Depuis cet homme orchestre qui cisèle les mots et mélodies avec subtilité et acharnement, nous livre des chansons sensibles et engagées où poésie et mélodies sculptent un univers original.
Venus tout droit du Bénin les musiciens de Jawa ont eux grandi au cœur de l’extraordinaire creuset culturel et musical de l’Afrique de l’ouest. Porté par la pulsation d’une tradition bien vivante, le groupe, au delà de ses racines, résonne surtout comme l’écho sans cesse renouvelé d’un métissage fertile reliant l’ensemble des hommes autour d’un dialogue sensible et harmonique. Un nouveau langage poétique et rythmé, à la grammaire placée sous la triple influence des musiques béninoises, ivoiriennes et occidentales.
La rencontre entre
Rit et Jawa s’est faite en 2003, pour Bénin-en-Provence, une résidence de création entre la France et le Bénin initiée par La Fonderie (Aix-en-Provence).
Rit s’était alors immergé au sein du groupe Béninois dans la culture de l’Afrique de l’ouest. De cette première rencontre deux titres avait vu le jour (« écoute » et « la rivière »).
L’idée de ce projet, selon
Rit, était de mélanger son univers musical, (chanson, reggae, dub) aux chants et aux instruments traditionnels africains comme le balafon, les tambours d’eau, le Tama., le sanya. Les chansons « Ecoute », « Main dans la main » illustrent parfaitement ce propos.
L’autre aspect à explorer était le côté tribal de cette musique, et d’y apporter une touche électrique, avec des saturations, des Delay, des feedback, comme dans « bongo man », « mon étoile » version instrumentale.
Les textes ont eux aussi été inspirés par le mélange, et le partage.
Avec son style « tribal dub », « Bongo Man », inspiré du chant des esclaves africains, raconte l’obligation de fuir pour ne pas périr. Tout aussi emprunt de tristesse : « Devio », stigmatise les inégalités entre le peuple et ses dirigeants corrompus. Avec « Main dans la main »
Rit et Jawa, insistent sur le fait que l’Afrique doit s’unir pour se reconstruire. Ce dernier morceau très reggae est sans doute une des réussites du projet, tout comme « La rivière » qui puise dans le talent des interprètes pour nous plonger dans la métaphore du cours d’eau, symbole de la vie. « Mon étoile », plus spirituelle, évoque l’aspect belliqueux des religions.
Autre chanson inspirée par le vécu de
Rit « Si c’est ainsi », rappel que deux êtres restent toujours reliés malgré la distance et la séparation. Un chant d’enfant ouvre Nouwamin, Chanson traditionnelle béninoise, réorchestrée pour l’occasion, et chantée par
Rit en fon ! (dialecte local).
Rit et Jawa ont croisé leurs talents au fil de rencontres qui n’ont jamais cessées. Le résultat : une alchimie musicale nouvelle, qui donne lieu en 2007 à un set fraternel et à 8 morceaux teintés de simplicité et de poésie.
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