En Suisse aussi, il y a du reggae ! Et du bon ! Après leur premier album « The Time Is Now », sorti en 2005,
Inna Crisis revient avec un nouvel opus, intitulé « What If ? », sorti en novembre 2006.
Depuis sa formation en 2002,
Inna Crisis promène son reggae teinté de jazz et de soul à travers la Suisse. Depuis quatre ans, le groupe ne cesse de progresser : il paraît plus assuré, en particulier les cuivres, et les morceaux mieux structurés.
Inna Crisis est composé de sept musiciens : Mathieu Roth (basse), Maxime Gianinetti (batterie), Samuel Ricucci (guitare), Joël Blanchut (clavier et percussions) et la section cuivre avec Nicolas Coutaz (trompette) et Fabien Claeys (saxophone). Mark Kelly assure le chant et la guitare. Originaire d’Angleterre, il fait raisonner sa voix originale en mélangeant le reggae roots à la culture suisse et british. Le leader a pris une plus grande part à l’écriture que dans l’album précédent. A certains moments, le timbre de sa voix rappelle Sting, comme sur la belle « Sweet Remedy ».
Ce deuxième album prend une nouvelle direction, puisque « What If ? » sonne bien plus roots que le premier. Il a été enregistré au bord du lac Léman aux studios Alzac et mixé par les Américains du « Lion & Fox Studio », sachant que les deux versions remixées ont été effectuées en collaboration avec Tribal Zone, un collectif de Monthey. Les onze titres et les deux remixes de l’album ont été composés et mis en boîte en quatre mois seulement.
Le titre éponyme ouvre très - trop ?- timidement les hostilités. Alors qu’on attend du reggae, on est surpris par son style afro-jazz à la Keziah Jones. Avec « Decide », qui démarre roots, avant de s’accélérer, on entre vraiment dans le vif du sujet. On croît reconnaître l’influence de
Groundation, groupe avec lequel les Helvètes ont déjà joué. Les cuivres se posent parfaitement, en particulier à la fin du morceau avec un superbe solo. « Sweet Remedy », construite sur le même modèle, et « Robin Banks », plus intimiste, passent bien. « Ain’t No Sunshine », adaptation reggae du classique de Bill Whiters, avec ses cuivres omniprésents et sa basse lourde, est très plaisante, comme les autres titres de l’opus.
Le morceau « Why Don’t Look Around » résume bien la diversité musicale du groupe, puisqu’en un peu plus de trois minutes, on passe de l’afro-funk, au roots, en passant par le dub…Un son à la croisée des cultures, qui offre des sonorités variées. Cette diversité peut séduire, tout comme donner une impression de fouillis. C’est selon.
Si l’album peut déplaire aux puristes, il peut en revanche toucher un public plus large. L’effort de ce groupe suisse est néanmoins à saluer et leur deuxième album à écouter.
Inna Crisis « What If ? »
1-What If ?
2- Decide
3- Sweet Remedy
4- Robin Banks
5- Interlude
6-Why Don’t Look Around
7-Glass House
8- Interlude (Solo Sax)
9-Ain’t No Sunshine
10-Can Get You Off My Mind
11-System
12-What If (Remixed)
13-Can Get You Off My Mind (Remixed)