Koloni – Orniel Siwo pour l’état civil – est né il y a 28 ans à Sikisani, un petit village en haut du fleuve Maroni, en pleine forêt amazonienne, à la frontière entre la Guyane Française et le Surinam. Il descend des Noirs Marrons, esclaves enfuis des plantations hollandaises à la fin du 17 eme siècle, et qui ont préservé intacte leur culture africaine en haut des fleuves inaccessibles, au cœur des forêts.
Dès qu’il a eu l’âge de travailler,
Koloni se fait embaucher sur les chantiers d’orpaillage (il a gardé de cette époque le goût de l’or : chaînes, bijoux et dents en or !) Puis en 1993, fatigué de trimer dans la boue, il décide de créer un groupe de tambours avec ses frères et cousins, Fondering est né. Pendant 5 ans, ils écument le fleuve en jouant la musique de fêtes des jeunes, l’aléké, dont ils deviennent des stars. Au cours des ans, ils enregistrent 11 cds et cassettes d’aléké, distribués sur les marchés du Surinam et de la Guyane.
Mais dès 1998
Koloni a des ennuis. Sa célébrité a engendré des jalousies, on le dit « envouté ». Il tombe malade. Pendant presque 5 ans, il disparaît : certains disent qu’il s’est réfugié sur un site sacré du Tapanahondi, au cœur de la forêt, d’autres qu’il est parti tenter sa chance en Hollande. Fin 2004, à trois jours des TransAmazoniennes, il réapparaît comme par magie et crée l’évènement au célèbre festival guyanais : « Le retour du prodigieux
Koloni » titre Ragga, tandis que le Monde décrit la folie qui s’empare du public féminin.
Koloni est immédiatement signé sur le label du Festival, Transportation, qui décide de sortir une compilation des titres dans tous les styles qui ont composé sa carrière : aléké, kaseko, bigi pokoe, reggae.