Le Warlord a marqué l’histoire du dancehall. Ses différents clashs sont entrés dans la légende du reggaemusic et l’ont installé sur le trône des enfants du ghetto.
Issu d’une famille de neuf enfants, Bounty Killer, de son vrai nom Rodney Basil Price, est né à Trenchtown, l’un des quartiers les plus difficiles de Kingston. Guerre des gangs, dealers, drogues sont le lot quotidien des habitants du quartier et du jeune Rodney. Celui-ci découvre la musique dans le sound-system de son père, Breezer. A 14 ans, il est touché par une balle perdue lors d’affrontements de bandes rivales. C’est à cette époque où il change son pseudo Bounty Hunter en Bounty Killer. C’est également à ce moment qu’il essaie de percer dans le milieu du reggae avec son pote Nikki Kutchie. Traînant à l’entrée du studio de King jammy à Waterhouse, il tente avec ses potes de poser sur tous les riddims qui sortent. Parallèlement, il développe son sound-system qui va lui valoir une solide réputation lors de clash gravé dans les mémoires des massives Jamaïquains. Le Warlord a trouvé son public le peuple du ghetto. Il en devient la voix. C’est l’époque ou Coppershot, devient un tube dans l’undergroud… new-yorkais. En effet, Uncle T le frère de Jammy fait passer à Jhonny Wonder (une figure du danceahll US) le titre. Ce dernier le trouvant dingue va le diffuser et c’est ainsi que Bounty Killer va séduire les ghettos américains avant de connaître un succès immense en Jamaïque. Les titres hardcore vont suivre comme « Spy Fi Die » ou « Guns Out ». Des dizaines de tubes vont asseoir sa popularité.
En 1993, le Warlord va clasher Beenie Man lors du Sting (un des plus gros festivals jamaïquains). Va suivre une interminable bataille de lyrics par morceaux interposés, qui débouchera sur une prise de conscience des deux artistes. Voyant l’image qu’ils donnent aux jeunes du ghetto, ils décident de faire la paix, terminant ainsi l’une des plus célèbres querelles de dj’s en Jamaïque. Certaines mauvaises langues disent même que Beenie Man cherche toujours à prendre sa revanche et qu’il s’est fait virée en 2002 d’une soirée avec Bounty Killer alors qu’il tentait de l’insulter.
Devant la popularité les politiques jamaïquains comme c’est de coutume vont essayer de le récupérer, mais ce dernier n’est pas le premier venu et il répondra par la négative à toutes les demandes de reprise de ses titres pour animer les meetings des politiciens.
C’est en 1995 que Bounty Killer crée sa propre maison de prod : Scare dem Production et Priceless Records. Il sort l’album « my Xperience » en 1996 et connaît un succès énorme en Jamaïque et aux Etats-Unis. Il rejoint Bob Marley et Shabba Ranks comme les seuls artistes reggae ayant atteint les premières places du BillBoard US ! ! ! il collaborera avec Busta Ryhmes, le Wu Tan Klan, les Fugees. Mobb Deep & Wyclef Jean participeront même à son album suivant Next Millenium (1998). Très apprécié aux states, il fera également des apparitions avec les No Doubts et gagnera 2 MTW awards. Mais loin de rentrer dans un star-system lisse facile. Il continue à aider le ghetto et les habitants qu’il a côtoyés. Sponsorisant plusieurs écoles, terrains de sports, et enfants déshérités, il est toujours un personnage important dans les ghettos de Kingston. Il sort en 2002 Ghetto Dictionnary, un double album tueur que tous les amateurs de dancehall doivent se procurer.
Biographie par West Indian
Commentaires (1)
Par queen lionne le 16/11/2005 à 20:37
au vu de cette belle biographie, je trouve qu'une vidéo/clip aurait bien bouclé l'affaire...