Bounty Killer au Cabaret Sauvage
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Bounty Killer au Cabaret Sauvage

La venue du War Lord à Paris n’est pas fréquente, qui plus est dans une salle « humaine » telle que le Cabaret Sauvage. Les massives de Paris avaient donc répondu présent (ils étaiebt 1100 hier soir) et s’agglutinaient devant l’entrée dès 19h. Mal leur en avait pris car bien que les billets annonçaient un show débutant à 19h, les portes du Cabaret Sauvage n’ouvrirent que vers 20h30 et la totalité du public ne fut à l’intérieur que vers 21h15. Les derniers arrivés n’ont donc pas pu entendre le Straight Up Sound qui assurait le warm up avant de passer le relais à Arawak. Le sound guadeloupéen balança quelques dubplates avant que Saik monte sur scène. Sa prestation fut honnête mais il est toujours difficile d’assurer une première partie d’un artiste comme Bounty Killer. Les fans du Five star General attendaient impatiemment leur artiste et ne réagirent que modérément à la prestation de l’énergique deejay. Il faut dire que ce dernier ne fut pas aidé par quelques problèmes sonores (micro qui grésille puis arrêt totale des platines pendant quelques instants). Malgré cela, Saik fit lever quelques bras dans le public notamment avec « Ok » ou « Tchenbe nou ». Arawak pris la relève de Saik et alors que la salle attendait enfin Bounty Killer, ce n’est que vers 22h40 que les musiciens s’installèrent sur scène. Angel Doolas, ex membre du Scare Dem Crew et qui backe aujourd’hui Bounty, assure donc la deuxième partie de la première partie. La salle s’impatiente et malgré quelques bonnes phases, le pauvre Angel part sous les sifflets d’une partie du public visiblement agacée de piétiner depuis plus de trois heures, non sans avoir harangué maintes fois l’ingénieur son qui visiblement ne comprenait pas l’anglais. Joint au téléphone ce matin les organisateurs nous ont expliqué qu’il y avait eu une incompréhension entre l’ingénieur son de Bounty et celui du Cabaret Sauvage qui a mis plus de deux heures avant d’augmenter la sono et d’arriver à mettre en place les réglages qui s’imposaient. La prestation d’Angel Doolas terminée, c’est donc au tout de… Futur Trouble de venir enchaîner quelques titres. L’artiste se met vite le public dans la poche grâce à une voie caractéristique, des morceaux bien rôdés et propose une prestation nettement plus convaincante que celle de son acolyte jamaïquain. Il est 23h05 et Futur Trouble aka Fambo tire sa révérence avant qu’une personne au micro pratique un mauvais humour annonçant que Bounty Killer était bien là mais qu’il monterait dès qu’il serait prêt. Le public commence à gronder, sa lassant d’attendre l’artiste pour lequel il a payé 33 euros. Ce matin, l’organisation était vraiment désolée de cette longue attente mais elle nous a expliqué que le car du Warlord avait pris beaucoup de retard sur la route (notamment avec les embouteillages autour de Paris) et qu’arrivé à l’hôtel, Bounty avait souhaité se reposer un peu ce qui avait décalé tout le planning prévu. C’est ce qui fait qu’au lieu de monter sur scène à 22h00 comme prévu, il n’apparut qu’à 23h10. Heureusement, lorsqu’il monte sur scène, le War Lord est prêt et prend de suite les choses en mains. Il insulte deux ou trois fois l’ingé son lui faisant comprendre que cela ne peut plus durer et, ô miracle, le son s’améliore. Bounty Killer est en bonne forme et le public enfin satisfait de pouvoir s’enflammer pour son favori. L’artiste dégaine, son flow décape et tire sur tout ce qui bouge. Il enchaîne les hits, explique à son backing band (réduit pour l’occasion à son plus stricte appareil avec un bassiste un batteur et un clavier qui seront loin d’assurer leur rôle vu la réaction de Bounty et les remarques de fins de concerts) qu’on est à Paris et qu’il faut assurer une prestation de qualité. C’est ce qu’il fait, le public s’enflamme sur de nombreux hits (dans le désordre : Look into my eyes, Bullet, Lodge, Smoke your herb, It’s Ok, Hot Girl Anthem, Poor People fed up, Sufferer, Yuh Gawn, …). Les forward sont nombreux, les cornes de brume vrombissent, les sifflets arrachent les oreilles. Le Poor people Governor alterne quelques morceaux new roots et d’énormes morceaux hardcore. On attendait d’ailleurs un show un peu aseptisé après les polémiques sur l’annulation de 2 shows en Angleterre et de deux autres en Allemagne. Il n’en a rien été. Après avoir lâché quelques propos anti batty man, et récolté des forward, Bounty Killer qui n'a finalement pas signer le Compassionate act se lâche et les enchaînera ces insultes toute la soirée. Il est minuit, le public est chaud bouillant mais après 50 minutes de présence le War Lord sort de scène sans véritable explication pour les spectateurs surpris (en réalité les shows de Bounty durent entre 50 et 60 minutes, 1h30 avec les prestations de Futur Trouble, Angel Doolas et Einstein) et, malgré les rappels du publics, c’est Einstein qui vient finir le show. Beaucoup dans le public pense à une entracte musicale animée par un autre membre de l’Alliance mais les horaires du Cabaret Sauvage ont été explosées et malheureusement Bounty Killer s’en est allé ainsi. Les lumières se rallument et si certains ont compris que le show était fini d’autres espèrent un retour improbable du Five Star General. Le dernier métro n’est pas loin et malgré l’attente, les problèmes de son et la brièveté de la prestation de Bounty, la plupart des gens ont été conquis par le War Lord qui espérait ce matin avoir conquis son public parisien et ajoutait avoir fait son maximum dans ces conditions.
Par West Indian / photos S.Claire
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