U-Roy & Pablo Moses – Le Plan, Ris Orangis 26 avril 2009-05-01 Le « comin up tour » rassemblant les deux légendes du reggae que sont U-Roy et Pablo Moses faisait une halte à Ris Orangis dans cette excellente salle qu’est Le Plan. 3 jours après la date parisienne, et le soir même du concert « Inna de yard », il y avait donc une concurrence sévère. Les fans de reggae ne se seront pourtant pas trompés, et il y avait plus de 400 pré-ventes en arrivant. En effet, une foule compacte attendait déjà devant les portes à 20 heures. Un public assez hétéroclite puisqu'il y avait aussi bien des jeunes que des cinquantenaires. Les massives étaient donc au rendez vous et au final quelques 500 personnes se seront déplacées. Ceci laissait présager d’une excellente soirée. Le temps de s’installer, de prendre une petite boisson, et le premier band se met en place. On reconnaît Bo-Pee, guitariste qui accompagne à l’ordinaire Luciano et depuis récemment Beres Hammond, ou encore Bravo à la table de son. Bo-Pee va pendant l’heure qui suit jouer le rôle de choriste avec deux charmantes « ladies ». Il est 21 heures et U-Roy débarque sur scène après une petite intro. Toujours aussi classe avec son chapeau et son costard, l’original DJ a le droit à une véritable ovation qui lui fait chaud au cœur. Tout souriant, il entame son set par « wake the town ». La voix est toujours percutante et le rythme fait danser l’ensemble du public. On perçoit tout de suite sa popularité, et après 40 ans de carrière il arrive à maintenir ce charisme et cette agilité qui font de lui l’un des, si ce n’est le meilleur, DJ que la Jamaïque n’aie connu. Et le reste du concert ne fait que prouver ce fait. Il reprend l’excellentissime « only a smile » des Paragons avec son hit de l’époque Duke Reid « flashing my whip ». Efficace et touchant, son « bam chiquibam » et son déhanchement mettent sur orbite. A l’amorce de « true born african », le public requiert un « pull up ». Mais U-Roy est imperturbable et mène le concert d’une main de maître. Ce tune est excellement rythmé ce soir. Le batteur fait un bon travail. Daddy prend un petit moment pour parler au public. Comme il nous l’avouera plus tard, ses venues en France sont toujours un moment particulier, et il en profite pour l’avouer à la salle. Quoi qu’il fasse ici, ses concerts c’est toujours un plaisir pour lui. Le public lui rend la pareille et l’applaudit généreusement. Les premières notes de « Money, money (roots of all evil) » (Horace Andy) retentissent. Pour l’occasion, ce titre est rajeunit et mixé du début à la fin. La suite du concert est une succession de titres tels que « Jah jah call you », « Ok Fred » ou encore le puissant « same song ». La fin du concert approche et il nous gratifie de ses plus gros hits : « Wear you to the ball », une longue version de « natty go there » où il introduit son band et où le batteur nous fait des accélérations de rythme épatantes. Les premières notes de « natty rebel » provoquent l’euphorie dans la salle, le gens reprennent le refrain de « soul rebel » (The Wailers). Mais malheureusement, après ce titre U-Roy nous remercie et s’éclipse définitivement après un peu moins de 50 minutes de présence sur scène. Un quart d’heure de plus n’aura pas été de refus…
Un quart d’heure de pause et un changement de plateau plus tard, Pablo Moses est annoncé. Une grosse partie du public est visiblement là pour lui et cela s’entend. L’accueil est encore plus fort que pour U-Roy. Les fans de dub ont fait le déplacement ! Comme il nous le déclarera lors de notre entretien, ceci est son quatrième déplacement dans cette salle (la dernière fois étant en 2007) et il a toujours eu à cœur de faire de son mieux tant il aime venir ici. Rasta convaincu, il clame sa croyance haut et fort avec son titre « spirit of Jah » en guise d'introduction. L’enchaînement est rapide sur les premières notes de « dubbin is a must ». Pablo est très énergique et fait des pas de danses tout en se déplaçant sur scène. Il domine son sujet. Nous avons l’impression que la salle tremble au son de la voix de Pablo Moses. Chaque titre a le droit à son moment puissant de drum and bass du plus bel effet. Une effervescence s'empare du Plan, le public est conquis et pendant plus d'une heure les hits s'enchaînent. On reconnaît « Give I fe I name », « Give up », etc. Pablo s’interrompt entre chaque titre pour discuter et communiquer avec le public. Il fera certains discours où l’on reconnaît une âme de révolutionnaire. Par exemple lorsqu’il s’interroge sur le terme "collateral domages", lorsqu'il aborde le sujet des morts pendant un conflit. "Collateral means people!!" clame-t-il!! Notre entretien réalisé après le concert restera axé sur ces mêmes sujets que sont la guerre dans le monde, la famine, ou encore la démocratie. Nous avons rencontré un Pablo Moses très cultivé et philosophe. Une partie de ces sujets seront abordés dans son futur album qui est en cours de réalisation. Donc, fans de Pablo, le révolutionnaire n’est pas fini. Veiller son album. Mais ce soir, aucun titre en avant première. Peu importe tant le concert se déroule à un rythme effreiné. « Pave the way », un incontournable de son répertoire est repris par une partie des massives. Puis viennent « life of a big shot » et « rasta ». Pablo feint un départ. Le public crie et l’ovationne. Il fera un retour remarqué puisqu’il reprend « ready, aim, fire » sur lequel il partage le micro avec le public. Réceptif, celui-ci participe volontairement. Après plus d’une heure de concert, Pablo Moses quitte définitivement la scène après avoir tout donné et visiblement contenté ses fans.
Le public venu ce soir au Plan, est ressorti plein de bon son dans les oreilles. U-Roy a fait un concert de qualité démontrant qu’il est encore 40 ans après ses débuts un véritable performer. Pablo Moses, quant à lui, a été remarquable aidé par un public acquis à sa cause. Une bonne ambiance reignait ce soir là dans la salle et comme lors du concert parisien, le « contrat » a été rempli par les protagonistes de ce « comin’ up tour ». Des artistes à ne pas louper lorsqu’ils viennent chez vous. Merci aux organisateurs : Le Plan et son équipe (Manu et Jen’ en particulier) pour leur parfait accueil et Music Action (Arnaud, présent ce soir là) pour cette tournée magnifique. 
