La 29ème édition du plus grand festival Reggae d’Europe, installé à Benicassim en Espagne depuis 2010 après avoir été créé en Italie en 1994, s’est déroulé sous le signe du Pouvoir de l’Utopie. Au-delà des six scènes, la grande fête du Reggae nous propose d’autres espaces : Social Forum, Reggae University, Pachamama, Magico Mundo, House of Rastafari, Teen Yard, …. et beaucoup d’autres espaces culturels ou de détentes. Sans oublier la fameuse Sun Beach ou toute une programmation musicale vous est proposée chaque après-midi sur la plage Solé. Plus de 200 000 festivaliers se sont retrouvés du 16 au 21 août 2024.
Récit d’une semaine musicale qui fait du bien par Sunatcha, accompagné des photos de Roshanak Rafat plus bas.
La première partie de notre reportage est à lire et à voir ici : https://reggae.fr/lire-article/4715_Rototom-Sunsplash-2024---Partie--1.html#
JOUR #4
Parrain à vie du festival, Alborosie a préparé un spectacle de 2h15 pour cette édition. Quand on a l’habitude de voir Alborosie, même si on apprécie toujours ses concerts, on peut se dire que ça va être long de rester si longtemps devant la Main Stage. Et bien pas du tout ! L’italiano-jamaïcain attaque directement avec ses grands classics et ensuite ses nombreux invités se succèdent sur scène à commencer par Stylo G et Sud Sound System (véritable fondation du raggamuffin italien). Parmi les guests Italiens, Espagnols ou Français, il y a beaucoup de rappeurs. Même au milieu de tous ces talents, Alborosie reste le King. On notera la présence de Manudigital pour apporter une touche dub et digitale. Ce show de 2h15 était précis, populaire et puissant.
Sur le trajet pour aller à la scène Dancehall il y a une « mini » scène Latino, à côté d’un bar à Mojitos. Parfait pour une petite pause avant le très attendu set de Kybba.
Le Néerlandais, très présents en clubs, sur les réseaux et surtout, dans les productions Shatta, a pu mesurer sa notoriété au vu de la foule massée devant la scène Dancehall à 3h du matin. Alborosie nous a énergisés, Kybba nous fait décoller ! Le mot fatigue n’existe plus. Le Dj de Basshall Movement enflamme la piste avec ses mixs furieux de grands classics, de remix, de big tune d’artistes actuels ou encore de ses productions. La foule est dense et elle danse. Un public inattendu arrive sur scène en spectateur : Albo et ses guests sont là pour apprécier une bonne partie du show. La communion est parfaite.
JOUR #5
Au 5ème jour, la jamaïcaine Etana enflamme la Main Stage. Elle joue ses hits mais aussi des classics ska des Wailers ou des Maytals et des hymnes tels que No, No, No de Dawn Penn ou encore des classics de Bob Marley. Un très grand spectacle encore une fois.
Sur la Lion Stage c’est Jah Lil qui nous séduit. Cet artiste de la nouvelle génération jamaïcaine propose un vrai concert qualitatif. Il laissera la place à la très attendue Khalia. Avec naturel et spontanéité, elle est en totale communion avec son audience. Elle n’hésite d’ailleurs pas à user de sa maîtrise de l’espagnol, notamment en couplet sur un de ses hits spécialement pour l’occasion. Son show nous permet de nous rendre compte qu’elle a une voix magnifique et qu’elle compte déjà une bonne ribambelle de big tunes.
Non loin de là, il y a la scène Jamkunda. Arborant une décoration plus proche des festivals psy-trans, ce lieu où l’on entend souvent de l'Afro Beat moderne ou du Dancehall est très agréable.
Arrive ensuite l’un des évènements les plus attendus : le concert de The Wailers. Tout de suite on se sent fin 70 avec le groupe de l’époque, on s’y croit. Le son est le même. Le chanteur, n’essaie pas de remplacer Bob mais est très bon et sa communication avec le public est juste et solaire. Ce concert est un instant suspendu dans le temps, un moment Bien-Être !
JOUR #6
Retour sur la Lion Stage pour ce dernier jour avec la talentueuse Naomi Cowan. Celle qui a joué Marcia Griffiths des I-Threes (à qui elle rend musicalement hommage ici) dans le film One Love a montré qu'elle était bien plus que ça. Elle est d'abord une voix magnifique, puissante, juste. Elle montre sa générosité dans un show qualitatif et bien arrangé. Elle essaie de parler espagnol au public et le fait bien. Un plaisir à écouter et à vibrer.
Entre les concerts, le très grand site du festival nous permet de nous balader et de nos poser quelques instants en pensant déjà à l’année prochaine.
Arrive sur la Main Stage l’ultime tête d’affiche de cette édition : Beenie Man. Le King of the Dancehall nous ravit de ses classics. Après une heure de concert, un gâteau d’anniversaire arrive sur la scène. Ce jour, Beenie souffle ses 51 bougies ! Son concert sera énergique même s’il semblait moins travaillé qu’à sa dernière venue en 2017.
Cette édition était encore magique. Ce festival est nécessaire pour toute la culture que nous aimons. Merci aux organisateurs, aux artistes, aux participants de faire perdurer cet évènement hors du temps.
Le temps est long entre chaque édition. Heureusement, il est possible de revoir les concerts sur la page YouTube du festival et on peut également se brancher non-stop sur Radio Rototom.
Le festival a aussi récemment diffusé sur Instagram son top 7 des meilleurs shows de cette édition : 1/ Midnite 2/ Marcus Gad 3/ Khalia 4/ Groundation 5/ Mo’Kalamity 6/ The Wailers 7/ Romain Virgo
Voici le top 3 de notre équipe présente : 1/ Romain Virgo 2/ The Wailers 3/ Skip Marley
À l'année prochaine !
