Impossible en 2003 d’être passé à côté de « Dutty Rock », l’album de Sean Paul qui est passé en boucle à la radio et à la télévision. Pourtant il faut bien avouer que les américains se sont intéressés à un album qui était sorti depuis quelques temps.
Il faut également préciser que Sean Paul n’est pas un artiste hip-hop, mais bien un pur produit de l’école dancehall jamaïcaine. Né en 1975, d’une maman d’origine chinoise, peintre, et d’un père portugais, le jeune Sean passe sa jeunesse dans une famille aisée de Kingston, ce que certains lui reprochent encore aujourd’hui. Il fait partie d’un collège prestigieux, passe un diplôme dans une bonne école de commerce. Parallèlement à ses études, il pratique très tôt le sport à un bon niveau. Il représentera même la Jamaïque dans des compétitions de natation ou de water-polo. Mais la véritable passion de Sean Paul, c’est le reggaemusic et le dancehall. Ses influences vont de Papa San et Lieutenant Stichie, à Bob Marley en passant par Shabba Ranks. Il présentera certains de ses lyrics aux membres de Third World qui l’encourageront à persévérer dans cette voix. Mais c’est sa rencontre avec Jeremy Harding qui va accélérer les choses. Ce dernier est en effet le boss du label 2 Hard Records et producteur de riddims. Il va ainsi proposer au jeune Sean Paul de poser un titre sur le Fearless riddim. Cela donnera le titre « Baby Girl », qui sera son premier tube. Mais conscient des progrès qu’il peut encore faire, il intègre le Dutty Cup Crew au sein duquel il fera ses armes. C’est en 1998 sur le Zim Zimma riddim, toujours produit par Jeremy Harding, qu’il va avoir son second gros tube, et son premier international. Son titre « Infiltrate » va rentrer dans les playlists des radios du monde entier. Plusieurs producteurs vont ainsi proposer à Sean Paul de poser sur leurs riddims. Parmi eux on peut citer Tony Kelly (Bookshelf riddim), Richard Browne (Intercourse riddim)… c’est l’époque où il va travailler en duo avec Mr Vegas (Hot Gal Today) ou encore le rappeur DMX (Top Shotta). D’une manière générale, Sean Paul écrit des textes légers qui parlent de drague, de sapes ou de soirées. C’est le remix de « Hot Gal Today » sur le Punany riddim qui va installer l’artiste en haut des charts des radios US avec son album « Stage One ». Malgré ce succès, il continue à travailler sur des titres en Jamaqiue que cela soit pour des labels comme Shocking Vibes ou Penthouse.
L'album « Dutty Rock » va imposer Sean Paul comme un artiste international. C’est à nouveau Jeremy Harding qui est à la baguette avec des riddims comme le « Liquid ». Il est aidé par Tony Kelly et son « Buy out riddim » qui verra Sean Paul poser le « Like Glue », et Don Corleon le producteur le plus en vue de Kingston (Elephant man c’est lui aussi). Évidemment, les gens retiendront que c’est « Gimme the Light » qui a propulsé Sean Paul sur toutes nos radios, mais fidèle à ses influences reggaemusic, l’artiste posera une combinaison avec Sasha sur un classique d’Alton Ellis : « I’m Still In Love ». On le retrouve également sur les séries les plus en vue de Jamaïque... On se souvient de son hit « Legalize It » sur le riddim « Stepz ». Les tournées sont désormais mondiales pour Sean Paul : Europe, Etats-Unis, Japon, Afrique... il est acclamé partout. Sa victoire aux Grammy Awards en 2004 pour l’album « Dutty Rock » renforce sa popularité aux Etats-Unis et l’éloigne de plus en plus de sa Jamaïque natale, où l’on ne voit pas forcément d’un bon œil ses incursions dans le R’n B et le hip-hop. Mais le succès est au rendez-vous (plus de 6 millions d’albums vendus dans le monde avec « Dutty Rock) et Sean Paul conserve la même recette dans les années qui viennent.
L’album suivant, « The Trinity », sorti en 2005, reçoit un excellent accueil également (3,5 millions d’exemplaires écoulés) avec les tubes « We Be Burnin » et « Never Gonna Be The Same ». On y retrouve des featurings avec Nina Sky, Wayne Marshall et Kid Kurup notamment. En 2006, il est à nouveau récompensé ; aux MOBO Awards cette fois. L’album « Imperial Blaze », qui date de 2009, séduira toujours autant. En 2011, Sean Paul arbore un look surprenant avec une crête sur la tête et opère un virage plus pop dans les singles qu’il sort. Il annonce la sortie de son nouvel album, « Tomahawk Technic » pour janvier 2012