C’est en petit comité (300 personnes environs) à l’Elysée Montmartre, dont la configuration était réduite, que
Luciano accompagné de sa talentueuse formation, nous a offert un concert de qualité. La demi finale de la coupe du monde a certainement accaparé bon nombre de fans, et c’est bien dommage car la prestation de
Luciano est réellement captivante.
Les musiciens du Jah Messenger Band (2 claviers,1 percu, 1 batteur,1 guitariste et un bassiste), entame le concert de façon remarquable .Les excellents solos du guitariste et évidemment ceux du très respecté saxophoniste Dean Frazer, captive immédiatement le public. Le second morceau des
Skatalites est remarquablement interpreté par les deux musiciens et , il faut l’avouer, la légende D.Frazer, a de quoi exister ! La version très émotionnelle suivante de Redemption song le confirme d’autant plus.
A 20h30, Andrew Tosh, fils de
Peter Tosh, entre en scene accompagnée de trois choristes.
Sa prestation est un hommage à l’esprit vivant de son père.Il interprète durant une trentaine de minute des titres légendaires tels que Coming hot, Equal Rights, Down Presserman, Get up Stand up, Johnny B Good, Legalize It. L’artiste, très élégant, a de qui tenir et son timbre de voix est très similaire à celui de son père.La présence de Frazer est d’autant plus précieuse qu’il a joué au côté de
Peter Tosh et sur trois de ses albums( Wanted, MamaAfrica...).
A.Tosh quitte la scène vers 19h10 sur un monocycle pour laisser place au très vif
Luciano.
Celui-ci est vétu de son uniforme de soldat Rastafarien, plein de cette vivacité qui le caractérise. Il entame son show par quelques périlleuses acrobaties. Il va enchainer durant 1h30 non stop, d’excellentes tunes plus et moins récentes : Give Praise, For the Leaders sur le Drop Leaf riddim, Silver and Gold sur le Hard Times, Stay Away sur le Doctor’s Darling, Serve Jah, Warrior sur le Revolution riddim aka Intercom, Tell me sur le I Swear, un hommage à
Jah Cure avec le track True Reflection, Give Thanks to Jah, Haile King Selassie I, titre qu’il partage avec
Capleton en studio.
Son plaisir a être sur scène est clairement apparent. Il va et vient d’un côté à l’autre de la scène, sourit constamment et échange des regards complices avec son public.
La dimension spirituelle et sa joyeuse énergie sont des traits qui le caracterisent depuis maintenant 13 ans. De plus, la collaboration de deux grands noms Frazer et
Luciano, qui dure depuis 1995 inspire respect et admiration. L’incroyable performance instrumentale de Frazer qui avec sa collection de sax pose de douces et groovantes mélodies donne beaucoup d’ampleur au show. Celui-ci se joint aux choeurs sur quelques tunes et nous dévoile des qualités vocales inattendues. On note également, les qualités d’une des choristes...
C’est à genoux, face au public, que
Luciano, tel un « preacher man » face à son assemblée de fidèles adresse son message au public.Messages de paix, d’amour et d’unité qu’il transmet avec beaucoup d’humilité. Sa conviction donne à ses propos un réel impact, il vit et croit en ce qu’il dit et l’on saisit alors les raisons pour lesquelles il est « The Messenger ».
Luciano est définitivement un artiste dont éduquer, informer ,toucher le public d un message spirituel est une tache essentielle. L’authenticité de son discours, son assurance,son expérience, sa gracieuse présence et son humilité font de lui un des artistes majeurs de la scène reggae.
« Keep Love and Faith » déclare-t-il pour terminer , remerçiant son public chaleureusement alors que tous les musiciens s’alignent sur le devant de la scène pour une dernière danse . Après un court rappel, A.Tosh et
Luciano reviennent sur scène pour interpréter « I’m the Toughest »de
Peter Tosh et saluer le but de l’équipe de France bientot vainqueur.
Big up au Messenger, au brillant Dean Frazer et au Jah messenger Band pour cet excellent concert !