chronique Reggae français 0
Jim Murple Memorial : Five'n'yellow
Murple & Cie / Pias
Jim Murple bat le fer pendant qu'il est chaud. Le groupe a trouvé son public et l'alimente régulièrement comme il se doit. Cet album est le cinquième et il est
jaune. On comprendra donc mieux le titre : "Five'n'yellow". Après l'excellent "Let's Spend some love", cet album montre une fois de plus le savoir-faire des musiciens et la maîtrise des styles oldies.
On commence à être assez exigent avec Murple, on aimerait qu'ils transcendent un peu toute cette connaissance musicale. Avec "Five'n'yellow" on n'est pas déçus. On retrouve le groupe parfait interprète de ska comme sur l'excellent
It's easy qui ouvre l'album ou encore l'instrumental bluesy
Dare Dare 61. Comme toujours beaucoup de place est laissée à la musique mais on retrouve avec plaisir la voix de Nanou, rythmée et timbrée à l'ancienne. Le calypso n'est pas mis à l'écart. Un maxi était sorti l'an dernier incluant le single
Trop Jolie. Jim Murple récidive avec deux calypsos (en français) dans la même veine :
Qui que l'on soit et
Du bout des lèvres. C'est vrai que l'on aimerait parfois un peu plus de folie mais les membres sont des puristes et respectent scrupuleusement les codes.
La grande réussite de l'album est certainement
Give me your love le morceau le plus long de l'album avec seulement 4'30 (!) D'inspiration rhythm'n'blues, rock voire vieux funk, le titre est une réussite totale avec sa section-cuivres agrémentée d'un sax baryton. On croit presque entendre du Curtis Mayfield avec ces breaks de batterie et un groove à toute épreuve. On aurait aimé que Nanou se lâche davantage mais le morceau finit dans une apothéose de cuivres qui s'entrelacent et s'interpellent. Cet album est une jolie pièce avec des morceaux de qualité comme
You used to say teinté de New Orleans, le rocksteady
Right or Wrong ou encore l'excellent reggae-blues (emprunté à un certain Rosalès) aux arrangements variés. En revanche, on sera moins convaincu par
Reggae Party et son toaster peu convaincant ou encore la reprise
Careless Love qui n'apporte pas grand chose. On regrettera aussi la durée de cet album qui s'achève après 42'18. Jim Murple reste évidemment un groupe de référence et le seul en France à pouvoir restituer le son des 60's aussi fidèlement.
Jim Murple Memorial maintient le niveau mais sans surprendre. C'est déjà pas mal.