Bob Andy, né Keith Anderson, est un chanteur, producteur jamaïcain emblématique. Il a vécu tous les changements de la musique jamaïcaine et présidé le mythique studio Tuff Gong. Une carrière allègrement remplie !
Une carrière musicale fulgurante
Sa carrière solo émerge dès 1966 où il connaît la gloire grâce à son morceaux « I’ve got to go back home ». Ce titre devient très vite l’un des plus populaires sur l’île. Il fait ses vocalises dans un groupe qu’il fonde avec Tyrone Evans et Howard Barret, The Paragons (rejoint plus tard par John Holt). C’est à cette époque qu’il devient le « premier » artiste de l’écurie Coxsone Dodd à Studio One. Une époque d’apprentissage (du métier et de l’impitoyable domaine de l’industrie musicale puisqu’il n’a jamais reçu la totalité de ce qui lui revenait) pendant laquelle il évolue avec Jackie Mittoo. Il établit des standards de la culture jamaïcaine : « Feeling soul », « Going Home » et « Too experienced » (qui procurera à Barrington Levy un hit majeur dans les 80’s).
C’est avec Marcia Griffith, sa femme, qu’il connaît le plus gros succès avec « Young gifted and black » en 1970. Ils vendent 500 000 exemplaires de ce single en Angleterre et en Europe. C’est la même année qu’il sort un album incontournable : « Song book ». Cette perle contient « my time », « let them say » ou « unchained ». Des riddims repris maintes et maintes fois ce nos jours. En 1974, Marcia Griffith quitte Bob Andy et devient l’une des I-Threes avant de revenir enregistrer en 1977 pour leur album « Kemar » (« Really together » sur le propre label de Bob)
Des projets extramusicaux
Il est l’un des premiers jamaïcains à former sa propre société de publication et tente de fédérer au sein des caraïbes l’ensemble des sociétés afin de former une organisation de protection des droits intellectuels. En 1979, il commence une carrière d’acteur et se produit sur les planches de théâtre jamaïcaines. On peut l’apercevoir dans le film « Children of babylon ». Il monte son propre label, I-Anka. Entre 1983 et 1985, il revient à la musique et sort quelques excellentes productions dont un album, « Restrospective » qui reprend des titres sortis après sa période Studio One. En novembre 1987, il prend le poste de directeur de la promotion du label Tuff Gong. Il représente donc Tuff Gong en Jamaïque ainsi qu’à l’étranger. Il se charge de produire de nouveaux artistes.
Son amour de la musique est plus fort que tout et il sort de nouveaux singles et se produit dans des concerts à travers le monde dont un concert en Pologne organisé par Solidarnosk. Il reçoit des prix de mérites au Canada, Etats-Unis, etc.
Bob Andy récemment
En 2005, il fait son premier voyage en Ethiopie pour un concert à Addis Ababa devant plus de 100 000 spectateurs ! Quelques autres concerts dans ce pays sont à dénombrer par la suite. En 2006, il reçoit l’ordre de commander jamaïcain pour sa contribution au développement du reggae. S’il n’a plus rien à prouver au niveau musical, Bob Andy continue de travailler et d’enregistrer. C’est en 2006 que sa rencontre avec Luciano découle sur le single « create our history » sorti sur le label Altafaan. En 2007, son single « Almighty Dolla » débarque dans les bacs. Il parcoure encore le monde la plupart du temps dans les festival “tribute” aux anciens. Ses apparitions sont rares mais évènementielles. Sa première prestation française remonte en 2005 pour le festival des Zicalizes avec un show anthologique ! On dénombre seulement deux représentations en France en plus de 40 ans de carrière : L’une aux Zicalizes en 2005, donc, et la dernière au Garance festival en 2009.
Artiste phénoménal, il est reconnu et restera comme le plus grand parolier de la Jamaïque et l’une des plus grandes voix de cette île ! S’il y a bien un album reggae à posséder dans sa discothèque c’est « Song Book » !
Albums:
1970
Song Book
1976
Sweet Memories (Marcia Griffiths & Bob Andy)
1977
Lots Of Love & I
Kemar [Really Together] (Bob Andy & Marcia Griffiths)
1983
Friends (1983)
1986
Retrospective (1970-75)
1997
Hanging Tough