La légende du reggae roots Burning Spear, fervent défenseur de la cause noire, et inventeur d’une des musiques les plus profondes et spirituelles de l’histoire de la musique jamaïcaine, célèbre ses 78 ans ce jour.
Pour l'occasion, nous vous proposons de revenir sur la carrière de cet artiste hors du commun, avec qui nous avons eu la chance de nous entretenir avant et pendant sa tournée en Europe l'été dernier (voir notre interview de mai ici, ou écouter notre interview réalisée au SunSka ici).
Burning Spear signifie « javelot enflammé » en français. Winston Rodney a emprunté ce surnom à Jomo Kenyatta, président du Kenya de 1964 à 1978 et adepte d’un mouvement militant antibritannique, les Mau Mau. Spear a grandit du côté de St-Ann, dans la même paroisse que celle qui a vu naître Bob Marley. C’est ce dernier qui l’introduira chez Studio One où il sort son premier single « Door Peep » en 1969. Il enregistrera d’ailleurs pour Coxsone ses deux premiers albums : « Burning Spear » & « Rocking Time » en 1973 et 1974.
Vient ensuite son époque Island Records, maison de disque qu’il rejoint et qui le verra sortir entre autres ses albums « Marcus Garvey », « Man in the Hills » ou encore « Garvey’s Ghost », l’équivalent dub de l’album « Marcus Garvey ». Le fameux prophète jamaïcain exilé aux Etats-Unis est d’ailleurs l’un des thèmes de prédilection de Spear. Nombreuses sont les chansons de Spear à parler de Marcus Garvey, également originaire de St Ann. L’album « Marcus Garvey » est considéré comme le chef-d’œuvre ultime de Burning Spear. Produit par Jack Ruby en 1975, on y retrouve des hits tels que le titre du même nom, mais aussi « Slavery Days » ou « Old Marcus Garvey ».
Les albums de Spear dans les années 70 l’installent comme un des artistes reggae internationaux majeurs. En 1979, il fait une apparition remarquée dans le film « Rockers » où on le voit, dans une scène mémorable, interpréter son titre « Jah No Dead » a capella sur la plage aux côtés d’Horsemouth, un batteur qui l’aura beaucoup accompagné tout au long de sa carrière. Spear rejoindra plus tard la maison de disque EMI où il sortira « Hail H.I.M. ».
Les années 80 et 90 le verront sortir un grand nombre d’albums et, après avoir été plusieurs fois nommé aux Grammy Awards, il remporte enfin la récompense ultime en 2000 avec « Calling Rastafari ». Il en remportera un deuxième en 2009 avec son dernier album en date, « Jah Is Real ». Depuis Burning Spear tourne à travers le monde pour diffuser un message de paix, d’unité et de fraternité. Il choisit néanmoins soigneusement les évènements où il se produit et ses apparitions sont à chaque fois des évènements incontournables.