-Unis pour travailler. L’époque Studio 1 dure 3 ans et est fructueuse : pas moins de 70 singles enregistrés dont une bonne floppée de big tune.
Mais revenons à nos Wailing
Wailers. Après quelque temps,
Bob Marley épouse Rita (à l’époque chanteuse des Soulettes) et part aux Etats-Unis tentait sa chance. On est en 1966. Pendant ce temps les Wailing
Wailers continuent et persévèrent. Le ska devient rocksteady. Bob revient très imprégné par les luttes des noirs américains. Le groupe suit la transition musicale qui va l’amener au reggae, mais doit affronter le courroux de Sir
Coxsone qui avait d’autres projets pour le groupe. Après avoir quitté Studio 1, ils deviennent les
Wailers. Ils créent leur propre label Wainlin Soul. C’est aussi l’époque ou Bunny passe quelque temps en prison. Au retour de Bunny, ils partent en tournée en Jhonny Nash au Royaume-Uni. A leur retour, ils enregistrent à nouveau pour Leslie Kong. Cela donne le premier Best Of des
Wailers en 1970. Mais la vie n’est pas facule lorsqu’on est musicien en Jamaïque.
Bob Marley repart travailler en 1969. C’est à cette époque que les
Wailers vont bosser avec
Lee Perry. De leur collaboration va naître, entre autres, les légendaires : « Small Axe », « Duppy Conqueror » ou encore « Sun is shining ». C’est à cette même époque qu’ils sont rejoints par les frères Barret : Aston « Familyman » et Carlton. Ils continuent d’enregistrer sur leur label Tuff & Gong. Et vont rencontrer à cette époque le patron d’Island : Chris Blackwell. Le premier album fruit de cette collaboration fut « Catch a fire » en 1973. Island fait des
Wailers un groupe international en la faisant tourner en Angleterre et aux Etats-Unis. Le second album « Burnin » fait un carton avec les titres « Get up Stand Up » et « I shot the Sheriff » que Clapton reprendra plus tard.
Malheureusement en 1974 Peter Tosch et
Bunny Wailer quittent le groupe n’ayant pas les mêmes conceptions musicales que Bob. Ce dernier continue tranquillement avec sa formation musicale les
Wailers qui est enrichi des I Three (Rita Marley,
Judy Mowatt et Marcia Griffiths). Délaissant un peu son île natale
Bob Marley et les
Wailers embrasse une carrière internationale et sortent des albums comme « Natty Dread », en 1975, avec le tube « No Woman no Cry », « Rastaman Vibration », qui leur permet d’être élu meilleur groupe de l’année 1976 par le magazine Rolling Stone, puis « Exodus » qui est un énorme succès en Europe.
C’est à cette époque qu’une blessure de
Bob Marley à l’orteil doit être amputée. Mais Bob refuse à cause de sa foi rasta. Les
Wailers et lui continuent leurs tournées mondiales et de sortir des albums cultes comme « Kaya », « Babylon by bus », un pur live, « Survival »… Son album Zimbabwe est une véritable déclaration d’amour à l’Afrique en même temps qu’une prise de conscience radical. Mais la mort est la plus forte et terrasse Bob à Miami le 11 mai 1981.
Depuis les
Wailers continue de tourner avec à la baguette Aston Family Man Barret orphelin de son frère (lui aussi décédé en 1987)…