Grande nouvelle pour les amateurs de Roots Reggae Music en France ! Il vont pouvoir se réjouir du retour du reggae roots à Bagnols-sur-Cèze dans le Gard, comme aux plus belles années. Après le Jamaicain Sunrise, le JaSound et le Garance reggae festival, 2018 est donc l'année du retour de la musique jamaïcaine 100% consciente sur les bords de la Cèze au Parc Arthur Rimbaud. Ce festival se nomme logiquement et simplement le Bagnols Reggae Festival et aura lieu les 26, 27 et 28 juillet 2018. La programmation sera roots, culturelle, consciente et fera la part belle à de grosses exclusivités. Seront notamment présents le légendaire Jimmy Cliff, l'exceptionnelle chanteuse des Iles Vierges Dezarie (pour la première fois en Europe et en date exclusive), le sound system BlackBoard Jungle et les mythiques Aba Shanti et Jah Shaka.
Mais qui est derrière ces bonnes nouvelles ? C’est Jérôme Levasseur qui produit et fait tourner des artistes reggae depuis 25 ans, ainsi que Meziane Azaïche, directeur du mythique Cabaret Sauvage à Paris qui se sont associés dans la structure Bazar Musique pour faire renaitre le reggae roots à Bagnols.
Rencontre avec Jérôme, co-producteur et programmateur du Bagnols Reggae Festival, à l’occasion de la conférence de presse qu’il donnait avec le Maire de la ville Jean-Yves Chapelet.
Reggae.fr : Quel est l’identité du festival que tu as réussi à monter avec tes associés ?
Jérôme Levasseur : C’est un festival qui s’adresse aux puristes du reggae. Ce n’est pas un festival généraliste ou qui mélange un peu tous les genres. Nous on s’adresse vraiment à un public amoureux des musiques jamaïcaines et du roots. Il aura une taille plus petite par rapport à ce qu’était le Garance, en termes de jauge puisqu’on a réduit à 8000 entrées payantes par soir, mais la taille du terrain reste la même puisque c’est la totalité du Parc Rimbaud qui sera mise à disposition. L’idée c’est de créer un rendez-vous annuel où la grande famille du reggae roots pourra se retrouver pour partager de bons moments en bordures de Cèze.
Jérôme Levasseur, co-producteur et programmateur du Bagnols Reggae Festival, et Jean-Yves Chapelet, Maire de Bagnols-sur-Cèze.
Comment as-tu réfléchi les scènes et la programmation ainsi que l’articulation entre les nouvelles et plus anciennes générations, entre les artistes jamaïcains et les français ?
Il y aura un corner Dub, et une grande scène pour les concerts live. Pour cette année, parce qu’on renait et que ça fait 3 ans qu’il n’y pas eu de festival roots à Bagnols, le festival se tiendra sur 3 jours avec seulement 5 groupes par soir sur la grande scène. Chaque soir, la levée de rideaux se fera avec un artiste français et ensuite ce sera majoritairement des artistes fondation et quelques exclusivités. On est en particulier très content d’annoncer pour la première fois en Europe et pour sa seule date de l’été l'exceptionnelle chanteuse des Iles Vierges Dezarie. D’autres noms vont être annoncés dans les prochaines semaines.
"Chaque soir, la levée de rideaux se fera avec un artiste français et ensuite ce sera majoritairement des artistes fondation et quelques exclusivités."
Tu as un long historique personnel avec Bagnols n’est ce pas ?
Disons que ma mère est nîmoise et je viens dans le Gard depuis que je suis né. J’avais également de la famille à Bagnols et c’est ici que j’ai acheté mes premiers disques rock à la fin des années 70. J’étais présent à Bagnols la première et la deuxième éditions du Jamaïcan Sunrise (en 2002 et 2003) ainsi qu’au JaSound en 2005, pour y faire jouer des artistes avec qui je travaillais. Je suis à l’origine de l’arrivée de Garance à Bagnols en 2010. Donc j’ai une longue histoire avec Bagnols où j’ai vécu quelques années aussi pour mettre en place le Garance à l’époque.
Qu’est-ce qui fait que Bagnols est connu dans le monde entier pour le reggae ?
Je pense qu’il y a quelque chose qui a joué et que j’ai ressenti dès la première édition du Jamaican Sunrise en 2002 : c’est une adéquation entre Bagnols et le reggae. Tous les commerçants jouaient le jeu, on trouvait des portraits de Bob Marley chez le marchand de chaussure, les cafés jouaient du reggae, les festivaliers étaient bien accueillis et ils ont senti ça, ce qui n’est pas toujours le cas pour la musique reggae tu le sais bien. Je ne sais pas exactement comment ça s’explique mais le public reggae a trouvé son lieu ici. Autant quand on dit BD on dit Angoulême, quand on dit photos on pense Arles, aujourd’hui quand on dit reggae on pense à Bagnols.
"C’est un festival qui s’adresse aux puristes du reggae. "
Malgré tout, on a toujours eu l’impression que c’était précaire, car à chaque fois ça se termine mal.
L’idée justement c’est d’utiliser ces 3 expériences qu’ont été le Jamaican Sunrise, le JaSound et le Garance pour concevoir l’objet qui aura la plus longue vie possible. Dans le nom du festival, il y a vraiment cette volonté afin que les bagnolais s’approprient le festival définitivement. La Mairie quant à elle tient son discours habituel. Elle me dit qu’il n’y aura pas de subventions mais il y a vraiment un engagement humain qui est la base. Le fait donc que la Mairie soit présente, que le tissu associatif local avec le Zion Garden soit là, plus tout un tas de paramètre font que c’est le moment de faire un festival qui va réussir à s’ancrer sur Bagnols.
A quel point la Mairie s’implique t-elle s’il n’y a pas de subventions, mise à part la confiance ?
Il y a un engagement de la Mairie sur 3 ans. On signe une convention avec eux de mise à disposition du site et de partenariat. C’est à nous producteurs de gérer l’évènement en ce compris le terrain et le camping. La Mairie elle, s’est engagée à gérer tout ce qui est voies publiques, signalétique sur la commune et déchets. Donc on se répartit clairement les taches. On gère le festival, ils gèrent tout ce qu’il se passe à l’extérieur. Sur ces bases, on peut aller loin.
"Je ne conçois pas de venir faire quelque chose à Bagnols sans m’appuyer sur des forces locales. Mon idée c’est de travailler main dans la main avec le Zion Garden."
Qu’en est-il du Zion Garden dans ce contexte ? qui tient son propre festival reggae à Bagnols depuis 2011, et qui aura lieu cette année du 23 au 28 juillet.
Je ne conçois pas de venir faire quelque chose à Bagnols sans m’appuyer sur des forces locales. Mon idée c’est de travailler main dans la main avec le Zion, de voir avec eux comment on peut s’organiser pour que le fait que les deux festivals aient lieu la même semaine, ne représente pas un handicap pour eux, et au contraire faire peut être du Zion un warm-up du festival qui permet d’avoir une offre reggae d’une semaine sur la ville. Idéalement, j’aimerais bien qu’ils ne jouent pas les soirs où nous jouons, mais on est en train de discuter de ça actuellement, sachant que si nous arrivons à passer le cap de la première année, ce dont je ne doute pas (sourire), ce ne sera pas un problème pour la suite. Mais pour cette première année, en tant que co-producteur du Bagnols Reggae Festival, je préfèrerais qu’ils ne jouent pas ou qu’ils aient une offre moindre sur ces 3 soirs. Cela peut s’équilibrer d’une autre manière. On y travaille actuellement.
La jauge plus réduite va permettre un meilleur accueil des festivaliers mais engendre aussi des contraintes budgétaires.
Oui c’est sûr qu’avec la jauge réduite on est notamment obligé de faire payer 5 euros le camping par exemple.
Comment sera composée ton équipe ?
Mon équipe sera majoritairement composée de locaux, au moins pour tout ce qui est technique sur place. En plus cela fait 25 ans que je produis des concerts et que je travaille avec un noyau de personnes sur lesquelles je compte m’appuyer. Ensuite, je suis associé avec le Cabaret Sauvage. Donc on a une force de frappe sur la région parisienne, en termes de communication etc.
Qu’en est-il des relations avec les riverains ?
A l’époque où je travaillais sur le Garance et que j’habitais ici je faisais plein de réunions avec les riverains et des associations de riverains et on avait anticipé pas mal de choses. Je compte bien faire la même chose. Ce ne sera jamais parfait, mais depuis qu’on a annoncé le retour du festival, les gens sont contents. Car sans parler des retombées économiques, cela crée une belle animation et réputation de la ville. Quant aux nuisances, les concerts ne s’arrêteront pas aussi tard qu’avant. L’idée c’est de finir à 1h30 et de vider le site à 2h. On ouvrira les portes à 17h30, la musique attaquera à 18h et à 2h tout sera fini.
La question que tout le monde se pose, quand est-ce que les billets seront en vente ?!
Les places et les pass seront en vente d’ici la fin du mois. On invite tous les intéressés à s’abonner à notre page Facebook Bagnols Reggae Festival. Dans un premier temps, il y a aura 200 tickets early birds réservés aux locaux et aussi 200 early birds en vente en ligne à 60 euros. Ensuite les pass 3 jours seront proposés à 90 euros.
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