S’il reste bien une légende indéboulonnable dans le monde du reggaemusic, c’est bien lui.
Burning Spear a vu les années passer, ses compagnons de route disparaître, mais lui continue toujours son combat musical pour la libération de son peuple et la propagation du message universel de Marcus Garvey. Et s’il reconnaît ne plus fumer de ganja depuis longtemps et lui préférer un bon verre de vin, force est de constater que son inspiration et son talent n’en ont pas était réduit. On retrouve donc le Spear, deux ans après l’avoir laissé avec « Freeman ». Les textes sont toujours éclairés et ambitieux même si pour la première à ma connaissance il en dédie un à sa femme (c’était pas trop tôt Winston vu le taff qu’elle fait pour toi ;). La production est toujours réglée au millimètre, une de ces caractéristiques. On reconnaîtrait son son entre milles. Et l’artistique me direz vous ? Pas grand chose à critiquer non plus. L’inspiration est bel et bien là. Et si certains morceaux sont moins bons à mon goût que d’autres (Down in Jamaica par exemple est moins entraînant) je risque de me faire tailler en pièce par les fans absolus. Il n’empêche, j’assume. Et si j’avais un reproche au Spear, ce serait justement de ne pas trop sortir des sentier battus. Quand invitera-t-il un jeune lion comme
Warrior King,
Junior Kelly ou
Fantan Mojah pour un duo qui pourrait être d’anthologie ? On peut toujours rêver… Vous l’aurez compris ce onze titres (oui c’est pas beaucoup je sais, mais parfois la qualité vaut mieux que la quantité) s’impose dès la première écoute et il faut se creuser pour critiquer. Certains titres (Rastaman, Little Garvey) qui durent plus de sept minutes nous ramènent à un temps où la musique était moins formatée et cela est rassurant (à quand un tune de
Sizzla de dix minutes ?). Tous les fans de roots savent ce qui leur reste à faire s’il souhaite être à la page de la prochaine tournée du Spear. Car il faut faire avec, the Spear’s still burning (big up souljah).
