Icône du dancehall slackness, Lady Saw est la première artiste féminine jamaïcaine à s’être imposée dans ce style et à parvenir à concurrencer sérieusement les artistes masculins. Elle est depuis reconnue comme la Reine du Dancehall.
Lady Saw est née en 1972, dans la campagne jamaïcaine, sous le nom de Marion Hall. Passionnée de reggae et de dancehall, elle écume les sound-systems et acquiert le surnom de Lady Saw en référence à un autre big artiste : Tenor Saw. Il faut dire que Lady Saw n’a pas choisi la facilité dans un milieu plutôt macho, car elle n’hésite pas attaquer les autres deejays masculins sur le terrain du slackness (paroles vulgaires, qui parle de sexe crûment). Elle va même être interdite de certains shows, mais la censure ne l’arrête pas et renforce son aura. Elle se permet même de répondre aux censeurs avec « Freedom Of Speech ».
Elle est la première artiste féminine à s’être imposée dans ce style et ouvrira plus tard la voie à de nombreuses artistes qui la citeront en exemple.
Elle se forge une belle réputation au début des années 90 avec les singles « Love Me Or Lef Me », « Bogle Dance », « Am I Losing You », « Stab Out The Meat » et le big tune « Find A Good Man ».
Elle fait ses débuts chez VP Records en 1994 avec son premier album « Lover Girl ». La même année, elle pose « Hardcore » sur le Mud Up Riddim et le titre désormais classique, cartonne dans les charts. Il est produit par son époux John John, qui n’est autre que le fils de King Jammy.
Elle enchaîne avec les albums « Give Me The Reason » en 1996, « Passion » en 1997, « 99 Ways » en 1998, où elle montre progressivement d’autres facettes d’elle. La bad deejay se met à parler des relations amoureuses, heureus ou malheureuses, et également consciente des nombreux problèmes de son peuple et le chante. Elle s’investit notamment dans la luttre contre le sida avec un titre comme « Condom ».
Lady Saw est très active et apparaît sur les riddims majeurs de l’époque : Bookshelf avec son inévitable « No matta me », Joyride, Sycamore Tree, Filthy, Bruk Out … De plus en plus reconnue, elle pose également avec Beenie Man le titre « Healing ». Les USA vont également succomber aux charmes vocaux de Lady Saw et on ne compte plus les featurings de renoms : No Doubt, mais également Eve, Foxy Brown, Missy Elliot ou Lil’Kim.
Lady Saw n’aura pas démérité son titre de Reine du Dancehall, et elle continuera de régner sur les années 2000
avec des big tunes comme « Man Is The Least » sur le Fiesta riddim, « Baddest Girl » sur le X5, ou « Walk Out » sur le Baddis Ting qui donnera son nom à son hutième album sorti en 2007, toujours chez VP Records.
En 2006, elle participe au film « Made In Jamaica » de Jérôme Laperrousaz où elle explique qu’elle s’est mise au slackness uniquement pour faire parler d’elle.
L’album « My Way » date de 2010 et est sorti sur son propre label : Diva Records. Son dernier album, « Alter Ego », est sorti en 2015 et contient le hit « Heels On », énorme succès remixé avec le rappeur Flo Rida.
Entre ses albums, la reine du dancehall continue de poser sur les riddims dancehall jamaïcains avec des prestations toutes plus hot les unes que les autres ! Si depuis ses débuts, elle nous a démontré qu’elle pouvait chanter sur d’autres sujets, celle que l’on surnomme désormais Mumma Saw garde toujours ce petit côté épicé, et c’est pour ça qu’on l’adore