La musique jamaïcaine a toujours été largement influencée par le contexte politique de son pays. C'est ainsi qu'en 1978, à la veille du célèbre One Love Peace Concert, Jacob Miller est inspiré par cet élan d'unité et de paix qui touche le pays. Il écrit Peace Treaty Special qu'il interprétera pour la première fois sur scène lors de ce fameux concert pour la paix qui marqua le retour de Bob Marley sur son île après un exil anglais de deux ans. Jacob cite les différents quartiers tenus par les gangs politisés qui sèment la terreur sur la capitale (Jungle, Tivoli, Rema...). En reprenant l'air de Johnny Comes Marching Home - une chanson populaire américaine de la Guerre de Sécession - il glorifie le Peace Treaty né à l'initiative de Bucky Marshall (soutien PNP) et Claudie Massop (soutien JLP), deux chefs de gangs redoutables au service des deux partis politiques rivaux. Les deux ennemis auraient eu l'idée de ce traité de paix et de ce concert alors qu'ils s'étaient retrouvés dans la même cellule en prison. C'est Massop en personne, accompagné de ses lieutenants Tony Welsh et Tek-Life, qui serait allé convaincre Marley à Londres de participer à ce concert. Une idée splendide que Jacob Miller s'empressa de soutenir avec cette chanson. Le leader d'Inner Circle convia d'ailleurs les quatre badmans (Massop, Welsh, Tek-Life et Marshall) à le rejoindre sur scène pour entonner la chanson avec lui. Un symbole fort quelque peu eclipsé par la réunion des deux hommes politiques Michael Manley et Edward Seaga par Bob Marley quelques minutes plus tard sur la même scène !