Skatalites

Skatalites

Vrai nom : ...
Nationalité : Jamaïquain
Les Skatalites sont les pontes de la musique jamaïcaine, ceux sans qui l’avènement reggae n’aurait peut-être pu se faire…
C’est sur fond de sons latinos (Mento, Merengue), de soul, et de rythm’n’blues en provenance des contrées US (Duke Ellington, Count Bassie , Glen Miller) que voit le jour le plus mythique des groupes made in JA, celui qui révolutionna la musique yardie , the SKATALITES. Voilà comment tout commence : dans la rue avec les sound systems , notamment les plus importants comme ceux de Duke Reid ou de Coxsone , ne pouvant plus se fournir en riddims US pour des raisons économiques et aussi parce que le R’N’B péchu tant apprécié par le peuple jamaïcain se change en une musique beaucoup plus policée, ces producteurs décident de faire fructifier le potentiel local. C’est en 1961 que Prince Buster, sort ses premiers skas (“judge dread” par exemple…); mais se sont essentiellement deux groupes qui vont marquer l’émancipation de la musique yardie : les « Blues Blasters » où se trouvent deux futurs Skatalites et pas des moindres, Roland Alphonso et Johnny Moore , qui est produit par Clement Seymour Dodd (producteur des skatalites), et les « Sheiks », fondé en 1962 et qui compte à son bord lui aussi des futurs membres du groupe, toujours Johnny Moore mais aussi, Lloyd Knibb et le jeune prodige du clavier Jackie Mitoo, 14 ans à son entrée dans la formation. Ils ont comme point commun de revendiquer une musique jamaiquaïne bien que puisant ses ressources dans le R’N’B et le jazz. D'ailleurs, c’est sur fond de musique ska que se déroule l’indépendance de la Jamaïque en 1962. Pour récapituler donc, la formation des skatalites réunit la crème des musiciens, tous expérimentés et actifs sur la scène jamaïquaine depuis 10 à15 ans, la plupart sont passés par l’alpha boys school viviers de tous les talents de l’île, les élèves y évoluent sous la tutelle de parrain, comme Jah Jerry pupille du guitariste qui se trouve à l’origine de la rythmique ska Ernest Ranglin, c’est dire… Le groupe existe à partir de 1963 sous le nom de studio One Band , produit par celui qui deviendra le producteur numéro un de l’île Clement seymour dodd. La création officielle ne se fera qu’en juin 1964 à la base nommé les « Satellites » à cause de l’engouement populaire suscité par la conquête de l’espace ils deviendront les ska-talites sur un jeu de mot de leur leader le saxo ténor Tommy mc Cook.. A la genèse des Skatalites nous retrouverons donc : Lloyd Knibb à la batterie, Lloyd Brevett (son vieux complice ) à la contrebasse, Jerome Jah Jerry Hines pour la guitare, Donat Roy Jackie Mitto au clavier et pour les cuivres : Tommy mc Cook, Roland Alphonso au saxo ténor, Johnny Dizzi Moore à la trompette, le mythique Donald don Drummond au trombone et Lester Sterling au sax alto. Quant au différents chanteurs qui se succéderont sur la scène des Skatalites nous citerons lord Tanamo, Tony da Costa, Jackie Opel, qui fera notamment quelques duos avec la talentueuse Doreen Shaffer Ils se produisent pour la première fois au hit hat club , bien que leur lieu de prédilection soit le Bournemouth club à l’est de Kingston. Leur premier véritable hit ne sera autre que « Guns of navarone » reprise de générique du film du même nom, en 1965, qui reste 6 semaines dans le top 40 anglais ! Pendant ce temps, les artistes des labels coxsone continuent de bénéficier du talent des Skatalites. Ils joueront pour Ken Boothe, Lee Perry, les Wailers et bien d’autres… ils sont d’ailleurs tout aussi actifs pour des producteurs comme Duke Reid ou les frère Yap, c’est dire s’il n’est pas aisé quand on parle des Skatalites de connaître toute l’ampleur de leur production. Ce qui est plus facile en revanche c’est de comprendre l’impact que ses différents membres ont sur la musique yardie. Malheureusement, le groupe connaîtra rapidement quelques problèmes auxquels il ne résistera pas : en effet, les deux saxos ténors, Alphonso et mc Cook ne s’entendent pas. Les différents membres sont tiraillés entre les deux studios rivaux : celui de Reid et de Coxsone. De plus, ils sont évincés de l’exposition universelle de New York (1964) au profit de Byron Lee et de ses « Dragonnaires ». C’est une grande déception pour le groupe, mais surtout pour le petit peuple de Kingston qui voit en ces derniers leur digne représentant. Enfin, le manque de reconnaissance et la perte d’un membre de sa famille finiront par atteindre la santé mentale de Drummond (il finira ses jours interné). La formation implose donc en août 1965. Les membres se scindent en deux clans : Mitoo et Alphonso restent fidèles à Studio One. Ce dernier se produira également avec les « Soul Brothers » qui deviendront ensuite les Soul Vendors ; Mc Cook lui fonde les « Supersonics » à Treasure Isle. Quant aux autres membres, ils oscilleront entre les différentes maisons de production. Le groupe tente de se reformer au début des 80’s mais ce n’est qu’au festival reggae Sunsplash de 1983 qu’il reprend du service, enchaînant tournées et albums. Toujours présent aujourd’hui sur la scène musicale ils viennent d’ailleurs de sortir un nouvel album « from Paris with love ». Bien entendu certains membres ont changé mais ont toujours été remplacés par des musiciens de talents comme Cedric Brooks devenu indispensable après la disparition des ténors du cuivre que resteront Roland Alphonso et Mc Cook. ; ou bien Ken Steward remplaçant Jackie Mitoo. Voilà pour les pontes de la musique jamaïcaine, ceux sans qui l’avènement reggae n’aurait peut-être pu se faire…
Biographie par West Indian
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