Parmi les nombreuses dates de la tournée de Tiken Jah Fakoly, Reggae.fr était présent les samedi 20 novembre au Dock des Suds de Marseille et le jeudi 25 Novembre 2010 à la Cigale (Paris) !
Le public a répondu présent lors de ces deux dates pour accueillir le leader incontesté du reggae africain, lequel vient de sortir un nouvel album « African Revolution ». Le concert parisien se déroule même à guichet fermé.
Alex Famy
C'est vers 20h30 que les musiciens investissent la scène et entame l'excellent « Blaguer tuer » alors que les lumières s'allument. Le groupe est composé d'une belle section de 3 cuivres, 2 guitaristes (dont 1 qui jouera aussi du kora), 1 basse, 2 claviers, 2 choristes et 1 batteur. Les premières phrases proviennent des coulisses et rapidement Tiken Jah Fakoly entre sur scène dans un grand boubou jaune. Le charisme du chanteur envahit immédiatement la salle. Le spectateur, non seulement impressionné par l'artiste, est également de suite interpellé par le décor de la scène. Tiken a décidé de rendre hommage aux personnalités qui constituent le symbole de la résistance africaine,. C'est ainsi qu'à Paris, comme à Marseille, et certainement partout ailleurs où Tiken se produira, de grands et longs portraits de personnalités tels que Nelson Mandela, Hailié Sélassié ou encore Patrice Lumumba, sont érigés au fond de la scène. Suit le morceau « Viens voir » (écrit par Mike des Sinsémilia et issu de l'album « L'Africain »), qui nous invite à venir rencontrer ce grand continent qu'est l'Afrique. L'artiste, face à un public conquis, poursuit avec des titres comme "Sors de Ma Télé", premier morceau de la soirée issu du dernier album de l'artiste, puis "L'Africain" et encore "Vieux Père", lui aussi faisant partie d'"African Revolution". Les titres « Alou Maye » et « African Revolution » emportent le public et notamment le très bon solo de kora. On note que Tiken fait souvent référence à Jah Rastafari durant cette tournée, ce qui n'était pas le cas des précédentes ni de ses chansons en général.
Alex Famy
En quelques notes la Cigale , ainsi que le Dock des Suds explosent littéralement et reprennent en cœur « Ouvrez les frontières ». Soprano n'est pas là mais Tiken régale par une prestation exceptionnelle de ce titre. Il fait un discours très intéressant appelant les jeunes Africains à rester en Afrique. Les frontières doivent être ouverte mais c'est aux Africains de construire l'Afrique de demain et ils ne peuvent le faire qu'en y restant. Cependant, il est injuste comme le fait remarquer l'artiste que les Européens par exemple puisse si facilement se rendre sur le continent africain alors que cela n'est évidemment pas le cas en sens inverse ! Ce petit aparté était une bonne introduction au morceau "Qu'est ce qu'il nous reste". Tiken Jah Fakoly annonce ensuite un retour sur ses anciens titres, ce qui semble enthousiasmer le public. On a alors droit au parcours des albums « Coup de gueule » et surtout « Françafrique » avec des morceaux tels que « On a tout compris », « Quitte le pouvoir », « Balayeur », « Justice » ou encore « Le pays va mal ». L'excellent « Y'en a marre » fait chanter toute la salle, aussi bien à Marseille qu'à Paris, et clos ce medley en beauté.
Alex Famy
C'est l'entracte, tout le monde quitte la scène et les techniciens viennent installer un tabouret sur le devant de la scène. C'est en t-shirt et surtout en acoustique que Tiken Jah Fakoly revient face au public. En cette période de second tour des présidentielles en Côte d'Ivoire (ndlr: dont on connait à présent le résultat et sur lequel Tiken s'est prononcé), c'est par le titre « Votez » que Tiken engage cette session acoustique. Suivent le très puissant « Je dis non ! » et « Plus rien ne m'étonne » à deux guitares, sur lesquels Tiken Jah nous offre une prestation très agréable, où l'on peut vraiment apprécier les nouveaux morceaux issus d'"African Revolution". Une de ses choristes vient ensuite le rejoindre pour interpréter « Political War » (en principe interprété avec Asa). Il quitte la salle et c'est son autre choriste qui vient exécuter quelques pas de danse.
Alex Famy
Retour en mode plus reggae avec le groupe qui entonne « Délivrance » puis « Les Martyrs » issu de l'album « Cours d'Histoire ». Ce titre est un hommage aux grand penseurs et révolutionnaires africains. Il lui donne l'occasion, sur un puissant dub, de faire un deuxième petit discours dans lequel il évoque l'importance de connaître l'histoire de son peuple et de son pays pour connaître la valeur de sa nation. Il souligne bien sûr le fait que les nations africaines sont tout aussi valeureuses que les autres et que leur histoire, qui n'a pas commencé avec la traite des esclaves, est riche d'hommes et d'évènements importants.
Alex Famy
« Il faut se lever pour changer tout ça » (« Il faut se lever ») sonne comme le message que le grand Tiken Jah Fakoly est venu délivrer. Un public qui en redemande et le sentiment d'avoir vu un artiste entier sont les impressions qui dominent. Une musique efficace qui porte des textes profonds baignés d'un discours engagé et sans haine.
On notera que les sessions acoustiques trop rare malheureusement sont toujours des moments privilégiés qui font redécouvrir les artistes. Une très bonne prestation de la part de Tiken Jah Fakoly ces deux soirs là, tant au Dock des Suds qu'à la Cigale, face à des publics comblés.