The Congos – Le Plan, Ris Orangis 29 juin 2009 3 années se sont écoulées depuis leur reformation et le groupe roots mythique, The Congos, arpente toujours les routes afin de délivrer leurs torrides harmonies. Et ce soir il est question de chaleur, avec une température de 40° dans la salle. Il faut avoir du courage (ou beaucoup d’eau) pour tenir le coup. Voyons les choses du bon coté, nous nous immergeons dans les caraïbes ! La soirée n’a malheureusement que très peu attiré les foules : La salle est à moitié pleine et les 360 personnes présentes vont vibrer au rythme du Wake up Sound system en première partie avant de pouvoir apprécier The Congos. Formé en 1996 dans l’Essonne, les locaux du Wake up sound évoluent en terrain conquis. Les deux consorts arrivent sur scène peu après 20 heures. Leur set est rodé : Au début du roots, puis passage à des rythmes plus contemporains. Le selecta choisit des dubplates (Max Romeo, Justin Hinds, etc.) pour ses titres « foundation », entrecoupés de classiques. Depuis leur dernière prestation au Plan, en 2008, leur album « Wake up, people dem sound » est sorti et ils vont en profiter pour passer plusieurs des titres issus de ce dernier. On reconnaît Anthony Cruz ou Lyricson entre autres. Ils initient une spéciale et invitent un de leur pote sur scène pour reprendre « Blaze » de Ziggi. Moment intéressant que le public a apprécié. La fin du set est clairement axée hip-hop/rap et on en profite pour sortir prendre l’air, bientôt suivi des massives. Après une heure dans la salle, on recherche l’oxygène. Comme il est indiqué au bar : « 39° dans la salle ». Aïe !
Un live des Jamaïcan All Stars tourne en fond pendant le changement de plateau. A 21h15, le backing band démarre leur set avec une introduction reprenant l’ensemble des mélodies les plus connues. Il est Composé de deux guitaristes (dont Likkle David qui fête ses 63 ans ce soir et joue de la guitare depuis l’âge de 14 ans !), d’un bassiste, d’un batteur, d’un clavier et finalement du fils d’Ashanty Roy en guise de percussionniste. Le premier constat est qu’il s’agit d’un backing band talentueux, connaissant l’ensemble des titres. Cependant, ils ne restent pas sur leurs acquis et abordent les titres de manière différente à chaque tournée. Le rythme de « Congoman » retentit et les voilà : Watty Burnett, Kenroy Fyffe, Roy « Ashanty » Johnson et Cedric Myton. Accueil fortement chaleureux qu’ils nous renvoient à bases de « bless » et de grands signes d’affection.
Ils débutent leur set avec leur « lost sheep » issu du nouvel album, « Swinging bridge ». Rythme lent et envoûtant pour démarrer leur concert. La voix de Cedric Myton est légèrement enrouée au début mais s’améliore après quelques minutes. Mélange de oldies et de nouveautés, leur show reflète leur parcours musical qui suit le même chemin depuis les 70’s : Du roots et rien que du roots. Difficile de faire la différence entre un « open the gate » et « beatles come » (avec une ligne de basse démoniaque) qui à eux deux ont soulevés la salle. Le public est totalement déchaîné et vibre au son du quatuor. Ce qui est appréciable c’est que les artistes ne sont pas seulement là pour faire leur job mais prennent du plaisir et communiquent avec quelques paroles d’unité et quelques serrages de main pour le premier rang. Des gentlemen sur scène en plus d’être talentueux ! Ils nous gâtent avec des titres tels que « Ten Million Chariots », « Swinging bridge », ou un puissant « revolution », tous issus du nouvel album. Coté oldies, les habituels et mythiques « Children crying », « La le bella » ou « youthman ». Après 50 minutes, Cedric Myton présente le groupe en insistant sur l’anniversaire de leur guitariste, tout ceci sur « fraud system ». Vient au tour d’Ashanty Roy de prendre le lead pour ses excellents « La la bam bam » et « ark of the covenant ». La fin du concert approche et le groupe quitte la scène. Evidemment le rappel se fait sur « fisherman ». Ce titre a le droit à deux pull up sous une ovation du public qui reprend le refrain avec un plaisir non caché. Après 90 minutes, The Congos nous quitte définitivement. Le public attend encore quelques instants en insistant pour les voir revenir, mais en vain.
Le concert s’achève sur une touche extrêmement positive : Un public conquis, un roots de qualité. Rien de tel pour passer une superbe soirée. L’unique concert de The Congos en région parisienne dans la salle du Plan n’aura pas démérité. Lors de notre entretien, Cedric Myton a indiqué que leur futur album sortirait en octobre/novembre chez Mediacom. Restez à l’écoute ! Merci à Mediacom ainsi que Le Plan pour leur accueil et leur professionnalisme. Texte : Semayat Photos : Jennifer Jaïs (album photo)