Jeudi 11 mai avait lieu la cérémonie des Flammes à Paris, organisé par Yard, Booska-P, en collaboration avec Spotify France. Lors de la performance de Kalash, Daddy Yod a fait une intervention remarquée reprenant avec l'artiste martiniquais primé son hit Delbor, contribuant ainsi à retourner la salle. L'occasion est toute trouvée pour revenir sur ce classique, qui date d'une époque où reggae dancehall français et rap français étaient encore intrinsèquement liés.
En 1991, Daddy Yod s'est déjà fait une petite réputation - notamment grâce à Rock en zonzon ou Faut pas taper la doudou - quand il sort son deuxième album, King, sur la pochette duquel il pose en leader du Tour de France vêtu d'un maillot jaune. Cet opus renferme l'un des plus gros hits de l'artiste guadeloupéen, le mythique Delbor. Un tune dancehall où les amateurs de musique jamaïcaine auront reconnu le style et les mélodies du Dem Bow de Shabba Ranks. Yod le transforme donc en joyeux bordel (delbor en verlan !) avec sa diction inimitable pour en faire une chanson à la fois festive et consciente. Festive par sa rythmique et consciente par ses paroles qui témoignent d'une époque où le racisme et le chômage sévissaient déjà en France. L'artiste sortira un clip de ce hit en 2009 à l'occasion de la sortie de son anthologie sur laquelle figure bien évidemment Delbor.
Née d’une initiative commune entre Yard et Booska-P, en collaboration avec Spotify France, Les Flammes ont pour ambition de célèbrer et repositionner les cultures populaires. Elles récompensent les artistes, entertainers et acteur.rice.s de ces cultures. Le rap et tous ses courants étaient représentés lors de la cérémonie de jeudi et Kalash était notamment nommé avec Maureen dans la catégorie du morceau caribéen ou d’inspiration caribéenne de l’année, dont ils ont obtenu La Flamme avec leur morceau Laptop.