Cap aujourd'hui sur LE tune à l'origine du reggae digital et du dancehall : Under Me Sleng Teng de Wayne Smith, un titre plus connu que son auteur lui-même. C'est d'ailleurs plus le riddim qui marquera particulièrement les esprits. Le premier a être entièrement réalisé numériquement en Jamaïque. Le Sleng Teng Riddim fera la gloire de son producteur, Jammy's, qui passe du titre de Prince à celui de King en un rien de temps, notamment en écrasant le sound Black Scorpio lors d'un clash mythique où le titre fut joué pour la première fois. La version accueillera pas moins de 200 cuts différents et plusieurs remixes seront produits dans les décennies suivant 1985. Plusieurs histoires circulent sur la création de ce morceau, mais il semblerait que la version du claviériste Noel Davy soit la bonne. En 1984, ce dernier découvre avec son ami Wayne Smith une version démo sur un petit clavier ramené des Etats-Unis par les Wailing Souls. Le mythique Casio MT-40 dévoile une ligne de basse très rapide basée sur un titre de rock anglais des années 70 (et non pas sur Something Else d'Eddie Cochran ni Anarchy in the UK des Sex Pistols selon certaines légendes). Les deux amis vont chez Jammy's avec le fameux instrument et lui font écouter une version ralentie du preset. Le producteur propose de ralentir encore un peu le tempo de l'instrumental et d'y ajouter quelques percussions numériques et le tour est joué. Smith y pose ses lyrics pro-ganja et le mythe est né. Des lyrics qui seront d'ailleurs totalement eclipsés par le succès du riddim en lui-même. Une véritable révolution !