Ce début d’été, se déroulait la 10ème édition des Solidays sur l’hippodrome de Longchamp à Paris. Ces 3 jours, dédiés à la mobilisation contre le sida, sont au fur et à mesure des années devenus l’un des festivals incontournables du mois de juillet, accueillant des artistes de tous styles, de toutes nationalités et bien sûr de grands talents. A côté des 80 concerts prévus cette année sur 5 scènes et des artistes de rues, diverses animations (forum solidarité sida, le café des slammeurs …) et temps forts avaient lieu, notamment grâce à la présence d’une centaine d’associations et de 3000 bénévoles, tous unis pour une même cause : faire reculer le sida et aider les malades. Rappelons que 2 adultes sur 3 et presque 90% des enfants vivant avec le VIH dans le monde résident en Afrique et que seuls 28 % des personnes ayant besoin d’un traitement dans les pays du Sud y ont effectivement accès.
Cette année, on ne peut que se réjouir de l’affluence record du public (plus de 150000 personnes sur les 3 jours), car le festival a connu une baisse importante d’achat de tickets l’année dernière (environ - 28%), ce qui avait même laissé craindre sa disparition.
C’est ainsi que la musique a fait tremblé les sols du 16ème arrondissement ce week-end et le reggae s’est fortement mobilisé avec la présence vendredi soir d’
Alpha Blondy, en costard et bonnet vert jaune rouge qui a commencé son concert par sa prière de Shabbath et sa chanson Jérusalem. En pleine forme, il a donné le ton avec son reggae africain généreux et engagé et nous a comblé avec ses autres tubes comme « Brigadier Sabbari » et « Boulevard de la Mort ». Etaient également présent, le groupe Dub Incorporation qui a retourné les Solidays avec son reggae engagé et
Patrice, à propos duquel on peut malheureusement regretter le réglage son qui laissait à désirer et sa tendance à faire des pull up sur des sons qui ne s’y prêtent pas. Cela reste pourtant anecdotique puisque la cause excuse certaines imperfections artistiques….
Malgré la présence du groupe britannique et énergique Asian Dub Foundations, le samedi a moins été marqué par les artistes reggae que les autres jours. Dommage mais belle soirée quand même comme nous le verrons par ailleurs. Le dernier soir a heureusement vu se succéder Toots & the Maytals toujours aussi fort à marier Reggae & Soul. Toots Hibert est véritablement incroyable sur scène.
Tiken Jah Fakoly a lui aussi répondu présent à l’appel de la lutte contre le sida et a délivré son message conscient aux dizaines de milliers de spectateurs.
Evidemment, les artistes reggae ne sont pas les seuls à s’être mobilisés pour cette juste cause. Ainsi, les Têtes Raides ont permis au public de se lâcher comme d’habitude sur des titres cultes tels que Gino et Ginette. Nous retiendrons également la présence très marquante du groupe plein de talent Hocus Pocus, qui mélange jazz funk hip hop et soul et nous propose des pétages de plombs collectifs excellents ! Etaient également présents Kery James, qui a su faire bouger le public, de même que Mc Solaar et Asa, la chanteuse nigériane montante et touchante. Nous avons apprécié la fraîcheur et la spontanéité de Yael Naïm, avec sa reprise de Toxic et sa fameuse New Soul ainsi que son beau duo interprété avec Asa : une version reggae de «Stand By me». Louis Bertignac, qui s’est lâché sur Cendrillon, Grand Corps Malade, Jeanne Cheral, La Grande Sophie, Didier Wampas, Raphael, Mickey Green, Thomas Dutronc, Ronan Luce et Tété ont tous mouillé le maillot. Certainement plus en tout cas que les NTM, montés sur scène le temps de 2 titres : «Qu'est-ce qu'on attend» et «On est encore là ». Leurs alter ego marseillais IAM n’ont pas été aussi avares en termes de performance revenant sur plus de quinze ans de big tunes dans une belle ambiance. Même réflexion pour les Psy4delarime qui bien que plus jeunes n’en sont pas moins énergiques…
Les trois jours de mobilisation se sont ainsi terminés dans la fête et la prise de conscience que pour lutter contre le SIDA, une seule chose est incontournable : le préservatif ! Alors sortez couverts.